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11/07/2020

Je mourrai content si je peux contribuer à bannir de la terre le fanatisme et l'intolérance

... En toute modestie et sincèrement .

 

 

« A Philippe Debrus

à Genève

Monsieur Debrus est probablement informé que le 21è mars, toutes les chambres du parlement de Toulouse s’assemblèrent et qu'on nomma des commissaires pour faire des remontrances au roi ; ils doivent demander 1° que Sa Majesté n'accorde plus si facilement des évocations, 2° que s'il en accorde ce ne soit que d'un parlement à un autre , 3° que le roi n'ait point d'égard au jugement des requêtes de l'hôtel en faveur des Calas, 4° que le roi approuve et conserve à jamais la procession du 17è mai, par laquelle on remercie Dieu solennellement d'avoir répandu le sang de ses frères . Enfin , le parlement a défendu sous des peines corporelles d'afficher l'arrêt qui justifie la famille Calas . Ce nouvel excès va indigner l'Europe, mais je ne sais encore si Versailles ne ménagera pas le parlement de Toulouse . Ces nouvelles me fortifient dans l'idée où j’ai toujours été que Mme Calas ne devait faire aucune démarche touchant la prise à partie sans avoir auparavant fait consulter M. le vice-chancelier et M. le contrôleur général . Je prie M. Debrus d'envoyer ce billet à Mme Calas , après l'avoir communiqué à M. de Végobre et à ses amis . Je mourrai content si je peux contribuer à bannir de la terre le fanatisme et l'intolérance .

Je souhaite à M. Debrus une santé meilleure que la mienne .

2è avril 1765. »