19/12/2023
J'aimerais mieux mourir entre les bras d'un poète et d'un ami comme vous, qu'entre les mains de mon curé
... Qu'on se le dise !
C'est valable aussi contre tout rabbin et tout enturbanné qui gagne sa vie en prêchant . Ma vie éternelle n'a pas besoin d'un bon d'envoi . Redevenir poussière d'étoile, comme le dit si bien Hubert Reves, est une perspective suffisante dans l'état actuel de la connaissance . Enfer , ou paradis avec ou sans purgatoire, réincarnations : quelles boeufferies !
« A George Keate Esqr
Nandos Coffeehouse
London
Monsieur,
J'ai vu le poème dont vous m'avez honoré 1 , annoncé dans les journaux, et je ne l’ai point reçu . Je suis réduit à l'entendre louer par d'autres, et je ne puis vous remercier que sur la voix publique . Je soupçonne que ce poème qui est l’objet de mes remerciements et de mes regrets est au nombre de plusieurs paquets qui ne me sont point parvenus . Il y a eu depuis plusieurs mois peu d'ordre dans les postes de Genève . Si vous pouviez me faire l'amitié de charger quelque ami de me faire parvenir cet ouvrage après lequel je soupire, je vous aurais une extrême obligation . Vous me rendrez Ferney plus cher, votre poésie l'embellira beaucoup plus que tous les architectes et les jardiniers ne pourraient faire . Horace a été obligé de chanter lui-même sa terre de Sabine, je serai plus heureux que lui . Mais Ferney me serait plus précieux encore si jamais je pouvais avoir le bonheur de vous y revoir . J'aimerais mieux mourir entre les bras d'un poète et d'un ami comme vous, qu'entre les mains de mon curé, quoique je lui soit très attaché .
Votre très humble et très obéissant serviteur
V.
A Ferney 16è avril 1768. »
1 Ferney, an epistle to monsr de Voltaire, envoyée par Keate à V* dans une lettre du 22 décembre 1767, non parvenue à destination : https://books.google.fr/books?id=oz1WAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
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