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05/02/2020

Je n'en suis pas mieux informé que des vingt édits qu'on enregistre ou qu'on n'enregistre pas avec tant de cérémonie

... Et comment s'y retrouver quand le plus bel apport au bien être de la société consiste pour l'opposition à déposer des milliers d'amendements contre une loi de réforme des retraites absolument nécessaire ? Et dire qu'ils sont payés pour ça !

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Et pendant ce temps-là les Chinois construisent un hôpital en 10 jours !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

7è décembre 1764 à Ferney

Mon divin, ange, je réponds sur-le-champ à votre lettre du 28è novembre qui n'arriva qu'hier de Genève, et que je n'ai reçue qu'aujourd'hui . Je suis toujours émerveillé et confondu que vous n'ayez pas reçu par M. de Courteilles ou par M. l'abbé Arnaud, un paquet où étaient les provisions des dignités comiques pour Grandval, et les demoiselles Doligny et Muzy . Je vous en ai envoyé un dernier double à l'adresse de M. de Courteilles .

Le prince a renoncé à la librairie, et le marquis m'a écrit qu'il faisait partir les exemplaires dont Pierre Corneille a besoin .

M. de Pingon a accepté l'arbitrage de l'ordre de Malte . Ma petite famille et moi, nous vous faisons les plus tendres et les plus respectueux remerciements .

Je suis votre lettre pas à pas , j'envoie demain Mme Denis au grand Tronchin, elle saura de quoi il est question . Je doute beaucoup qu'on l'ait consulté, car on ne veut pas passer pour malade ; mais voici ce que je vais faire ; j'écrirai moi-même au malade, et peut-être je découvrirai de quoi il est question .

Vous êtes un véritable ange gardien d'avoir bien profité de l'apoplexie du sieur Vengé . Ces tours-là que vous me faites quelquefois, échauffent mon cœur et le remplissent de reconnaissance ; mais ils redoublent l'amertume que je sens d'être destiné à mourir sans baiser le bout de vos ailes . J'en dis autant à madame d'Argental . Vous ne me parlez point de sa santé, je présume par votre silence qu’elle est meilleure .

Mes yeux vous demandent grâce pour la révision des Roués . J'use actuellement d'une eau qui me fait espérer que je serai au moins borgne,et alors, je relirai les Roués d'un bon œil et de sang très froid . J'en jugerai comme de l'ouvrage d'un autre, et j'y travaillerai avec l'ardeur et le soin que vos ordres et vos bontés m'inspirent .

La requête de mon cher curé pour me voler mes dîmes est entre les mains du procureur général de Dijon ; voilà tout ce que j'en sais . Je n'en suis pas mieux informé que des vingt édits qu'on enregistre ou qu'on n'enregistre pas avec tant de cérémonie . Permettez mes divins anges, que je présente mes respects à M. le duc de Praslin . »

Daignez m'écrire seulement que les rentes que j'ai établies par contrats ..., en faveur de ma famille, lui seront toujours payées

... Telle est la requête des avocats , ou à peu près !

Du coup, ça fait tout drôle, étant innocent, de se retrouver derrière les barreaux .

https://www.lefigaro.fr/social/c-est-une-honte-c-est-du-v...

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« A Louis-Eugène, prince de Wurtemberg

5è décembre 1764 au château de Ferney

Permettez que j'aie encore l'honneur de parler à Votre Altesse Sérénissime sur la petite affaire de ma famille . Je ne suis point étonné que vous ayez mandé à ma nièce que dans l'occasion vous auriez égard à la justice de ses prétentions , nous comptons sans doute elle et moi sur la générosité de vos sentiments .

Vous avez ajouté à ces assurances de vos bontés, qu'il n'y avait plus de substitution dans les terres de votre maison . Vous entendez probablement qu'il est établi que les princes de votre sang en succédant à leurs parents, sont tenus de remplir les engagements de leurs prédécesseurs, de continuer les pensions , de payer les rentes et charges assignées .

C'est une loi qu'en effet l'honneur a dicté dans votre illustre maison ; mais la substitution est formelle dans toutes ses terres, et les ducs de Virtemberg ne peuvent aliéner aucun de leurs domaines, pas même en Franche-Comté et en Alsace .

Ainsi, monseigneur, aucun des domaines de votre maison n'est aliéné en ma faveur . J'ai établi seulement des rentes sur ma tête, et sur celles de mes neveux et nièces . Je ne jouirai pas longtemps des miennes ; mon âge de soixante et onze ans et mes infirmités, me font regarder l’extinction de ces rentes comme prochaines .

Reste donc celles qui sont sur la tête de Mme Denis, et celles qui sont sur la tête de mes neveux . Ils peuvent survivre à monseigneur le duc régnant, et en ce cas ils perdraient ce que je leur ai donné, si votre Altesse Sérénissime n'avait pas la bonté de tenir cet engagement, et d'ordonner le paiement de leurs rentes .

Ces rentes étant spécialement hypothéquées par-devant notaire sur les terres de l'Alsace et de la Franche-Comté , n'ont absolument rien de commun avec les États du Virtemberg . Je crois même que ce sont les seules dettes dont vos terres en France soient chargées . D'ailleurs, Votre Altesse Sérénissime sait bien que ces rentes, regardées comme alimentaires, et qui s’éteignent par la mort, n'entament jamais le fonds, et ne peuvent porter aucun préjudice ni à votre maison, ni à vos États .

Fondé sur ces raisons, et obligé de pourvoir à ma famille, j'ai donc pris la liberté de m'adresser directement à Votre Altesse Sérénissime . Je me suis félicité de voir mes intérêts dépendre de votre justice , et de la magnanimité de votre cœur . Il ne s'agit ici d'aucune discussion, d'aucun arrangement qui regarde le duché de Virtemberg, d'aucune affaire avec les États ; enfin, de rien au monde qui puisse compromettre votre personne . Je ne demande qu'un mot de lettre ; et si mon état me permettait de paraître en votre présence, je ne demanderais qu’une parole de votre bouche . Daignez m'écrire seulement que les rentes que j'ai établies par contrats avec monseigneur le duc votre frère, en faveur de ma famille, lui seront toujours payées .

Ces deux lignes certainement ne commettent pas votre personne, elles rassurent toute ma famille, et elles préviennent une foule de formalités très coûteuses dans chaque juridiction des terres situées en France .

Je vous demande cette grâce avec la plus vive instance . Je n'en abuserai certainement pas, et je vivrai et mourrai pénétré de la reconnaissance et du respect avec lequel j'ai l'honneur d'être

monseigneur

de Votre Altesse Sérénissime

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »