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24/03/2025

Il ne sait ce qu'il dit

... Donald Trump, tu es une source inépuisable d'âneries , dont une des plus récentes : https://www.20minutes.fr/monde/etats-unis/4145143-2025032...

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[ 10 septembre 1769]

Ce M. Bret prétend qu'on a imprimé son ouvrage 1 à deux colonnes . Il ne sait ce qu'il dit, son inutile manuscrit est encore chez moi dans un coin de ma bibliothèque . Monsieur Cramer est prié de dire bien précisément quand il lui faudra envoyer les additions au Siècle de Louis XV . Le malade travaillera tant qu'il aura un souffle de vie . »

je voudrais de tout mon cœur vous être de quelque utilité

... par la mise en ligne de la correspondance voltairienne, comme promis à Mam'zelle Wagnière .

 

 

« A Alexis-Jean Le Bret

10 septembre 1769 1

Nous sommes à peu près de même âge, monsieur, mais je suis votre aîné et par conséquent plus faible . J’ai été très malade, et je le suis encore . Vous me pardonnerez de ne vous avoir pas répondu plus tôt .

J'ai envoyé votre lettre à Gabriel Cramer, je puis vous assurer que votre livre n'a jamais été imprimé ni en quatre colonnes ni en deux 2 , il faut qu'on vous ait trompé, ou que vous ayez confié une copie de votre manuscrit à Paris à quelqu'un qui l'aura fait imprimer .

Soyez très sûr qu'il est absolument inconnu dans les pays étrangers ; je voudrais de tout mon cœur vous être de quelque utilité ; mais que peut un vieillard languissant accablé de maux ? Il y a trois ans que je ne suis sorti de chez moi .

Notez qu'il n’y a a jamais eu d'autre copie de ces manuscrits que celle livrée à M. Cramer . »

1 Copie par Le Bret ; éd. « Lettres de Voltaire à Le Bret (1757-1772 ), Revue rétrospective, juin 1980 .

2 Extrait du dictionnaire historique et critique de Bayle, publié par Frédéric II,1765, et Le Bret soupçonna le souverain d'avoir pillé ses manuscrits .Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3040482x

Soyez sûr que je ne me contredirai jamais

... Seuls les autres peuvent me contredire ...

 

 

« A Jacques Lacombe, Libraire

rue Christine

à Paris

8è septembre 1769

Votre Mercure, monsieur, devient tous les jours plus intéressant . Je vous prie de vouloir bien y insérer le papier ci-joint auquel je suis intéressé 1.

J'ai lu la tragédie des Guèbres . Je ne vois pas pourquoi on ne permettrait pas de la jouer . Il me semble que la morale en est très honnête, et qu'elle ne touche en rien à des préjugés qui ont acquis le droit de se faire respecter . N'est-ce pas une étrange contradiction de jouer Le Tartuffe où il n'est parlé que de nos hypocrites chrétiens, et de n'oser jouer Les Guèbres où il n'est question que des hypocrites païens ? Il y a longtemps que je me suis accoutumé à des contradictions plus fortes . Soyez sûr que je ne me contredirai jamais , monsieur, dans les sentiments d'estime et d'amitié que je vous ai voués . Votre très humble et très obéissant serviteur

V. »

1Il est impossible d'identifier ce « papier » qui ne fut sans doute pas imprimé .