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28/08/2023

Pourquoi me donner ce qui est d'un autre ; n'ai-je pas assez de mes propres sottises ?

... Je ne connais aucun.e politicard.e assez modeste pour en dire autant, tous.tes se croyant infaillibles, perchés sur leurs ergots/egos, volailles piaillantes même pas bonnes à pondre autre chose que des invectives et des âneries ras les pâquerettes . Ségolène le coucou et Jean-Luc le vantard se la jouent Embrassons-nous Folleville , et dire qu'ils sont payés pour ça ! https://www.francetvinfo.fr/politique/nupes/elections-eur...

 

 

« A Jean-François Marmontel

Voici, mon cher ami, un petit rogaton 1 qui m'est tombé entre les mains. Il ne vaut pas grand'chose, mais il mortifiera les cuistres, et c'est tout ce qu'il faut. Je vous demande en grâce de ne jamais dire que je suis votre correspondant, cela est essentiel pour vous et pour moi . On est épié de tous côtés.

J'apprends, avec une extrême surprise, qu'on m'impute un certain Dîner du comte de Boulainvilliers, que tous les gens un peu au fait savent être de Saint-Hyacinthe. Il le fit imprimer en Hollande en 1728 . C'est un fait connu de tous les écumeurs de la littérature. J'attends de votre amitié que vous détruirez un bruit si calomnieux et si dangereux 2. Rien ne me fait plus de peine que de voir les gens de lettres, et mes amis mêmes, m'attribuer à l'envi tout ce qui paraît sur des matières délicates. Ces bruits sont capables de me perdre, et je suis trop vieux pour me transplanter. Pourquoi me donner ce qui est d'un autre ; n'ai-je pas assez de mes propres sottises ? Je vous supplie de dire et de faire dire à M. Suard, dont j'ambitionne l'amitié et la confiance, qu'il est obligé plus que personne à réfuter toutes ces calomnies.

Adieu, vainqueur de la Sorbonne, personne ne marche avec plus de plaisir que moi après votre char de triomphe.

Gardez-moi un secret inviolable. 

22è janvier 1768.»

 

1 Il peut s'agir de l’Épître écrite de Constantinople aux frères, ce qui est douteux , ou de la Prophétie de la Sorbonne de l'an 1530, voire même le Sermon prêché à Bâle le premier jour de l'an, 1768 ,(voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome26.djvu/583 )

publié sous le pseudonyme de Josias Rossette ; voir lettre du 11 février 1768 à Moultou : « Mon cher philosophe, je vous envoie un Sermon prêché à Bâle et imprimé à Genève chez Pellet."

Voir : https://www.voltaire.ox.ac.uk/publication/writings-1768-iii/

2 Une fois de plus V* est bien renseigné par ses amis de Paris . Selon la Correspondance littéraire, VIII, 52, du 15 avril 1768, Pasquier « avait dit cet hiver à M. l'abbé Chauvelin qu'il n'était pas possible de souffrir davantage les entreprises de M. de Voltaire contre la religion, et que si Le Dîner du comte de Boulainvilliers lui tombait entre les mains il le dénoncerait au Parlement et ferait décréter M. De Voltaire de prise de corps  » ; voir page 52 http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-23427&I=56&M=tdm

Il est vrai que cet ouvrage va plus loin dans le sens de l'athéisme que tous les autres écrits de V*, ou peu s'en faut .

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