Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/12/2023

toutes mes affaires sont dans une règle parfaite, et de la plus grande netteté . On me doit beaucoup, et je ne dois rien à personne . Il est vrai que j'ai dépensé prodigieusement en bâtiments

...  Signé Stéphane Bern ? Voir : https://www.missionbern.fr/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9phane_Bern

images.jpg

 

 

« A Guillaume-Claude de Laleu 1

25è avril 1768 à Ferney

Je vous envoie, monsieur, le certificat du peu de vie qui me reste ; et ce n'est pas sans être extrêmement sensible à toutes les bontés que vous avez eues pour moi . J'ai envoyé à ma famille un mémoire pour lequel je réclame ces mêmes bontés, et que je soumets à votre décision . Il s'agit de donner tant que je vivrai vingt mille francs par an à Mme Denis, trois mille six cents livres à MM. L'abbé Mignot et d'Hornoy, c'est-à-dire huit cents livres à chacun, ce qui est bien peu de chose et dont je suis très honteux ; environ, je crois deux mille sept cents livres à Mme de Florian ; environ treize cents livres à Mlle Corneille qui est aujourd'hui Mme Dupuits, sans compter les quatre cents livres qui doivent appartenir au sieur Wagnière . Il me restera très peu de chose attendu que M. le duc de Virtemberg sur lequel j’ai des rentes considérables, ne me paie que dans deux ans les arrérages échus, et ne commence à me payer le courant qu'au mois de septembre prochain ; et Mme Denis m'a laissé quinze mille livres de dettes criardes à acquitter .

Voilà ma situation . Mes parents partageront la reconnaissance que je vous dois, et arrangeront tout convenablement . Je compte faire aller ma maison jusqu'au mois de septembre avec les trois mille livres que M. de Laborde, banquier du roi veut bien me faire toucher tous les mois . Ces trois mille livres serviront tant à l'acquittement des dettes qu'aux dépenses journalières . La générosité de M. de Laborde consiste à me faire toucher ces trois mille livres sans aucun frais ni de change ni de commission, quoiqu’ils soient exorbitants à Genève ; ainsi vous êtes tous deux les hommes de Paris à qui j'ai le plus d'obligations.

D'ailleurs , toutes mes affaires sont dans une règle parfaite, et de la plus grande netteté . On me doit beaucoup, et je ne dois rien à personne . Il est vrai que j'ai dépensé prodigieusement en bâtiments ; mais enfin il fallait bien loger commodément Mme Denis et moi dans la terre de Ferney . Ce n'est pas un grand présent que je lui ai fait ; elle est d'un revenu peu considérable , j'aurais voulu faire mieux pour elle .

J'aime à vous rendre compte de ma conduite,et j'espère ne manquer à aucun de mes devoirs . J'ai l'honneur d'être avec beaucoup de reconnaissance, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

Écrire un commentaire