20/07/2021
confrère en Apollon
... Pas tout à fait Jeff ! Tu vas faire un trait dans l'espace sur ton char polluant, par pur orgueil, et appât du gain aussi (US Way of life indeed ) ! Richard a déjà fait cette ânerie, un bête saut de puce : bienvenue au club ! Dans le même temps, des millions de citoyens se demandent comment ils pourront se payer une voiture moins polluante imposée par l'Etat et la logique écologique .
On a surnommé les alpinistes "conquérants de l'inutile", mais vous, millionnaires et milliardaires "touristes spaciaux" vous êtes d'inutiles conquérants , vous voulez simplement péter plus haut que votre cul : raté !
Pas de pollution !
« A Michel-Paul-Guy de Chabanon
25è avril 1766
Bon voyage, mon cher confrère en Apollon, et bon succès dans votre entreprise 1 . Plus j’y pense, plus je crois que j’entendrai de Ferney les applaudissements qu’on vous donnera à Paris . Tuez l’impératrice, ou ne la tuez point ; conservez son bambin, ou jetez-le dans le Tibre ; c’est l’affaire d’une vingtaine de vers, et c’est une chose à mon sens fort arbitraire. Vous aurez sûrement intéressé pendant cinq actes, et c’est là le grand point. J’avoue que, si je ne consultais que mon goût, je ferais grâce à l’impératrice, et elle vivrait pour nourrir son petit ; ma raison est que, si elle a la perte de son enfant à pleurer, elle n’a plus de larmes pour Rome.
Allez à Paris ; vous y serez heureux, puisque madame votre sœur 2 y va. Tout Ferney s’intéresse bien vivement à vos progrès et à votre bonheur.
V. »
1 La tragédie Eudoxie ; cette tragédie ne fut pas représentée . Voir lettre du 18 avril 1766 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/17/il-me-semble-qu-un-benefice-simple-de-chef-du-conseil-des-fi-6327492.html
Voir : http://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/CHABANON_EUDOXIE.xml
et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Paul_Guy_de_Chabanon
et : https://data.bnf.fr/fr/documents-by-rdt/12451123/te/page1
2 Chabanon était venu chez sa sœur, voisine de Voltaire.
13:49 | Lien permanent | Commentaires (0)
songez que la crainte de déplaire ne doit pas vous empêcher d'exposer respectueusement vos griefs
... Il est dit "respectueusement" et non pas en défilant dans les rues au mépris du risque de contagion, entendez-vous anti-vax (comme on vous nomme ) ? Vous défendez stupidement une prétendue liberté , vous passez du stade "sans intention de nuire" qui est le lot commun, à "coups et blessures volontaires" . Le seul côté positif est que vos rangs vont être singulièrement réduits par la maladie : sélection naturelle !
« A Georges Auzière
[22 ou 23 avril 1766]1
Le citoyen de …2 qui a voulu vous servir et qui vous servira, vous prie instamment, monsieur, que son nom ne soit jamais nommé . Ayez la bonté d'observer qu'il est essentiel que votre requête soit très courte, afin que vous ne paraissiez point vouloir fatiguer les plénipotentiaires qui ne sont déjà que trop las de toutes les minuties dont on les accab[l]e tous les jours .
Remarquez que vous finissez votre requête en disant que si nos seigneurs demandent quelques éclaircissements, vous êtes prêts à les donner .
Cela vous prépare les moyens de faire de nouvelles demandes lorsque les médiateurs auront été contents de la modestie de votre première démarche .
Ce n'est pas sans raison qu'on parle dans votre requête de remplir le nombre des quinze cents : quand on pourra vous parler, on vous expliquera ce mystère . Soyez sûr que cette démarche est essentielle .
Vous vous êtes plaint 3 dans vos mémoires qu'on vous empêche de vendre vos ouvrages à d'autres qu'aux citoyens mêmes , lorsque vous êtes passés maîtres . Vous insistez beaucoup sur cette plainte .
Si vous pouvez l'adoucir, ne vous servez point du terme de vexation ; mettez si vous voulez ces mots : Il est encore bien onéreux à ceux qui sont reçus maîtres de ne pouvoir vendre leurs ouvrages à l'étranger 4.
Je ne sais pas s'il vous est permis de vendre dans la ville à d'autres qu'aux bourgeois . C'est à vous à rédiger cet article conformément à vos droits et à vos sujets de plaintes, sans vous servir d'aucun terme qui puisse blesser personne . Mais songez que la crainte de déplaire ne doit pas vous empêcher d'exposer respectueusement vos griefs .
On ne s'est pas astreint dans le projet de requête à donner les titres convenables, c'est à vous à les insérer dans la pièce . Vous devez en faire trois copies, vous donnerez sans difficulté le titre d'Excellence à M. l'ambassadeur de France . Je ne sais si on donne ce titre aux plénipotentiaires de Zurich et de Berne . Je ne vois pas que vous deviez faire précéder votre requête d'aucun discours préliminaire qui ait rapport aux circonstances où se trouve la République 1° parce que votre requête doit contenir tout ce qui vous regarde 2° parce que les médiateurs plénipotentiaires sont très bien instruits de l'état de Genève, que vous [ne] leur apprendrez rien de nouveau, et qu'il ne faut pas fatiguer vos juges par des inutilités .
La requête dont vous avez le projet a été minutée sur des connaissances particulières que l'on a de la disposition de vos juges . Tenez-vous en, croyez-moi à présenter la substance de cette requête, et ayez la bonté de me renvoyer la lettre que je vous écris .
N.B. – Vous dites qu'il vous conviendrait d'être muni dudit mémoire en portant la requête . Je ne sais de quel mémoire vous parlez ; si c'est de ceux que vous m’avez communiqués et que j'ai encore entre les mains, il faut bien se donner garde de les présenter, je vous en dirai la raison . Encore une fois ne donnez que votre requête, et soyez tranquilles . »
1 Copie par Auzière , contresignée par Rilliet et Auzière .
2 On peut sans erreur avancer que le citoyen est V* . Voir lettre du 30 avril 1766 à d'Argental : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/01/correspondance-annee-1766-partie-15.html
3 Dans une lettre datant approximativement du 10 avril 1766 .
4 On voit poindre ici le départ d'une idée qui germe dans l'esprit de V* , qui consistera à faire venir les natifs de Genève pour leur faire exercer l’horlogerie sur ses terres .
07:50 | Lien permanent | Commentaires (0)
Il est très-vrai que la raison perce, même en Italie, et que le Nord commence à corriger le Midi
... Euhhhh ! vous en êtes sûr ? J'ai comme un doute qui m'habite : ne serait-ce pas le contraire , au sujet de la lutte contre la pandémie Covid 19 ? La prise de position grande-bretonne de l'hirsute Boris n'est pas faite pour me rassurer .
Amusez-vous, foutez-vous de tout, 1934 ( 2020-2021-... ) , années folles : https://www.youtube.com/watch?v=aH5nu2wViOE
Nef des fous ! En France on se rassure à tort , Fluctuat nec mergitur, certes, mais les fous anti-vacc , égoïstes patentés, sont encore à flot, avec des politicards pour bouées de sauvetage .
« A Jean-François Marmontel
23è avril 1766
Mon cher confrère, j’attends votre Lucain 1, et j’attendrai votre Bélisaire 2 avec plus d’impatience encore, parce qu’il sera entièrement de vous. C’est un sujet digne de votre plume ; il est intéressant, moral, politique ; il présente les plus grands tableaux. Si nous étions raisonnables, je vous conseillerais d’en faire une tragédie . Je soutiendrai toujours que vous étiez destiné à en faire d’excellentes, et que ceux qui vous ont dégoûté sont coupables envers la nation.
Vous n’irez donc point en Pologne avec Mme Geoffrin ?3 Cependant, quand la reine de Saba alla voir Salomon, elle avait assurément un écuyer ; vous feriez un voyage charmant, mais je voudrais que vous passassiez par chez nous.
Il est très-vrai que la raison perce, même en Italie, et que le Nord commence à corriger le Midi. Les progrès sont lents, mais enfin les nuages se dissipent insensiblement de tous côtés ; les rois et les peuples s’en trouveront mieux ; les prêtres mêmes y gagneront plus qu’ils ne pensent, car, étant forcés d’être moins fripons et moins fanatiques, ils seront moins haïs et moins méprisés.
Je viens de lire l’article Langue hébraïque 4, suivant votre bon conseil ; il est savant et philosophique. L’auteur n’a pas osé tout dire. Il est incontestable que l’hébreu était anciennement une dialecte 5 de la langue phénicienne 6. Les Hébreux appelaient la Phénicie le pays des savants ; et une grande preuve qu’ils n’ont jamais habité en Égypte, c’est qu’ils n’ont jamais eu un seul mot égyptien dans leur langue, ou plutôt dans leur misérable jargon.
J’ai lu quelque chose d’une Antiquité dévoilée 7, ou plutôt très-voilée. L’auteur commence par le déluge, et finit toujours par le chaos. J’aime mieux, mon cher confrère, un seul de vos Contes que tous ces fatras.
Mme Denis vous fait mille compliments. Je suis bien malade ; je m’affaiblis tous les jours ; je vous aimerai jusqu’au dernier moment de ma vie. »
1 La Pharsale de Lucain, traduite en français par M. Marmontel, 1766 ; cette traduction n'a pas supplanté l'ancienne traduction de Brébeuf .
Marmontel a publié presque en même temps son Bélisaire, 1766, in-8°, et La Pharsale de Lucain, traduite en français, 1766, deux volumes in-8°.
Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5773984b.texteImage
et : https://data.bnf.fr/fr/12162940/lucain_la_guerre_civile/
et : Bélisaire : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96921511
et Lettres sur Bélisaire et anecdotes sur le Bélisaire de Voltaire : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9796v.image
2 Ce Bélisaire, 1767, devait, comme on le verra, déchaîner une véritable tempête .
Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Revue_litt%C3%A9raire_-_Les_M%C3%A9moires_d%E2%80%99un_homme_heureux
et : http://le-bibliomane.blogspot.com/2010/02/la-censure-au-xviiie-siecle-le-cas-du.html
Jouy a donné, en 1818, une tragédie de Bélisaire.
3 Mme Geoffrin va rendre visite à Stanislas Poniatowski ; elle retirera sa faveur à Marmontel après l'affaire de Bélisaire . Voir : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02554629/document
4 Dans l’Encyclopédie in-folio, 1765, cet article est sans signature, il est attribué à Nicolas-Antoine Boulanger . Dans l’Encyclopédie méthodique, on dit qu’il est d’un anonyme.
Voir : http://encyclopédie.eu/index.php/976956089-HEBRA%C3%8FQUE
et : https://www.persee.fr/doc/rde_0769-0886_1988_num_4_1_946
5 Dialecte est un mot féminin à l'origine ; dans l'avant-propos de l'Essai sur les mœurs, les premières éditions portent que « les dialectes du langage étaient affreuses. »
6 Selon les linguistes modernes, phénicien et hébreu sont des branches parallèles du sémitique septentrional.
7 « L’Antiquité dévoilée par ses usages » : ouvrage posthume de Boulanger, refait sur le manuscrit original par le baron d’Holbach, qui, à son habitude, y a mis beaucoup de son propre fonds, avec un précis de la vie de l’auteur, par Diderot ; Amsterdam, M.-M. Rey, 1766, trois volumes in-12.
Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k84581s.texteImage
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