27/09/2022
Ils commencent à n’aimer que les tours de passe-passe et les tours de force
... Ainsi sont les partis d'opposition, confrontés à une majorité relative, avec leurs appels aux manifestations virulentes et leur habitude de cacher leurs propres lâchetés . Vos blocages de roquets apeurés doivent avoir une fin ; vous allez être gâtés en tour de passe-passe : vous le voyez venir le 49-3 ?
« A Etienne-Noël Damilaville
10 Avril 1767 1
Je reçois, mon cher ami, votre lettre du 3è avril . Coqueley a certainement approuvé les infamies de Fréron sur la famille Calas 2. J’en suis certain ; mais, pour ne pas compromettre M. de Beaumont, retranchons ce passage. Je crois que vous pouvez très bien faire imprimer la lettre , par Merlin, avec l’addition que je vous envoie . Cette publication me paraît essentielle. Au reste les Velches sont bien velches ; mais il faut les forcer à goûter le noble et le simple. Ils commencent à n’aimer que les tours de passe-passe et les tours de force. Le goût dégénère en tout genre ; c’est aux Français à ramener les Velches. Je n’ai reçu encore ni le ballot, ni les mémoires pour Sirven, ni aucun envoi de Lyon. Je suis dans la position la plus désagréable et la plus gênante. Pourquoi faut-il que je sois dans un désert, et séparé de vous !
Je ne doute pas que vous n'ayez communiqué le premier chant de la guerre civile à Mme de Florian . J’ai pris la liberté de tirer une petite lettre de change sur vous en faveur de Briasson qui m'envoie des livres beaucoup trop chers par la voie de Dijon, lesquels me parviendront probablement dans six mois . »
1 Copie par Wagnière ; l'édition de Kehl ajoute un paragraphe tiré d'une autre lettre du 21 mars 1767 aux premières lignes du début, que donne seulement la copie Beaumarchais ; Beuchot complète, mais conserve cependant le paragraphe en question au lieu du second paragraphe originel .
2 Voir : https://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/191-charles-coqueley-de-chaussepierre
« Coqueley est pris entre les réclamations de Fréron et la colère de Voltaire : « Pourquoi laisse-t-on impuni le censeur de L’Année littéraire qui donne son infâme approbation», demande-t-il ? (D9737). C'est pourquoi C. avait demandé à Voltaire, en pleine affaire Calas, de le dissocier des attaques dont il était l'objet dans le journal de Fréron: «Je vous sais très bon gré», lui répond Voltaire, «d'avoir séparé votre cause de la sienne» (24 avril 1767, D14139). »
11:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.