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16/07/2022

ils seraient respectés du public s’ils se soutenaient les uns les autres

... Ceux qui font en sorte que les informations ne soient pas fausses, mensongères, malveillantes : https://www.20minutes.fr/societe/3312791-20220627-lutte-c...

Il n'est pas trop tard pour oeuvrer en ce sens .

 

 

« A Claude-Joseph Dorat

20 février 1767 à Ferney

Il est vrai, monsieur, que j’avais été flatté de la promesse que vous m’aviez faite, lorsqu’une lettre que j’avais écrite à M. le chevalier de Pezay 1 m’en attira une très obligeante de vous. Cette espérance adoucissait beaucoup le mal dont je ne connaissais qu’une partie. Des vers tels que vous les savez faire auraient plu davantage au public que la publication de quelques lettres qui ne sont pas faites pour lui.

Les procédés de Jean-Jacques Rousseau ne sont point des querelles de littérature ; ce sont des complots formés par l’ingratitude et par la méchanceté la plus noire, dont les médiateurs de Genève et le ministère de France sont assez instruits.

Au reste, personne n’a jamais souhaité plus passionnément que moi l’union des gens de lettres ; personne n’a mieux senti combien ils seraient utiles, et à quel point ils seraient respectés du public s’ils se soutenaient les uns les autres. Il faut laisser aux folliculaires, aux Desfontaines, aux Frérons, l’infâme métier de déchirer leurs confrères pour gagner quelque argent . Ce sont des misérables qui ont fait de la littérature une arène de gladiateurs. Vous avez redoublé mon estime pour vous, monsieur, en m’apprenant que vous n’aviez nul commerce avec ce vil Fréron, qui est, dit-on, l’opprobre de la société 2, et dont on ne prononce le nom qu’avec horreur et mépris. Cet homme, assurément, n’était fait ni pour apprécier vos agréables ouvrages, ni pour approcher de votre personne. S’il y avait encore des Chaulieu et des Lafare, ce serait leur société qui vous conviendrait, ainsi qu’à M. le chevalier Pezay, votre ami. Je vous répéterai 3 encore que j’ai été très-touché des lettres que vous m’avez écrites ; mais le public les ignore, il a vu la pièce que vous m’aviez promis de réparer. Je vous en parle pour la dernière fois. Je ne veux plus me livrer qu’au plaisir de vous dire combien j’ambitionne votre estime et votre amitié, et avec quels sentiments j’ai l’honneur d’être , monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

V. »

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