27/07/2024
J'aime assez les choses qui ne ressemblent à rien ... la sagesse est l'ennemie mortelle de la passion et des traits hardis
... C'est ainsi qu'il faut voir et aimer cette fabuleuse cérémonie d'ouverture des XXXIIIè Jeux Olympiques modernes à Paris , que j'ai trouvée parfois un peu trop savante et intellectuelle ( par ses références historiques ) mais majoritairement extraordinaire et qui grave la mémoire d'images inoubliables, ça fait du bien .
Il a plu ( sans François Hollande ), ça a plu . On a vu les athlètes entre deux eaux rester enthousiastes et les spectateurs aussi : pari réussi .
Beau spectacle, belle union
« A Marie-Louise Denis
13 janvier [1769] à Ferney
Ma chère nièce, toute votre maison a donc été malade et vous aussi . Pour moi, je n'ai que mes misères ordinaires auxquelles la nature m'a livré depuis 75 ans . Le mieux qu'on puisse faire dans une vieillesse aussi infirme, c'est de se cacher . Il n'y a point de marmotte dans les Alpes qui entende cela mieux que moi .
Quand vous vous porterez bien, mandez-moi des nouvelles du pauvre feu La Touche 1. J'aime assez les choses qui ne ressemblent à rien . Je suis possesseur d'un cinquième acte un peu changé . Je vois qu'il a fallu le rendre sage ; et la sagesse est l'ennemie mortelle de la passion et des traits hardis . C'est un grand malheur de marcher entre les épines, les pas sont mal assurés et on se pique les jambes . Vous pourriez fort bien me mander des nouvelles sans vous piquer , elles m’intéressent beaucoup. Vous savez combien je suis attaché au patron. On me fit craindre pour lui .
On dit que le maréchal de Richelieu a la mémoire affaiblie comme les oreilles . Je me flatte cependant qu'il n’oubliera pas tout à fait qu'il vous doit de l'argent ; et vous êtes sûre d'en toucher de M. de Lézeau.
Je suis bien faible pour entreprendre le voyage de la rue Bergère, mais j'en ai grande envie . Cela dépendra un peu de feu La Touche, mais Mme la comtesse de Vergy a retenu toutes les places au coche 2.
Je vous embrasse de toute mon âme et de toutes mes forces .
N. B. – Voici un cinquième acte.
Il y a une grosse faute au troisième . Ce ne sont que deux vers à changer mais ils sont essentiels.
Acte I, scène 1
Cézène
Et pourquoi vous charger de l'affreux ministère
Que partage avec vous un sénat sanguinaire ?
Iradan
On prétend qu'à ce peuple il faut un joug de fer,
Une loi de terreur et des juges d'enfer,
Je sais 3 qu'au Capitole on a plus d'indulgence ;
Mais le cœur en ces lieux se ferme à la clémence.
Dans ce sénat sanglant les tribuns ont leur voix.
J'ai souvent amolli la dureté des lois ;
Mais ces juges altiers contestent à ma place
Le droit de pardonner, le droit de faire grâce.
Cézène
Ah ! Laissons cette place et ces hommes pervers 4
etc.
A la scène des prêtres et de la petite fille, le pontife doit dire :
Et la loi la condamne, au lieu de dire
Et moi je la condamne.
Nous ne souffrirons pas qu'un soldat , un profane
En corrompe à nos yeux la sévère équité 5
etc. »
1 C'est-à-dire Les Guèbres, attribués par V* à La Touche.
2V* craint que Gabrielle de Vergy ne soit jouée avant Les Guèbres ; voir lettre du 1er janvier 1769 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/09/vous-ferez-l-usage-que-vous-croirez-le-plus-convenable-tout-6506351.html
3 Et non fais comme le donne l'édition Besterman .
4Les Guèbres, Ac. I, sc. 1 ; c'est ce texte qui fut retenu .
5Ibid Ac.. I, sc. 4 ; ce texte fut ultérieurement modifié .
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