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14/11/2021

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Leçons de désœuvrement | Philosophie magazine

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« A Frédéric II, roi de Prusse

[vers le 20 août 1766]

[Pas de texte disponible.] 1

1 L'existence de cette lettre n'est connue que par le passage d'une lettre du 27 août 1766 de Frédéric II au marquis d'Argens : « J'ai reçu votre lettre avec l'incluse de Voltaire . Je ne répondrai à l'apôtre de l'incrédulité qu'à mon arrivée à Breslau, parce que j'ai ici un grand détail militaire . », et par la réponse que le roi fit au philosophe le 1er septembre 1766 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6482

tout esprit de parti est toujours soupçonneux et injuste

...

Linocut Topor - Lassitude

Lassitude , du regretté Topor

https://en.amorosart.com/artwork-topor-lassitude-100717.h...

 

 

« A Théodore Tronchin

20è auguste 1766 1

Mon cher Esculape, je suis honteux et affligé de ne vous consulter que sur des bruits populaires . La prétendue lettre à M. le duc de La Vallière 2 est un mensonge auquel il ne manque que d'être imprimé . Il y a plus d'un an que je ne lui ai écrit . Le prétendu voyage à Vezel n'a pas plus de réalité, et celui qui a parlé à M. votre fils a bâti son système sur un bien mauvais fondement, puisque la lettre qu'il m'écrit commence ainsi : Je soupçonne que vous voulez aussi venir à Vezel 3. Or c'était très mal soupçonner . Je ne suis pas en état de faire ce voyage . J'ai bientôt soixante et treize ans, ma faiblesse augmente tous les jours, et je n'ai d'autre parti à prendre que d'attendre la mort en paix .

Je vous jure que les petites inquiétudes de quelques personnes de Genève sur le parti que je pouvais prendre dans vos dissensions sont encore plus mal fondées . Il faut n’avoir pas le sens commun pour imaginer que je sois le partisan de deux ou trois ennuyeux énergumènes . Mais tout esprit de parti est toujours soupçonneux et injuste . J'ai reçu avec empressement vos amis . J'ai reçu les autres avec décence . Les médiateurs et tous ceux qui me font l'honneur de venir chez moi savent que je ne me mêle de rien et je ne leur ai jamais parlé de nos différends.

À l'égard de Jean-Jacques, c'est un fou ennemi du genre humain, mais les Diogènes ne doivent point faire de tort aux Platons et aux Aristotes .

Ce prélat qui s'est vanté à vous d'avoir si beau jeu, ne sait pas qu'il a un très mauvais jeu d'un bout de l’Europe à l'autre, chez tous les honnêtes gens . Comptez que l'amour-propre est secrètement affligé de n'avoir pour soi que la canaille .

Je ne vous dirai rien de l'abomination du Xè siècle , ce que j'ai lu de cette histoire fait dresser les cheveux, et rend la langue paralytique .

Je suis persuadé, mon cher Esculape, que si vous saviez quelque chose qui intéressât votre ami qui vous sera attaché jusqu'au dernier moment de sa vie, vous l'en avertiriez .

Toute la petite famille vous fait mille compliments.

V. »

2 On ne sait rien de cette lettre .

3 On ne sait pas davantage quoi que ce soit de cette lettre à supposer qu'elle ait existé ; V* dément par là le bruit qu'effrayé par le brûlement du Dictionnaire philosophique il aurait décidé de fuir en Prusse .

Épargnez-vous, je vous en supplie, les frais d'une gravure pour une brochure, qui entre nous, n'en vaut pas trop la peine

... Avis à tout.e  candidat.e à l'élection présidentielle : épargnez-nous la vision de vos trombines en quadrichromie et vos laïus mensongers sur des flyers qui vont encombrer nos poubelles et dévaster nos forêts . Vous ferez des économies, et n'oubliez pas que vous allez aussi nous infliger la punition de vous voir ( et entendre, je ne dis pas écouter ) sur toutes les chaines TV, ce qui est largement suffisant pour nous dégoûter de vous .

Débat et des bas | Un dessin par jour

 

 

 

« A Jacques Lacombe

Vous êtes trop bon, monsieur, et je ne prétends point du tout qu'il vous en coûte pour m'envoyer des livres ; passe encore si vous les aviez imprimés . Épargnez-vous, je vous en supplie, les frais d'une gravure pour une brochure, qui entre nous, n'en vaut pas trop la peine . Je vous dirai franchement que la pièce m'a paru plutôt une satire de Rome qu'une tragédie . Je ne puis penser qu'une pièce de théâtre sans intérêt se fasse jouer ni lire . Les notes m'ont paru plus intéressantes que la pièce . Une estampe vous coûterait beaucoup, ne ferait nul bien à l'édition, et n'en augmenterait point le prix .

Je vous prie d'ailleurs de considérer que la représentation d'un orage ne caractérise point les proscriptions de trois coquins . Cet orage m'a paru fort étranger au sujet ; j'aimerais mieux, dans une tragédie, un beau vers qu'une belle estampe . Enfin , je sais que vous ferez plaisir à l'auteur de ne vous point mettre en frais pour cette bagatelle . Toutes vos lettres augmentent les sentiments d'estime et d'amitié que vous m'avez inspirés .

Votre très humble et très obéissant serviteur.

V.

20è auguste 1766. 1»

1 L'édition Supplément ua recueil supprime la dernière ligne .

Fi ! que cela est horrible de se rétracter ! Je ne veux pas vous en croire

... Poutine , Loukachenko et Erdogan, beau trio de tordus, unis par la malfaisance : https://actu.orange.fr/monde/crise-migratoire-pologne-bel...

 

 

 

« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont

Le 20 auguste 1766

J’ai reçu, mon cher Cicéron, une lettre du 8 août (puisque les Velches ont fait août d’auguste)1 . Cette lettre m’a transporté de joie. J’ai vu que le plus généreux de tous les hommes me donne le titre de son ami ; je veux mériter et conserver, jusqu’au dernier moment de ma vie, un titre qui m’est si cher. J’ai sur-le-champ dressé de petits mémoires pour M. le duc de Praslin, M. le duc de Choiseul et M. de Saint-Florentin, que Mme de Saint-Julien, parente de M. le duc de Choiseul, et qui est actuellement chez moi, doit porter à Paris. Elle part dans deux jours, et nous servira de tout son pouvoir.

Mais aujourd’hui je reçois une lettre du 11 août qui me perce le cœur. Vous n’y êtes plus mon ami, vous m’écrivez Monsieur. Fi ! que cela est horrible de se rétracter ! Je ne veux pas vous en croire ; je m’en tiens à la première lettre, et je déchire la seconde. J’ai déjà répondu à la première, et cette petite réponse vous parviendra dans le paquet de M. Damilaville 2, dont Mme de Saint-Julien a bien voulu encore se charger.

Je vous répète ici combien je m’intéresse à l’affaire qui vous regarde, et à quel point je suis étonné que M. de La Luzerne n’ait pas pleinement gagné son procès. Je suis persuadé que vous viendrez à bout de tout ; mais je vous dirai toujours que, si nous n’obtenons pas l’évocation pour les Sirven, je suis bien sûr que vous obtiendrez les suffrages de tout le public. L’esquisse du mémoire que vous eûtes la bonté de m’envoyer, il y a quelques mois, me parut devoir produire un morceau admirable, fait pour être lu avec avidité par tous les ordres de l’État, et pour confirmer la haute réputation où vous êtes. La véritable éloquence, et même la langue, sont d’ordinaire trop négligées à votre barreau, et les plaidoyers de nos avocats n’entrent point encore dans les bibliothèques des nations étrangères. Je ne connais guère que votre mémoire pour les Calas qui ait eu de la réputation en Europe ; il a été jusqu’à Moscou.

Adieu, mon cher Cicéron, je me mets aux pieds de madame votre femme. Ne m’ôtez jamais le beau titre que vous m’avez donné. »

1 Cette évolution est conforme aux lois phonétiques du français, qui d'augustum ( ou plutôt d'agustu) a fait aoust ( toujours écrit tel dans les présentes lettres ) puis aout, prononcé d'abord a. out ( le t s'entendant ), puis a.ou (t sourd ), enfin août prononcé ou, comme saoul, de satullum a fini par se prononcer sou dès l'époque de V* . Voir faon, de favonem, etc. Linguistiquement parlant, le français se caractérise par la disparition de toutes les syllabes latines qui n'étaient ni initiales, ni accentuées, par la disparition d'un certain nombre de consonnes intervocaliques, notamment t et d, par la disparition des consonnes finales non protégées par un e muet, ainsi que par la réduction des voyelles intérieures en hiatus, comme dans eage qui a donné âge, etc. Dans le cas d'août, la prononciation en deux syllabes est encore attestée au XVIIè siècle comme il appert par la chanson de marins , Le Trente et un du mois d'août . On l'entend d'ailleurs parfois ici ou là, par exemple dans une chanson à la mode dans les années 60 , La Gadoue, de Petula Clark : https://www.youtube.com/watch?v=B14y1krpq-c