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08/12/2023

il ne met aucune vérité dans ses procédés

... C'est le cas de Gérard Depardieu, acteur donc menteur jusque dans la vie quotidienne, il est malheureusement ordurier et violent envers les femmes :  il faut que cela cesse , ça ne dure que depuis trop longtemps : https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/depardieu/vide...

depardieu-mis-en-examen-pour-viol.jpg

https://www.blagues-et-dessins.com/tag/blague-gerard-depa...

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

11è avril 1768 à Ferney 1

Si je recevrai des grands d’Espagne qui ne sont point superstitieux ! qui ne sont point familiers de l'Inquisition ! qui méprisent également Augustin et Molina ! Oui sans doute, mon cher philosophe, et j'irais dix lieues au-devant d'eux si je pouvais aller . Je leur ferai mal les honneurs de ma retraite ; je suis malade, vieux et faible, mais ils seront les maîtres chez moi, et ce seront eux qui me recevront quand je pourrai paraître devant eux.

J'ai oublié entièrement le tort que M. de La Harpe a eu avec moi : mais il me paraît qu’il ne se connaît pas en expressions tendres et touchantes . Il vous dit qu'il avait lu à Mme Denis la lettre qu'il m'écrivît de sa chambre à la mienne, et qu'ils se mirent tous deux à pleurer ; il a pris apparemment Mme Denis pour sa femme ; et je ne vois pas comment cette lettre aurait pu tirer des larmes à ma nièce . Voici ses propres paroles :

Vous m'alléguez que vous ne l'avez donné à personne, je vous crois, mais quelle raison auriez-vous de ne me pas croire lorsque je vous dis que c'est à Paris qu'on me l'a donné .

Jugez,mon cher philosophe, si ce petit mensonge et ce style sont attendrissants .

Ce n'est pas un homme lié avec vous qui a dû être le plus empressé à posséder ce manuscrit.

Voici comment la lettre finit :

Si vous faisiez de moi des plaintes qui me fussent injurieuses, vous me forceriez d'avoir avec vous une espèce de procès public .

Vous m'avouerez qu'il est un peu étrange qu'il m'écrive ce ce style dans ma maison dans le temps qu'il était convaincu d'avoir pris dans mon portefeuille un manuscrit que je n'avais donné à personne . Ce qui m'attriste le plus sur le jeune homme, c'est qu'il ne met aucune vérité dans ses procédés . Cependant, loin de me plaindre de lui, je l'ai justifié contre toutes les imputations dont la foule de ses ennemis s'est empressée de le charger . Mon goût pour ses talents, l'espérance que l'usage du monde mûrira son caractère, l'attachement qu'il a pour la bonne cause, l'ont emporté sur tout le mal qu'il m'a fait ; il est cause de ma séparation d'avec Mme Denis ; il est cause que les derniers jours de ma vie sont privés de secours ; ma consolation est de savoir que Mme Denis doit être heureuse à Paris . Je lui fais vingt mille livres de pension, je lui en ai assuré trente-cinq mille . La petite Corneille est bien mariée . J'ai eu soin de tous mes parents, je n'aurai rien à me reprocher quand je rendrai ma chétive figure aux quatre éléments et le ressort incompréhensible qui l'animait à l'Être des êtres universel et incompréhensible .

Sur ce, je vous donne ma bénédiction, mon cher ami, et je vous demande la vôtre. »

1 Original, adresse autographe ; édition Lettres inédites, 1884,limitée au premier paragraphe et à quelques lignes du reste ; édition Schlobach . Il s'agit ici d'une lettre que d'Alembert avait demandée à V* le 5 avril 1768 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_(d%E2%80%99Alembert)/Correspondance_avec_Voltaire/086

, pour recevoir à Ferney deux jeunes Espagnols : José Pignatelli y Gonzaga, marquis de Mora, fils de l'ambassadeur Juan Joaquin Atanasio Pignatelli de Aragon, comte de Fuentes et gendre du marquis d'Aranda, qui avait aux yeux des philosophes le mérite d'avoir chassé les jésuites d'Espagne ; ainsi que le duc de Villa-Hermosa .

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