04/02/2024
L’absence a de terribles inconvénients
... En particulier l'absence de réponses cohérentes de nos ministres .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
20 juin [1768]
Il faut toujours que j’amuse ou que j’ennuie mes anges . C’est ma destinée. Comment veulent-ils que je passe sous silence mon cher La Bletterie ? On m’assure qu’il m’a donné quelques coups de patte dans sa préface 1. Je les lui rends tout chauds 2. Rien n’est plus honnête. Dupuits avait déjà envoyé ce rogaton à madame la duchesse de Choiseul 3.
A l’égard de mon vaisseau, c’est un navire qu’une compagnie de Nantes a baptisé de mon nom . Apparemment qu’il est chargé de papier, de plumes, et d’encre.
Oui, mes anges, j’enverrai à ce souffleur une édition ; mais cela ne servira de rien, tant la troupe m’a mutilé. L’absence a de terribles inconvénients. Mon cœur pourrait, depuis environ vingt ans, vous en dire des nouvelles. »
1 On avait rapporté à Voltaire que dans la préface de la traduction de Tacite, La Bletterie disait que le philosophe avait oublié de se faire enterrer. (G.Avenel.)
Non pas dans la préface , mais dans une des notes du second volume comme l'a signalé Diderot à V* ; voir lettre du 27 avril 1768 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/12/28/je-pourrais-bien-meme-faire-du-theatre-une-ecole-pour-les-pe-6477688.html
2 L'épigramme figurant dans la lettre à d'Alembert du 27 avril .
3 Par l'intermédiaire de Mme Du Deffand ; voir la Correspondance littéraire, VIII, 177-179 .
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