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12/06/2023

si je ne craignais pas que la dernière aventure de monsieur le chancelier ne vous eût dégoûté

... j'oserais vous faire l'éloge de feu Silvio Berlusconi . Mais bon, je ne l' aurais jamais laissé entrer chez moi . Il y a quelque chose de pourri chez cet homme , et son état présent va le confirmer pour l'éternité . Ciao cavaliere !

Silvio Berlusconi, destitué par le sénat ! | Les humeurs d'Oli

C'est confirmé ! Carton rouge ...

 

 

 

« A Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul

[23 novembre 1767 ?]

[...]

J'aurais encore la témérité de vous supplier de recommander un mémoire d'un de mes amis intimes , à M. le contrôleur général, si je ne craignais pas que la dernière aventure de monsieur le chancelier ne vous eût dégoûté . Mais si vous m'en donnez la permission, j'aurai l'honneur de vous envoyer le mémoire ; c'est pour une chose très juste, et il ne s'agit que de lui faire tenir sa promesse [...]1 »

1 V* cite ce passage dans une lettre du 27 janvier 1768 à Damilaville : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/07/correspondance-annee-1768-partie-5.html

Il dit qu'il l'a écrite plus de deux mois avant . Ce doit donc être celle à laquelle il se réfère dans sa lettre du 23 novembre à Damilaville : «  Je prendrai aussi … » ; voir http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/06/12/vous-savez-bien-que-sur-un-mot-de-vous-il-n-y-a-rien-que-je-6447269.html

Vous savez bien que, sur un mot de vous, il n'y a rien que je ne hasarde pour vous servir....mais sachez qu'il est à présent très rare qu'un ministre demande des emplois à d'autres ministres

... Oh ! avec des "mais" on perd le sens communautaire des membres du gouvernement . Rendez-vous au prochain remaniement !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

23 novembre [1767]

Vous n'aviez pas besoin, mon cher ami, de la lettre de M. d'Alembert pour m'exciter. Vous savez bien que, sur un mot de vous, il n'y a rien que je ne hasarde pour vous servir.

Je vous avais déjà prévenu en écrivant la lettre la plus forte à Mme de Sauvigny. Je prendrai aussi, n'en doutez pas, le parti d'implorer la protection de M. le duc de Choiseul; mais sachez qu'il est à présent très rare qu'un ministre demande des emplois à d'autres ministres. Il n'y a pas longtemps que j'obtins de M. le duc de Choiseul qu'il parlât à monsieur le vice-chancelier en faveur d'un ancien officier 1 à qui nous avons donné la sœur de M. Dupuits en mariage. Cet officier, retiré du service avec la croix de Saint-Louis et une pension, avait été forcé, par des arrangements de famille, à prendre une charge de maître des comptes à Dôle : il demandait la vétérance avant le temps prescrit ; croiriez-vous bien que monsieur le vice-chancelier refusa net M. de Choiseul, et lui envoya un beau mémoire pour motiver ses refus ? Vous jugez bien que, depuis ce temps-là, le ministre n'est pas trop disposé à des choses qui ne dépendent pas de lui. Soyez sûr que je n'aurai réponse de trois mois.

Il y a environ ce temps-là que j'en attends une de lui sur une affaire qui me regarde. Il m'a fait dire, par le commandant de notre petite province, qu'il n'avait pas le temps d'écrire, qu'il était accablé d'affaires . Voilà où j'en suis.

Il me paraît de dernière importance d'apaiser M. de Sauvigny . Il faut l'entourer de tous côtés . M. de Montigny, trésorier de France, de l'Académie des sciences, est très à portée de lui parler avec vigueur. N'avez-vous point quelque ami auprès de M. d'Ormesson ? Heureusement la place qui vous est promise n'est point encore vacante; on aura tout le temps de faire valoir vos droits si bien établis.

La tracasserie qu'on vous fait est inouïe. Je me souviens d'un petit dévot, nommé Leleu, qui avait deux crucifix sur sa table : il débuta par me dire qu'il ne voulait pas transiger avec moi, parce que j'étais un impie, et il finit par me voler vingt mille francs 2. Il s'en faut beaucoup, mon cher ami, que les scènes du Tartuffe soient outrées : la nature des dévots va beaucoup plus loin que le pinceau de Molière.

J'aurai, dans le courant du mois de décembre, une occasion très favorable de prier monsieur le contrôleur général de vous rendre justice. Je ne saurais m'imaginer qu'on pût manquer à sa parole sur un prétexte aussi ridicule. Cela ressemblerait trop au marquis d'O 3, qui prétendait que le prince Eugène et Marlborough ne nous avaient battus que parce que le duc de Vendôme n'allait pas assez souvent à la messe.

Je vous prie de ne pas oublier le maréchal de Luxembourg , qui n'allait pas plus à la messe que le duc de Vendôme. Je suis obligé d'arrêter l'édition du Siècle de Louis XIV, jusqu'à ce que j'aie vu ces campagnes du maréchal, où l'on m'a dit qu'il y a des choses fort instructives.

Le petit livre du Militaire philosophe vaut assurément mieux que toutes les campagnes. Il est très estimé en Europe de tous les gens éclairés. J'ai bien de la peine à croire qu'un militaire en soit l'auteur. Nous ne sommes pas comme les anciens Romains, qui étaient à la fois guerriers, jurisconsultes et philosophes.

Vous ne me parlez plus de votre cou, pour moi, je vous écris de mon lit, dont mes maux me permettent rarement de sortir. On ne peut s'intéresser à vos affaires, ni vous embrasser plus tendrement que je le fais. »

1Sur ce personnage « maître des comptes », voir lettre du 12 janvier 1767 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/01/13/a08b9872249f3498a157c9a3d00303ee.html

2 V* raconte cette même histoire dans la préface du Dépositaire , 1769

3 Le marquis de Villiers d'O a épousé Marianne Lavergne de Guilleragues, fille de Guilleragues, auteur des Lettres portugaises, et ambassadeur à Constantininople, attaché au duc d'Orléans .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Lettres_portugaises

avant de faire des procédures, il faut que j'aie des procédés, et que je mette de mon côté toutes les bienséances comme j'y ai mis le droit et la justice

... C'est dit ! Est-ce vraiment fait , ô , gouvernants intègres ?

Etats généraux de la recherche sur le droit et la justice - Hors  collections - Boutique LexisNexis

Qu'en est-il sorti ? Des kilos de papier, des milliers de lignes, et puis rien ...

 

 

« A Charles-Frédéric-Gabriel Christin fils,

Avocat en Parlement

à Saint-Claude

23è novembre [1767]

Mon cher petit philosophe, on célébrera en temps et lieu les amours de notre ami le bon chrétien Bergier 1.

Quant au bon catholique duc de Virtemberg, je ne puis rien faire sans avoir la réponse de M. Petitcuenot 2. Je prévois que nous serons réduits à faire une saisie, car j'ai de nouvelles preuves de la confusion où sont les affaires et des saisies faites en Alsace ; mais avant de faire des procédures, il faut que j'aie des procédés, et que je mette de mon côté toutes les bienséances comme j'y ai mis le droit et la justice .

Les lettres de Besançon à Ferney arrivent for tard . Je vous adresserai dorénavant celles que j'écrirai à M. Petitcuenot, et je le priera de faire passer par vous ses réponses .

Ayez la bonté , mon cher ami, de tenir un état des ports de lettres, ainsi que de tout ce qui vous sera dû, et de ne faire point de façons avec moi, je vous en supplie . »

2 Charles-François-Joseph Peticuenot : avocat, politicien ; voir : http://www.e-enlightenment.com/person/petitcharl002806/

11/06/2023

laissera-t-il son ouvrage imparfait ?

... C'est à vous, M. le président que ceci s'adresse !Il ne reste que trois-quatre ans .

Petit conseil, évitez d'accueillir Ciotti , il est persona non grata , mouche du coche, roquet de salon et lèche-cul à volonté .

Le leader imparfait ou le courage d'être soi! • Annick Trépanier

https://www.annicktrepanier.com/le-leader-imparfait/

 

 

« Au chevalier Pierre de Taulès, etc.

au dépôt des Affaires étrangères

à Paris

20è novembre 1767 à Ferney

Le zèle de monsieur de Barrau l1 s'est bien ralenti . Il m'avait instruit autrefois, et il m'avait promis de m'instruire encore. Faudra-t-il que je m'en tienne aux mémoires de Torcy sur ce singulier traité entre Louis XIV et Léopold, qui dut être déposé entre les mains du grand-duc ? M. de Barrau laissera-t-il son ouvrage imparfait ? Quand on a fait un enfant, il faut le nourrir et le vêtir. J'ai recours aux bontés de M. de Barrau, et je le somme de ses promesses.

Les plates tracasseries de Genève peuvent bien être sacrifiées au cabinet de Louis XIV.

C'est bien dommage que M. de Torcy n'ait pas écrit des mémoires sur tout son ministère, c'est un homme plein de candeur.

Si M. de Barrau veut, avec la même candeur, me continuer ses bontés, la vérité et moi nous lui en aurons grande obligation.

V. »

 

1 C'était sous ce nom que Taulès avait envoyé à Voltaire des remarques sur le Siècle de Louis XIV.

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56240393.texteImage

Il sera fort aisé de leur donner des lois, et impossible de leur donner la paix

... Qu'en dit l'ONU ? Elle compte, et reste en dessous de la vérité, faute de trouver des solutions : https://unric.org/fr/onze-crises-et-conflits-qui-secouent...

Voeu pieux ! https://peacekeeping.un.org/fr/peace-begins-with-me

 

 

« A Louis-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Épinay

rue Sainte-Anne, au coin de la rue des

Petits-Champs

à Paris

20è novembre 1767

Ma belle philosophe a donc aussi chez elle un petit théâtre . Ma belle philosophe, qui sait bien qu'il vaut mieux jouer la comédie que de jouer au whist, se donne donc ce petit amusement avec ses amis. C'est assurément le plaisir le plus noble, le plus utile, le plus digne de la bonne compagnie qu'on puisse se donner à la campagne; mais il est bien plaisant qu'on excommunie dans le faubourg Saint-Germain 1 ce que l'on respecte à Villers-Cotterets 2. Il est vrai qu'on n'a jamais eu tant de raisons d'excommunier les comédiens ordinaires du roi. On prétend qu'ils sont en effet diaboliques; le public les fuit comme des excommuniés. On dit que ce tripot est absolument désert, et que de toutes les troupes, après celle de la Sorbonne, c'est la plus vilipendée. Il y en a une à Genève qui le dispute à la Sorbonne c'est la horde des prédicants. Depuis que le grand Tronchin l'a quittée, et qu'elle est abandonnée des médecins, elle est à l'agonie. Les autres citoyens ne se portent guère mieux , leur petite convulsion dure toujours. Il sera fort aisé de leur donner des lois, et impossible de leur donner la paix. Heureux qui se tient paisiblement dans son château ! Il me paraît que ma belle philosophe prend ce parti neuf mois de l'année; ainsi je me tiens d'un quart plus philosophe qu'elle mais elle est faite pour Paris, et moi je ne suis plus fait que pour la retraite.

Je suis bien respectueusement, véritablement, tendrement attaché à ma belle philosophe. »

1 Le Théâtre-Français était alors rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés, aujourd'hui rue de l'Ancienne-Comédie,

2 On y jouait la comédie chez le duc d'Orléans.

Vous êtes assurément un plus aimable enfant que je ne suis un aimable papa . C'est ce que toutes les dames vous certifieront, depuis les portes de Genève jusqu'à Ferney

... Voyez comme se font les réputations ! Le poids des mots suffit, même sans le choc des photos . Quoique ...

La Pucelle d’Orléans

 

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon de

l'Académie des sciences

rue du Doyenné Saint-Louis-du-Louvre

à Paris

20è novembre 1767 à Ferney

Vous êtes assurément un plus aimable enfant que je ne suis un aimable papa . C'est ce que toutes les dames vous certifieront, depuis les portes de Genève jusqu'à Ferney. Vous allez faire à Paris de nouvelles conquêtes; mais j'espère que vous n'abandonnerez pas l'Empire romain et les Vandales.

Je sais que le tripot de la Comédie est tombé comme cet empire. Il n'y a plus ni acteurs ni actrices . Mais vous travaillez pour vous-même. Un bon ouvrage n'a pas besoin d'un tripot pour se soutenir, et vous le ferez jouer à votre loisir quand la scène sera un peu moins délabrée. Je voudrais être assez jeune pour jouer le rôle de l'ambassadeur vandale sur notre petit théâtre , mais vous avez assez d'acteurs sans moi, car j'espère toujours vous revoir ici. Je suis comme toutes nos femmes; elles n'ont qu'un cri après vous, et Mme de La Harpe sera une très bonne Eudoxie.

Mon cher confrère en tragédies, avez-vous vu M. de La Borde, votre confrère en musique ? Amphion 1 ne doit pas l'avoir découragé. Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que dans sa Pandore il y a bien des morceaux qui vont à l'oreille et à l'âme. Ranimez, je vous prie, sa noble ardeur; il ne faut pas qu'il enfouisse un si beau talent. Il me paraît surtout entendre à merveille ce que personne n'entend ; c'est l'art de dialoguer. Vous ferez quelque jour un bien joli opéra avec lui, mais je ne prétends pas que Pandore soit entièrement sacrifié.

Nos dames, sensibles à votre souvenir, vous écriront des lettres plus galantes; mais je vous avertis que je suis aussi sensible qu'elles, tout vieux que je suis. Ma santé est détestable, mais je suis heureux autant qu'un vieux malade peut l'être. Votre façon d'être heureux est d'une espèce toute différente.

Adieu; je vous souhaite tous les genres de félicité, dont vous êtes très digne. »

 

1 Opéra de Thomas, musique de La Borde, joué le 13 novembre 1767 : http://jean-claude.brenac.pagesperso-orange.fr/LA_BORDE_AMPHION.htm

vous sentez bien que je ne peux être juge dans ma propre cause

... Pour les gens pressés de savoir, TikTok est là pour vous sauver de l'ignorance  : https://www.francetvinfo.fr/bac/bac-2023-quatre-comptes-t...

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La Communication NonViolente : Qu'est-ce que c'est ? Développement  personnel • ParcoursduLoupBlanc.com

 

 

 

« A Louise-Suzanne Gallatin Vaudenet

à Prégny

Voici l'état des choses, madame ; Monpitan m'est venu trouver avec la copie d'un billet par lequel j'ai cédé à un maître maçon nommé Guillot la carrière de Tournay pour ma vie . Il n'est point dit par ce billet par quel chemin Guillot doit passer . Je lui ai toujours recommandé verbalement, et il m'a toujours promis de ne jamais passer par le petit chemin détourné que l'on a fait raccommoder, mais il n'y a nulle promesse par écrit 1.

Guillot a cédé son droit à Monpitan, et Monpitan en abuse . Je vois que je ne puis le réprimer, n'ayant point de titre contre lui . Si la cession dont il m'a montré la copie est énoncée telle qu'il me l'a fait voir, je n'ai d'autre recours contre lui que la voie de la représentation .

J'ai toujours cru que le chemin détourné qui conduit à votre maison, et à celle de M. Pallard, était interdit à tous les voituriers lesquels sont tenus de passer devant les bureaux . Je le crois encore ; et je pense que la seule voie pour réprimer Monpitan, est de présenter requête à M. l’intendant . C'est sur quoi il faudra consulter M. Fabry car vous sentez bien que je ne peux être juge dans ma propre cause 2.

Je vous prie, madame, de communiquer ce billet à M. Cramer . Vous sentez bien que je suis prêt à faire tout ce qui dépendra de moi pour vous marquer mon respect et mon zèle .

V.

19è novembre 1767 à Ferney. »