Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/09/2025

Vous craignez, dites-vous, de manquer au public ; et moi je vous assure que vous ne consultez assez ni le public, ni vos intérêts

... Petit rappel pour plus de soins pour la nation, M. Macron .

 

 

« A Gabriel Cramer

31è mars 1770 à Ferney 1

Mon cher Gabriel je vous ai demandé mille fois de ne me point immoler au public 2 . Vous avez imprimé , sans me consulter, des sottises de ma jeunesse, et des pièces fugitives qui ne méritent pas de grossir des recueils . Je vous ai dit, je vous ai écrit, j'ai écrit à Panckoucke votre associé, que vous seriez tous deux tôt ou tard les dupes de cette rage de tant d'octavo et de quarto . Je vous répète qu’on ne va point à la postérité avec un si gros bagage . Il en est ( Dieu me pardonne ) des auteurs comme des rois . De même qu'il ne faut pas écrire toutes les actions des rois 3, mais seulement les faits dignes d'être écrits, il ne faut pas imprimer toutes les sottises des auteurs, mais le peu qui mérite d'être lu .

Je voudrais qu'on n'eut point grossi les œuvres du chancelier d'Aguesseau de je ne sais quelles Réflexions sur la tragédie 4 où il n'entendait rien du tout, et de quelques autres pièces très médiocres , qui figurent mal avec ses bons ouvrages .

Je voudrais qu'on n'eût point déshonoré la mémoire de l'illustre Bossuet en mettant à côté de ses Oraisons funèbres son Apocalypse 5 , sa Politique tirée de l’Écriture Sainte 6 et des écrits de controverse dans lesquels en vérité il y a plus de mauvaise foi que d’érudition .

Pourquoi imprimer les lettres de Bayle à madame sa chère mère 7 , et ses misérables disputes avec le détestable Jurieu 8.

Que de platitudes, que d 'inutilités dans la prétendue continuation de Bayle par un nommé Chaufepié 9 !

N'a-t-on pas imprimé des histoires de moines 10 en neuf ou dix volumes in-folio ? Les déclamations puériles qu'on trouve jusque dans l'Encyclopédie ne déshonorent-elles pas un dictionnaire utile dont elles augmentent la cherté ?

Quelle foule épouvantable de controversistes et de casuistes pourrissant dans la bibliothèque du roi et dans celle de Saint-Germain-des-Prés ! Si tout cela était avec la bibliothèque d'Alexandrie, il y aurait eu du moins à y gagner . Ces monceaux de paperasses dégoûtantes auraient servi à chauffer les bains .

Je vous le redis, mon cher Gabriel, vous vous ensevelissez Panckoucke et vous sous du papier et de l'encre .

Vous craignez, dites-vous, de manquer au public ; et moi je vous assure que vous ne consultez assez ni le public, ni vos intérêts .

Au surplus, puisque vous avez la maladie de vouloir faire un gros in-quarto plutôt qu'un petit ; puisque vous cherchez par tant de veilles puérilités qui courent sous mon nom, n'y fourrez pas du moins ce qui ne m'appartient pas, que chacun garde son bien, si ces pauvretés peuvent être appelées de ce nom .

Je n'ai point fait les Si 11, que vous avez imprimés sans me consulter ; je vous ai dit de qui ils sont .

Le Préservatif 12 est d'un petit abbé de Lamarre que j'avais recueilli à Cirey . Il le fit en présence de Mme la marquis du Châtelet ( qu'on a trop tôt perdue ) et de Mme de Champbonin qui vit encore .

Je me souviens qu'à l'âge de dix-neuf ans j'essuyais des calomnies et des persécutions ( qui m'ont poursuivi jusqu’à mon extrême vieillesse ) pour une pièce intitulée Les13 J'ai vu , qui était d'un très mauvais poète nommé Le Brun, père d'un plus mauvais poète encore14, digne antagoniste de Fréron .

Il en est de même à présent d'un poème intitulé Michon et Michelle 15 que je n'ai jamais vu . On m'a imputé Le Balai 16, Les Jésuitiques 17, Compère Matthieu 18 . Je ne finirais pas .

En un mot, je tâcherai des vous rassembler quelques pièces utiles qui ne pourront ni déshonorer l'auteur, ni ruiner le libraire .

Je vous embrasse à la hâte comme je dicte ma lettre . Vale amice 19.

V. »

1 Original ; minute corrigée et augmentée par V* ; éd. Voltaire à Ferney . Il s'agit ici manifestement d'une « lettre ostensible » soigneusement mise au point . Les œuvres dont V* dénie la paternité ou bien ne sont pas de lui, ou bien sont celles qu'il veut et peut rejeter sans qu'on puisse le confondre de mensonge .

3 D'abord écrit que les rois ont fait, puis corrigé par V*.

4 Sur les Œuvres d'Aguesseau, voir lettre du 6 décembre 1769 à Servan :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/05/22/cet-inconcevable-fou-descend-en-droite-ligne-du-chien-de-dio-6548992.html

On y trouve (vol . III, p. 240-335 ) des « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l'imitation par rapport à la tragédie » .

5 Jacques Bénigne Bossuet , L'Apocalypse, 1689 :https://archive.org/details/bub_gb_s1Qcs4wuj1YC

6 Sur la Politique tirée de l’Écriture Sainte, voir lettre du 28 décembre 1768 à Saurin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/06/tout-ce-que-peuvent-faire-les-adeptes-c-est-de-s-aider-un-pe-6505853.html

V* possédait la première partie de l’édition de Bruxelles de 1710 :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103256m.image

7 Ces lettres de Bayle à sa mère parurent dans ses Œuvres diverses, 1737 ; V* les possédait .

8 Pierre Bayle, La Cabale chimérique, 1691 ; Nouvelle Hérésie dans la morale, 1684 ; etc.Voir :https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Bayle

9 Jacques-George de Chaufffepié, Nouveau Dictionnaire historique et critique pour servir de supplément […] au Dictionnaire historique et critique de M. Pierre Bayle, 1750-1756 .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques-Georges_de_Chauffepi%C3%A9

et : https://books.google.fr/books?id=OkPQBz-BUK0C&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

10 Plusieurs œuvres peuvent répondre à cette description ; V* pense peut être aux Acta sanctorum .

14 Ponce-Denis Ecouchard Lebrun qui est toujours en vie en 1770 . Voir : https://www.academie-francaise.fr/les-immortels/ponce-denis-ecouchard-lebrun

15 On a déjà vu que Michaut et Michel n'est pas de V*.

16Le Balai, poème héroïco-comique, 1762 , dédié à V* par Henri-Joseph Du Laurens . Voir ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Joseph_Dulaurens

17 Les Jésuitiques, ouvrage anonyme, 1761, dont de Du Laurens et Grouber de Groubentall de Linière . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Ferdinand_Grouber_de_Groubentall_de_Lini%C3%A8re

18De Du Laurens, comme on le sait ; voir lettre du 12 juillet 1766 à Damilaville :

19Porte toi bien, ami .

11/09/2025

pour le prieur ou le portier des chartreux de Dijon

... Paix à leurs âmes ! Voici les nouvelles : https://www.bienpublic.com/ 

 

 

« A Joseph Vasselier

Je recommande aux bontés de mon cher correspondant cette boîte de ma colonie pour le prieur ou le portier des chartreux de Dijon 1.

30è mars [1770]. »

1 Allusion qui nous échappe. Si c'est au premier degré, voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chartreuse_de_Champmol

10/09/2025

Je suis sûr de votre probité comme de tous vos autres mérites

... M. Lecornu, entendez bien ce que dit le président et n'en pensez pas moins : https://www.lemonde.fr/politique/live/2025/09/09/en-direc...

C'eût été bien que la journée de blocage fût annulée, il va y avoir de la casse, de la perte d'argent et possiblement des pertes humaines, pour rien, pour la gloriole de quelques-uns qui diront "j'y étais" et se prendront pour des révolutionnaires : boeufferies !

 

 

« A Jean-François de Saint-Lambert

A Ferney 30è mars 1770 1

Vous ne voulez point sans doute, monsieur, perdre votre admirateur et votre ami, qui vous a obligation, et à qui vous avez fait plus d'honneur qu'il ne méritait . Je suis sûr de votre probité comme de tous vos autres mérites . J'ajoute que mon âge et le triste état où je suis de plus d'une façon, me fait espérer quelque bonté de votre part .

Vous savez qu'avant votre voyage de Montpellier, on récita dans Paris, et on m'imputa quelques vers qu'on dit être faits contre trois conseillers au Parlement que je n'ai jamais connus, et dont j'ignore encor les noms, ayant presque toujours été absent de Paris, et surtout étant depuis vingt et un ans, sans interruption, éloigné de ma patrie .

Cette calomnie, et les suites qu'elle peut avoir me causa la douleur la plus vive et la plus juste .

Vous passâtes par Lyon vers le 1er décembre 1769 . Voici ce qu'on m’écrivit de Lyon le 4è décembre :

M. de … Mme de … et le chevalier de Saint-Lambert ont parlé avec beaucoup d'enthousiasme de quelques fragments de Michaut et Michette que M. le duc de Choiseul leur a communiqués . J'ai été chargé de vous en faire part etc.

Vous m'écrivîtes ensuite de Montpellier du 17è du même mois .

On m'a parlé, et on m'a même dit quelques vers charmants, d'un poème intitulé Michel et Michaut . C'est l'ouvrage d'un jeune homme de Lyon qui a les lus grands talents . Si ce poème parvenait jusqu'à vous, vous me feriez plaisir de me l'envoyer .

Vous sentez, monsieur, dans quelle inquiétude cruelle dut me jeter une telle accusation et une telle contradiction. J'ignore si c'est M. le duc de Choiseul dont on a voulu parler dans la lettre de Lyon, mais voilà son nom compromis, et me voilà accusé d’avoir insulté trois magistrats sous le nom de Michaut et de Michette, noms que je n'ai jamais sus, ni prononcés, ni écrits à personne .M. le duc de Choiseul me rendra bien la justice que de toutes les autres lettres que j'ai eu l'honneur de lui écrire , il n'y en a pas une seule où je lui aie parlé de Michette et de Michaut, ou Michaud et Michel, car j’ignore comment on écrit ces noms ridicules . J'ai un neveu conseiller au Parlement qui connaît parfaitement l'horrible injustice que j'essuie, ainsi que toute ma famille .

J'apprends dans ce moment par des hommes qui sont à la tête [de] la littérature, qu'il court des fragments de ce poème, et que la calomnie redouble contre moi .

Je vous conjure avec toute la franchise que vous me connaissez, de me rendre la justice qui m'est due . Si je finis mes jours en paix c'est à vous que je devrai cette consolation ; mon innocence vous est entièrement connue . J'attends dans une si cruelle conjoncture toutes les bontés que mon amitié, mon estime et mon malheur me mettent en droit de vous demander . Vous pouvez par vous-même et par vos amis étouffer un bruit si dangereux et si calomnieux . Ma douleur, quelque grande qu'elle soit, n'égalera pas la reconnaissance avec laquelle je serai jusqu’au dernier moment de ma vie, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Original, légèrement endommagé ( comte de Foy, à Compiègne).

09/09/2025

Il ne me manque que la vertu du cordon de saint François

... Ah ! maître Bayrou que n'avez-vous suivi St François au lieu de fermer les yeux sur les horreurs de Bétharram . Mais il est vrai que vous avez choisi la corde pour vous pendre plutôt que celle aux pouvoirs merveilleux de votre saint patron : https://laportelatine.org/spiritualite/prieres-et-devotio...

ça fait rêver , non ? Il lui aurait fallu , il est vrai, plus que les trois noeuds traditionnels représentants pour lui les partis fréquentables et aimables .

Point de grâce pour vous, point d'indulgence, il va falloir boire le calice jusqu'à la lie !

 

 

« A Sébastien Dupont

À Ferney, 30 mars 1770

Mon cher ami, vous avez été bien étonné peut-être que je n’aie point répondu à votre dernière lettre, et que je ne vous aie point envoyé ce que vous m’avez demandé. Mais figurez-vous que mon libraire 1 est sous les armes depuis environ six semaines ; que toute la ville monte la garde ; qu’on a assassiné des vieillards de mon âge, des femmes grosses ; que presque toutes les boutiques sont fermées, dans cette anarchie horrible ; que plusieurs habitants sont sortis de la ville, qu’on ne sait où les loger, et que tout est en combustion. Le Cramer 2 que vous avez vu à Colmar chez moi est actuellement conseiller à grande perruque. Sa république l’a envoyé en qualité d’ambassadeur à la cour de France pour justifier les petits procédés de Genève. On disait qu’étant libraire il ferait beaucoup d’impression à la cour ; cependant il n’en a fait aucune : il n’a pas même vu les ministres.

Je ne sais si je vous ai fait mon compliment sur la cure de monsieur votre fils ; je m’offre à l’aider dans ses fonctions quand il voudra, car il faut que vous appreniez que je suis capucin.

J’avais rendu, je ne sais comment, de petits services à des capucins, mes voisins, auprès de M. le duc de Choiseul ; notre révérend père général m’a sur-le-champ envoyé de Rome de belles lettres patentes de capucin. Il ne me manque que la vertu du cordon de saint François. Le pape m’en a fait des compliments par le cardinal de Bernis 3; mais monsieur le contrôleur général n’a pas été si poli que le pape : il m’a pris tout le bien que j’avais à Paris, dès qu’il a su que j’avais renoncé à ceux de ce monde. Je me suis trouvé englobé dans la saisie des rescriptions, sur quoi je me suis récrié, en mettant cette déconvenue au pied de mon crucifix :

 

Dès que monsieur l’abbé Terray
À su ma capucinerie,
De mes biens il m’a délivré.
Que servent-ils dans l’autre vie ?
J’aime fort cet arrangement :
Il est leste et plein de prudence.
Plût à Dieu qu’il en fit autant
À tous les moines de la France !

 

Je vous embrasse de tout mon cœur, vous et toute votre famille.

Frère François V., capucin indigne. »

2 Philibert Cramer.

3 Lettre du 28 février 1770 dont on a cité un passsage à propos de la lettre du 16 mars 1770 à Hennin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/08/29/je-doute-beaucoup-de-toutes-ces-seductions-vous-savez-avoir-6560709.html

Le vieux capucin fait les plus tendres compliments

... aux cent quatre vingt quatorze députés qui ont voté la confiance : https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/09/08/chute...

beymedias.brightspotcdn.jpeg

https://www.lopinion.fr/politique/bayrou-chute-au-suivant

 

 

« A Joseph Vasselier

Le vieux capucin fait les plus tendres compliments à monsieur Vasselier, et lui donne sa bénédiction.

26è mars [1770]. »

donne avis du succès de son appel

...

 

« A Fabry

26 mars 1770 1

[Lui demande d’écrire sans cérémonie et avec l'amitié qui en dispense . Lui donne avis du succès de son appel à Mme de Choiseul pour le compte de Fabry.]

1 Original adressé à « Fabri, capitaine d'artillerie » à Gex, passé en vente chez Charavay le 20 décembre 1927.

08/09/2025

les pays étrangers, où l’on ne rit pas tant qu’en France, quoique à présent nous n’ayons pas trop de quoi rire

... Ô mâne de Voltaire apporte-nous un peu, même un tout petit peu suffirait, de réflexion, sinon de sagesse , la machine à débloquer s'est emballée tous azimuts .

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond , marquise Du Deffand

26è mars 1770

Je ne vous ai point écrit, madame, depuis que j’ai obtenu ma dignité de capucin : ce n’est pas que les honneurs changent mes mœurs 1, mais c’est que j’ai été entouré de massacres, et que les Genevois qui n’ont pas voulu être tués, et qui se sont réfugiés chez moi, n’ont pas laissé que de m’occuper.

Je crains bien de ne pas vous tenir parole sur les rogatons que je vous avais promis 2 pour vos pâques. De deux frères libraires qui avaient longtemps imprimé mes sottises, l’un 3 est devenu magistrat, et est actuellement ambassadeur de la république à la cour, où il fera, dit-on, beaucoup d’impression 4; l’autre monte la garde soir et matin, et ne marche qu’au son du tambour. Ainsi vous courez grand risque de vous passer de ma petite Encyclopédie 5. D’ailleurs vous n’aimez guère que le plaisant . Mon encyclopédie est rarement plaisante. Je la crois sage et honnête, et puis c’est tout. Elle ne sera bonne que pour les pays étrangers, où l’on ne rit pas tant qu’en France, quoique à présent nous n’ayons pas trop de quoi rire. Si M. l’abbé Terray vous a rogné un peu les ongles, il me les a coupés jusqu’au vif. J’avais en rescriptions tout le bien dont je pouvais disposer, toutes mes ressources sans exception. Vous verrez, par les petits quatrains 6 que je vous envoie, qu’il veut que je m’occupe uniquement de mon salut. J’y suis bien résolu, et je sens plus que jamais les vanités des choses de ce monde, d’autant plus que je suis malade depuis six semaines, et si malade que je n’ai pas consulté M. Tronchin. L’estomac, l’estomac, madame, est la vie éternelle. Je ne suis pas mal, heureusement, avec frère Ganganelli : c’est une petite consolation.

C’en est une fort grande que l’aventure de l’abbé Grizel 7 . On dit que les dévotes se trémoussent prodigieusement à Paris et à Versailles. Je m’intéresse passionnément à ce saint homme ; s’il est pendu, je veux avoir de ses reliques. Il y a quelques années qu’on fit cette cérémonie à un nommé l’abbé Fleur 8, bachelier de Sorbonne, qui, dit-on, ne prêchait pas mal.

Si les quatrains sur mon capuchon ne vous déplaisent pas absolument, il y en a d’autres 9 encore plus mauvais qui sont entre les mains de votre grand’maman, et qu’elle pourra vous montrer. Elle a eu pour moi des bontés dont je suis confus ; c’est à vous, madame, que je dois toutes les grâces dont elle m’a comblé. Je n’ai nulle idée de sa jolie figure ; je ne la connais que par son soulier. Jouissez, pendant quarante ans, madame, d’une société si délicieuse ; je vous serai entièrement attaché tant que ma vie durera, mais elle ne tient à rien. »

1 Allusion à un vieux proverbe qu'on trouve aussi sous la forme « les honneurs changent les humeurs ». V* cite un passage de la lettre de la duchesse de Choiseul du 7 mars 1770 : « J'ai lu avec beaucoup d'édification que frère Voltaire quoique capucin est toujours l'apôtre de l'humanité et qu'il a démenti le proverbe : les honneurs [et non les hommes, comme le porte l'édition Besterman] changent les mœurs . »

4 Jeu de mots sur impression , V* reprend celui-ci à plusieurs reprises ; voir lettre du même jour à Mme de Choiseul http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/09/08/je-m-acquitte-de-ce-devoir-en-vertu-de-la-sainte-obedience-6561921.html

et lettre du 30 mars 1770 à Dupont : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1770/Lettre_7843

5 C’est-à-dire les Questions sur l’Encyclopédie.

6 Les stances à Saurin, qu'on trouve en original dans la lettre du 21 mars 1770 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archives/2025/09/index-1.html

8 Pendu pour avoir fabriqué des fausses lettres de change .