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05/06/2023

Tout ce que je puis faire, c'est de lever les mains au ciel, et de le prier de vous accorder une vie très longue, très saine, avec très peu de médecins

... En constatant la raréfaction des médecins en France, j'en viens à croire que le souhait de Voltaire est allé au delà du raisonnable . Le recours à ces hommes de l'art peut être encore soumis aux précautions voltairiennes, et ce ne sont pas les pratiques du Dr Raoult qui inciteront à la confiance aveugle . Méfia't !

Didier Raoult : mauvais scientifique et bon médecin ?

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

6è novembre 1767

Vraiment, mon divin ange, je ne savais pas que vous eussiez enterré votre médecin 1. Je ne sais rien de si ridicule qu'un médecin qui ne meurt pas de vieillesse; et je ne conçois guère comment on attend sa santé de gens qui ne savent pas se guérir ; cependant il est bon de leur demander quelquefois conseil, pourvu qu'on ne les croie pas aveuglément. Mais comment pouvez-vous prendre les mêmes remèdes, Mme d'Argental et vous, puisque vous n'avez pas la même maladie ? C'est une énigme pour moi. Tout ce que je puis faire, c'est de lever les mains au ciel, et de le prier de vous accorder une vie très longue, très saine, avec très peu de médecins.

J'avais déjà écrit un petit mot M. de Thibouville 2 pour vous être montré. Votre lettre du 28 d'octobre ne m'a été rendue qu'après. Vous ne doutez pas que je ne sois bien curieux de voir ma lettre à la belle Mlle Dubois. Vous avez vu les raisons que j'ai de me tenir un peu clos et couvert jusqu'à ce que j'aie reçu des nouvelles de M. le maréchal de Richelieu. Il me semble qu'il y a dans cette affaire je ne sais quelle conspiration pour m'embarrasser et se moquer de moi. Mais comment M. le duc de Duras n'a-t-il pas eu la curiosité de voir cette lettre, qui est devenue la pomme de discorde chez les déesses du tripot ? Rien n'est, ce me semble, si facile; tout serait alors tiré au clair, sans que des personnes qui peuvent beaucoup me nuire eussent le moindre prétexte contre moi.

Je vous avouerai grossièrement, mon cher ange, que je me trouve dans une situation bien gênante, et que je crains l'éclat d'une brouillerie qui me mettrait dans l'alternative de perdre une partie de mon bien, ou de le redemander par les voies du monde les plus tristes, et peut-être les plus inutiles. On me mande des choses si extraordinaires que je ne sais plus où j'en suis; ma santé d'ailleurs est absolument ruinée. Je dois plutôt songer à vivre que songer à la singulière tracasserie qu'on m'a faite. Je n'ose même écrire à Lekain, de peur de l'exposer.

Vous verrez incessamment M. de Chabanon et M. de La Harpe. J'ai donné une lettre à M. de La Harpe pour vous.

Adieu, mon divin ange, maman et moi nous nous mettons au bout de vos ailes plus que jamais.

Vous savez quel est pour vous mon culte d'hyperdulie. »

1 Il s'appelait Fournier.

2 Cette lettre manque .

J'arrange mes petites affaires

... Voir ce redorage de blason au Mont Saint-Michel !

https://www.laprovence.com/article/france-monde/299273052...

https://images.laprovence.com/media/afp/fc3b8eb1be3d221618af14530e5a58557a312784.jpg?twic=v1/focus=0x0/cover=1140x641

Macron terrassant l'opposition !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

4 novembre 1767 1

Mon corps, qui n'en peut plus, fait ses compliments au vôtre qui n'est pas en trop bon ordre, mon cher ami. J'arrange mes petites affaires, et voici un papier que je vous prie de faire parvenir à M. de Laleu.

Au reste, plus la raison est persécutée, plus elle fait de progrès. Puissent les braves combattre toujours, et les tièdes se réchauffer ! Vous ne m'avez point parlé de l'opéra 2 de M. Thomas et de M. de La Borde ; je crois que vous vous souciez plus d'un bon raisonnement que d'une double croche. On dit que le théâtre de la comédie est anéanti . Je recommande à vos bontés le petit livre de la population .

Portez-vous bien, mon cher ami, et aimez un homme qui vous chérira jusqu'au dernier moment de sa vie. »

1 L'édition de Khel amalgame quelques mots de la présente lettre à la lettre du 2 novembre et d'autres au début de la lettre du 18 janvier 1767 . Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/05/10/ces-deux-rogatons-il-en-fera-sa-cour-a-son-correspondant-d-a-6381307.html

2 Amphion : (livret de Thomas : https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_L%C3%A9onard_Thomas

), ballet-pastorale-héroïque en 1 acte donné le 13 octobre 1767 à l'Académie royale de musique .

quand il faudra faire de nouvelle dépenses, vous n'avez qu'à parler

... et la réponse sera : NON ! " dit Bruno Le Maire ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique au président Macron qui est diablement tenté de faire encore des offres de Gascon  .

Inflation : les dépenses contraintes de plus en plus lourdes chez les  Français

 

 

 

« A Charles-Frédéric-Gabriel Christin

Mercredi au soir 4è novembre 1767 à Ferney

Je vous envoie , mon cher ami, le contrat des deux cent mille livres insinué . J'y joins dix louis d'or, et quand il faudra faire de nouvelle dépenses, vous n'avez qu'à parler . Vous avez dû recevoir ma lettre que j'avais adressée à M. Leriche . Elle devient actuellement inutile, mais je vous prie de me mander si elle vous est parvenue . Je l'avais adressée à Besançon par Pontarlier .

Dieu ait en sa sainte garde M. Benoise 1 et ceux qui pensent comme lui . Apparemment que le premier président du parlement de Douai s'était déclaré contre Fantet puisque Dieu l'a puni d'une bonne apoplexie, et qu'il est allé juger des libraires dans l'autre monde .

Bonsoir mon cher philosophe ; je vous embrasse et je vous regrette .

V.

Je vous prie d'envelopper toujours le contrat . Il est sur du papier de Hollande qui se déchire aisément . Il est déjà sali . »

1 Ce mot a d'abord été écrit De Noise, puis corrigé .