09/11/2023
Lisez et jugez
... Hardi donc, au Sénat !
Pour info
« A Charles de Brosses, baron de Montfalcon
Je vous supplie, monsieur, de vouloir bien excuser ma courte lettre et mon long mémoire . Je me flatte que vous ne mépriserez ni mon amitié, ni l'estime du public, ni la mienne, ni l'attachement que j'ai pour vous . Lisez et jugez . Vous sentez bien que ma famille est obligée de présenter requête pour faire casser la clause insérée par Girod et pour demander réparation . Pour moi je ne demande que votre amitié, un peu de justice, et un procédé généreux dont vous n'aurez pas à vous repentir . Si vous m'aviez connu, monsieur, j'aurais fait à Tournay le même bien que j'ai fait à Tournay 1. Je méritais plus votre confiance que Girod . Tout dépendra de vous . J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments qu'un procédé noble fortifiera dans mon cœur,
monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
À Ferney 20 mars 1768. 2»
1 Lapsus évident pour Ferney.
2 Le même jour, Mme Du Deffand écrit à Crawford : « J'ai vu hier Mme Denis et M. et Mme Dupuits [,,,] ; ils prétendent que Voltaire les a envoyés à Paris solliciter le paiement des rentes qui lui sont dues [,,,] ; il est très possible qu'il se soit dégoûté d'eux et qu'il ait été bien aise de faire maison nette . Il n'a avec lui présentement que le père Adam jésuite, un avocat suisse et un Genevois ; son cuisinier est renvoyé ; il ne veut plus avoir un état de maison . L'ennui, l'avarice et quelques abus de sa confiance, en lui volant des manuscrits qu'un nommé La Harpe a rendus publics, peuvent être les véritables causes de leur bannissement. »
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