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15/01/2024

Il a daigné faire du bien à ceux que j’ai pris la liberté de lui recommander, et je lui suis trop attaché pour lui présenter des personnes indignes de sa protection.

... C'est ainsi que M. Attal  commente ses choix ministériels auprès du président . Les faits , malheureusement, montrent qu'il n'a pas que des blanc-bleu dans son équipe , et les hors-jeu débordent déjà .

A ce rythme là, va savoir ce qui nous attend encore : https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/remaniement-acte-ii-macron-monte-en-premiere-ligne-des-nominations-toujours-attendues_228318.html

 

 

 

« A Henri Lambert d'Herbigny, marquis de Thibouville

22 mai 1768

Je vous aimerai autant que j’aimerai mes anges, c’est-à-dire jusqu’à mon dernier soupir. Je n’écris guère, mon cher marquis, parce que j’ai très peu de temps à moi. La décrépitude, les souffrances du corps, l’agriculture, les peines d’esprit, inséparables du métier d’homme de lettres, une nouvelle édition du Siècle de Louis XIV, tout cela ne me laisse pas respirer. Ajoutez-y la calomnie toujours aboyante, et les persécutions toujours à craindre, vous verrez que j’ai besoin de solitude et de courage.

Je sais qu’un de mes malheurs est de ne pouvoir être ignoré. Je sais tout ce qu’on dit, et je vous jure qu’il n’y a pas un mot de vrai. Je n’aime la retraite que parce qu’elle est absolument nécessaire à mon corps et à mon âme. Vivez à Paris, vous autres mondains ; Paris est fait pour vous, et vous pour lui. Aimez le théâtre comme on aime sa vieille maîtresse qui ne peut plus donner de plaisir, mais qui en a donné. Tout le monde la trouve fort vilaine ; mais il est beau à vous et à mes anges d’avoir avec elle de bons procédés.

Il y a très longtemps que je n’ai écrit à ces chers anges ; mais si vous leur montrez ma lettre, ils y verront tous les sentiments de mon cœur.

Je suis enchanté que vous causiez souvent avec madame Denis. Vous devez tous deux vous aimer ; je vous ai vus tous deux très grands acteurs. Entre nous, mon ami, la vie de la campagne ne lui convient pas du tout. Je ne hais pas à garder les dindons, et il lui faut bonne compagnie ; elle me faisait un trop grand sacrifice ; je veux qu’elle soit heureuse à Paris, et je voudrais pouvoir faire pour elle plus que je n’ai fait.

J’ai avec moi actuellement mon gendre adoptif , qui sera assurément un officier de mérite. M. le duc de Choiseul, qui se connaît en hommes, commence déjà à le distinguer. Il a daigné faire du bien à ceux que j’ai pris la liberté de lui recommander, et je lui suis trop attaché pour lui présenter des personnes indignes de sa protection.

Je compte toujours sur celle de MM. les ducs de Choiseul et de Praslin. Vous savez que j’en ai un peu besoin contre la cabale fréronique, et même contre la cabale convulsionnaire, qui seraient bien capables de me persécuter jusqu’au tombeau, comme les jésuites persécutèrent Arnauld. Mon curé prend l’occasion de la Pentecôte pour vous faire ses plus tendres compliments. La première fois que je rendrai le pain bénit, je vous enverrai une brioche par la poste.

V. »

 

 

 

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