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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

... les riens sérieux dans lesquels les oisifs de Paris passent leur vie. Ils oublient qu'ils ont une âme

 

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« A M. le marquis de THIBOUVILLE. 1

 

[septembre 1755]

 


Les Pucelles me font plus de mal, mon cher Catilina, que les Chinoises ne me font de plaisir. Ma vie est celle d'Hercule; je n'en ai ni la taille ni la force, mais il me faut, comme lui, combattre des monstres jusqu'au dernier moment. Si on en croyait la calomnie, je finirais par être brûlé comme lui. On applaudit Mlle Clairon, et on a grande raison, mais on me persécute jusqu'au tombeau et jusqu'au pied des Alpes et, en vérité, on a grand tort. Puisque nos Chinois ont été assez bien reçus à Paris, dites donc à M. d'Argental qu'il vous donne la Pucelle à lire pour la petite pièce. Quand verrons-nous votre tragédie 2, votre roman? Ces amusements-là valent assurément mieux que les riens sérieux dans lesquels les oisifs de Paris passent leur vie. Ils oublient qu'ils ont une âme, et vous cultivez la vôtre; qu'elle ne perde jamais ses sentiments pour Mme Denis et pour moi. Vous n'avez point d'amis plus tendres. »

 

 

2 Probablement Namir . Cette pièce ne fut représentée que le 12 novembre 1759. Grimm, qui la qualifie d’insipide, raconte que la représentation ne fut point achevée : au quatrième acte, Le Kain, qui avait le rôle principal, fut obligé de s'avancer sur le devant de la scène et de dire « Messieurs, si vous le trouvez bien, nous aurons l'honneur de vous donner la petite pièce », et que le parterre ne se fit point presser. Fréron remarqua toutefois, dans L'Année littéraire, qu'il avait vu de plus mauvaises pièces accueillies avec plus d'indulgence.

 

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23/03/2012 | Lien permanent

Je n'ai à craindre que d'être défiguré : cela est toujours fort désagréable.

 

Ce qui est la la crainte commune, à part Mickael Jackson qui cru se rendre plus beau !...

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http://buggtoxic.com/

 

 

 

 

« A madame de FONTAINE,

à PARIS.

Aux Délices, 23 août [1755]

Ma chère enfant, il fait bien chaud pour montrer cinq magots de la Chine à cinq cents Parisiens; et la plupart des acteurs sont d'autres magots. Il est impossible que la pièce réussisse 1; mais il est encore plus triste que tout le monde dispose de mon bien comme si j'étais mort. J'écris à M. d'Argenson 2 et à Mme de Pompadour, touchant le nommé Prieur 3, qui a imprimé un manuscrit volé chez l'un ou chez l'autre. Ce manuscrit ne contient que des mémoires informes. Ce libraire est un sot, et le vendeur un fripon. Je n'ai à craindre que d'être défiguré : cela est toujours fort désagréable.

Adieu, ma chère nièce, votre sœur 4 vous embrasse; j'en fais autant. Nous vous aimons à la folie. »

1 Son pronostic pessimiste sera contrarié par le succès de la pièce .

2 Voir lettre du 20 août au comte d'Argenson, ministre de la guerre : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/08/17/voila-de-bons-citoyens-dans-ce-siecle-philosophe-et-calculat.html

Il est à remarquer qu'à cette date Voltaire ne savait pas que l'Histoire de la guerre de 1741 avait été volée, et qu'il n'apprit que vers le 23 août le nom du libraire Prieur.

3 Libraire à qui Ximenès avait vendu le manuscrit de la Guerre de 1741.

4 Marie-Louise Denis.

 

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18/03/2012 | Lien permanent

J'ai cherché une solitude, un tombeau. Me l'enviera-t-on?

 

arbre isolé qui meurt 2721.JPG

Mon voisin, chêne de haute futaie est mort et a été incinéré à mon pied . J'ai eu chaud !

 Pour moi, maintenant ça sent le sapin , c'est un comble !

 

 

« A M. le conseiller François TRONCHIN 1

Aux prétendues Délices, 23 août [1755]

Pardon, pardon j'ai très-bien compris la pancarte que monsieur votre frère m'a expliquée, et me voilà au fait. Il ne s'agit plus que d'employer à vivre doucement ce que vous voulez bien avoir la bonté de gouverner. Il faut embellir les Délices, rendre Monrion agréable, aller d'un bout du lac à l'autre, y boire votre vin, et oublier les Pucelles.
Il faudrait que tous les diables d'enfer fussent déchaînés pour que ce pucelage de trente années vînt me persécuter dans ma vieillesse.
J'ai cherché une solitude, un tombeau. Me l'enviera-t-on? »

 

1 Voir : Revue suisse, 1855, page 278 : http://books.google.fr/books?id=UEwpAAAAYAAJ&printsec...

 

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17/03/2012 | Lien permanent

J'ai vu dans le The Whitehall Evenening Post

 The Whitehall Evening Post disparut il y a plus de deux siècles, et à juste titre Volti s'insurgeait contre de fausses nouvelles .

Pour rester un peu outre -Manche, -de l'autre côté du Channel-, où ça bouge plus que de raison, nous trouvons un ministre qui ne mâche pas ses mots et réagit :

 http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/08/15/aux-orig...

Et fions-nous à ce pays si démocratiquement gouverné, l'Iran, pour savoir quoi penser des actions policières contre les émeutiers :

 http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/08/14/a-...

Ce sont des paroles de connaisseurs, de ceux-là qui voient la paille dans l'oeil du voisin !

manifestation-d-etudiants-iraniens-devant.jpg

 Etudiantes (ou soi-disant telles ), -qui a mon humble avis ont encore tout à apprendre-, manifestant ... librement ?...

"Sous les pavés, la plage !" disait-on en mai 1968, et, ce jour je crie ""Sous le voile noir, l'obscurantisme !" .

Nous sommes bien loin du Siècle des Lumières, Voltaire nous avons besoin de toi .

 http://www.deezer.com/listen-3950997

 


 Mise en ligne pour le 29 octobre 2010 d'une lettre à FitzRoy du 29 octobre 1769, rédigée ce jour :

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/08/15/cette-lettre-est-bien-sotte-cependant-je-ne-l-ai-point-ecrit.html

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15/08/2011 | Lien permanent

que je voie ces jours heureux où la pensée sera bannie du monde, et où les hommes seront parvenus au noble état des brut

 

 Apparemment, je n'aurai pas besoin de devenir centenaire pour voir ces Happy days où la brutalité sera la "noble" expression d'humains bestiaux . Je n'ai que l'embarras du triste choix du meurtre civil ou du meurtre militaire . Grattez, fouillez, choisissez bien M'sieurs-Dames !

Mon pauvre Volti, ton ironie mordante, grinçante, éclairante n'a pu donner une lueur de bon sens à ces hommes qui tuent , pour qui ? pourquoi ?

 

émeutiers londres.jpg

http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Londres-brule-t-il-321721/

http://www.youtube.com/watch?v=U2bmvH4Xkxk&feature=pl...

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/08/10/de...

 Et comme si la guerre ne leur suffisait pas, rebelles assassins et armée meurtrière savent bien acheter des armes plutôt que des vivres . Je ne suis pas méchant homme, mais je leur souhaite de disparaitre de la surface de cette terre .

famine erythrée.jpg

 

 

Mise en ligne ce jour d'une lettre du 2 novembre 1768 à Rochefort d'Ally , rédigée le 9 août 2011 pour parution le 2 novembre 2010  :

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/08/10/il-serait-beaucoup-plus-utile-et-plus-convenable-de-leur-cou.html

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10/08/2011 | Lien permanent

Je vous jure, mon cher ami, que si je ne peux exécuter cette charmante idée, c’est que la chose sera impossible

Qu'il me soit permis de parler de mon humble personne ...

"Voici au net, et en bref, ma situation,..." : ce jour, mardi 20 avril 2010, j'ai, selon la décision du DRH du CMN (traduction = directeur du personnel du centre des monuments nationaux) , terminé ma mission au sein de son établissement, et précisément au château de Volti .

Pourquoi tant de haine ?? Plus sérieusement, sachez que tel un vieux yaourt, ma date de péremption arrive dans deux jours, à savoir 65 ans . Grâce à ce que l'on nomme un accord de branche, 65 ans est la limite fatidique à partir de laquelle on ne vaut plus un clou, on se fait jeter.

Détail croustillant de l'affaire, cette charmante nouvelle m'a été communiquée il y a un mois par lettre recommandée bien sûr et auparavant par radio-couloir !

Jugez de ma surprise, moi qui ai en poche un superbe contrat , signé du président du CMN, m'engageant jusqu'à fin 2011 !! Oui, oui, fin 2011 !

Que dit-on habituellement de celui qui rompt un contrat ? Je n'ose écrire ce qui me passe par la tête comme épithètes, mais vous vous doutez que ça doit être assez malsonnant .

Je n'ai bien évidemment eu aucune réponse à ma lettre d'il y a trois semaines à M. le président du CMN, m'étonnant du peu de respect d'une signature et engagement. Je ne l'ai pourtant pas obligée (Mme Lemesle) à mettre 31 décembre 2011 pour ce contrat de trois ans, signé début 2009. Oseront-ils affirmer qu'ils ont oublié ma date de naissance, ou se sont trompés dans leurs calculs ? Que vont-ils trouver comme arguments ?

Je leur ai donné deux options : je travaille jusqu'au terme de mon contrat et je suis payé pour cela, je suis mis dehors et je demande une indemnité pour rupture de contrat et je suis payé pour ne pas travailler . Quelle est l'option que vous adopteriez ?

A suivre ...

Il se peut qu'il y ait un hiatus dans la parution de mes notes, vous comprendrez pourquoi, mais je reviendrai blogger avec vous :"si je ne peux exécuter cette charmante idée, c’est que la chose sera impossible."

 

 http://www.youtube.com/watch?v=AMKCF2n-gJk#

 

 

 

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville

 

             Voici au net, et en bref, ma situation, mon très cher ami. On a tant clabaudé contre Le Temple du goût que ceux qui s’y intéressent ont pris le parti de le faire imprimer avec approbation et privilège sous les yeux de M. Rouillé [ministre chargé de la Librairie] qui verra les feuilles . Ainsi Jore ne peut être chargé de cette impression.

 

             Mais voici de quoi il peut se charger :

 

             1° Des Lettres anglaises, qu’on a commencé à imprimer à Londres [en réalité, Thiriot fera deux éditions en Angleterre : une en anglais (24 avril – 17 juillet) selon Bowyer qui travaille pour le libraire Davis sortira en août, une en français (19 mai – 28 juillet) sortira en mars 1734, localisée à Bâle, peu avant celle de Jore qui porte la localisation Amsterdam] à trois mille exemplaires et dont il faut qu’il tire ici deux mille cinq cents, car nous ne pouvons aller en rien aussi loin que les Anglais [les Letters sont en fait imprimées à 2000 exemplaires, l’édition dite « de Basle » à 1500, et celle de Jore sera de 2500].

 

             2° D’Eriphyle que j’ai retravaillée, et dont on demande à force une édition.

 

             3° Du Roi de Suède,[Histoire de Charles XII dont La Mottraye avait contesté l’exactitude] revu, corrigé et augmenté avec la réponse au sieur de La Mottraye.

 

             Il faudrait aussi qu’il me donnât une réponse positive au sujet de La Henriade car il n’y en a plus du tout à Paris. M. Rouillé ferme les yeux sur l’entrée et le débit de La Henriade, mais il ne peut à ce qu’il dit en permettre juridiquement l’entrée. C’est donc à Jore à voir s’il veut s’en charger pour son compte, ou me la faire tenir incessamment chez moi comme il me l’avait promis [ La Henriade avec les variantes et les notes. Et l’Essai sur le Poème épique. Nouvelle édition. A Londres. Chez Innis MDCCXXVIII . En réalité chez Jore !].

 

             Je vous prie  de lui lire tous ces articles et vouloir bien me mander sa réponse positive sur tout cela. Voilà pour tout ce qui regarde notre féal ami Jore. Vous avez perdu votre archevêque,[Louis de La Vergne de Tressan, grand-oncle de Louis-Elisabeth de La Vergne, comte de Tressan] mon cher ami, et vous en êtes sans doute bien fâché pour son neveu qui va être réduit à faire sa fortune tout seul. Vous n’aurez un archevêque de plus de dix mois, car le très sage cardinal de Fleury voudra que le roi jouisse de l’annate aussi longtemps que faire se pourra. Mais quoique votre ville soit privée si longtemps d’un pasteur, cela ne m’empêcherait point du tout de venir y philosopher et poétiser avec vous une partie de l’été. Je vais m’arranger pour cela. Ma santé est affreuse mais un petit voyage ne l’altèrera pas davantage, et je souffrirai moins auprès de vous. Je vous jure, mon cher ami, que si je ne peux exécuter cette charmante idée, c’est que la chose sera impossible. Savez-vous bien que j’ai en tête un opéra,[Tanis et Zélide, qui ne plût pas à Brassac –musicien de Montcrif- et ne fut jamais représenté] et que nous nous y amuserions ensemble pendant qu’on imprimerait Charles XII et Eriphyle ? Notre ami Formont ne serait peut-être pas des nôtres. Il a bien l’air de rester longtemps à Paris, car il y est reçu et fêté à peu près comme vous le serez quand vous y viendrez. J’ai peur qu’il ne vous ait mandé bien du mal de l’opéra du chevalier de Brassac [L’Empire de l’amour ( ?) paroles de Montcrif et musique de Brassac, représenté le 14 avril et qui déçût Formont]. Nous le raccommodons  à force et j’espère vous en dire beaucoup de bien au premier jour. J’ai toujours grande opinion du vôtre, et je compte que vous l’achèverez quand nous nous verrons à Rouen. Vale.

 

Ce mardi [21 avril 1733]. »

 

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gardez-vous de prêter votre argent à certaines personnes qui assurément ne vous le rendraient pas.

 

 

 


« A Joseph Vasselier

A Ferney 22è mai 1773

Mon cher ami, vous devez recevoir aujourd’hui une petite brochure pour vous amuser,[Lettre sur la prétendue comète, du 17 mai 1773 ; le 20 mai, à d’Alembert :  « A propos de folies, on m’a mandé que la moitié de Paris croyait fermement que , ouï le rapport de M. de Lalande, une comète passerait aujourd’hui 20è de mai au bord de notre globule et le mettrait en miettes … Il me semble que Messieurs de Paris jugent de toutes choses comme de la prétendue comète que M. de Lalande n’a point annoncée. »] et je crois que Rosset peut l’imprimer.[éditeur à Lyon]

Voici une petite boîte qu’on viendra prendre chez vous.[des montres]

Je ne me console point de ne vous avoir pas vu aux fêtes de Pâques. Je ne crois pas même que je puisse venir pour l’affaire que vous savez [la rencontre prévue avec Richelieu ? ]. Mais si Mme Lobreau voulait s’entendre avec moi,[pour la représentation des Lois de Minos au théâtre de Lyon dont Mme Destouches-Lobreau est directrice] je pourrais bien faire le voyage malgré l’âge, les chagrins et les maladies. Je vous prie de donner une brochure sur la comète à M. de Bordes.

Bonjour, mon cher ami, portez-vous bien, et gardez-vous de prêter votre argent à certaines personnes qui assurément ne vous le rendraient pas. »

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22/05/2010 | Lien permanent

Je n'ai ni meuble ni cuisine , à cela près que je ne suis pas mal quand il fait beau

http://www.youtube.com/watch?v=B_l0X_El1qo

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«  A Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck

 

Mon héroïne qui va voir des héros trouvera une tasse de mauvais café et si elle veut manger, quelque mauvais plat, chez son admirateur et chez son solitaire . Je n'ai ni meuble ni cuisine , à cela près que je ne suis pas mal quand il fait beau . J'irai à midi attendre au bord de l'eau dans ce Marquisat dégarni celle auprès de qui je voudrais passer ma vie dans quelque bon château bien étoffé, loin des empereurs et des rois de Danemark i. Je ne verrai probablement pas la revue ii, mais je verrai et j'entendrai celle qui mérite d'être vue, revue et entendue, et à qui j'ai voué un zèle, un respect, un attachement infini .

 

V.

 

Ce lundi [17 mai 1751] »

 

i Empereur et roi du Danemark soutenaient les revendications de l'ex-mari de la comtesse , un mari qui la força le 17 septembre 1739 à signer une convention de séparation grâce à laquelle il va la déposséder de ses biens et de ses terres.

ii Ce sont les dates des revues de ce printemps, des 19 et 19 mai, qui permettent la datation de cette lettre.

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04/05/2011 | Lien permanent

je suis entre Neuton et Émilie

Mini-note d'un homme en congé (yeah ! quatre jours d'affilée ; j'ai pu retoucher mon arc - à défaut de toucher valablement la cible ! ).

Volti et Emilie comme vous ne les avez jamais encore vus : 

 

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« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville

 

 

                            Mon cher ami, je vous ai envoyé Le Mondain. J’envoie une ode à M. de Formont, M. de Formont vous donnera l’ode et vous lui donnerez Le Mondain. Vous voyez, mon aimable Cideville, qu’on fait ce qu’on peut pour vous amuser. Tenez m’en compte car je suis entre Neuton et Émilie [Les Eléments de la philosophie de Newton  paraitront en 1738]. Ce sont deux grands hommes, mais Émilie est bien au-dessus de l’autre. Neuton ne savait pas plaire. Vous qui entendez si bien ce métier là comptez que vous devriez venir à Cirey, nous quitterions pour vous les triangles et les courbes, nous ferions des vers, nous parlerions d’Horace, de Tibulle, et de vous.

 

 

                            V.

                            Ce 5 août 1736 à Cirey. »

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alors le lecteur voit toutes les sottises de l'auteur, et le libraire ne s'en trouve pas mieux

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Par bise noire, sur le pays de Gex et le Genevois

 

 

«  A MM. CRAMER 1

Samedi au soir, 15 mai 1755 (nisi fallor)2.

Retenu dans ma petite retraite de Monrion par le vent de bise, je vous dirai, frères très-chers, que j'ai relu le Siècle de Louis XIV. J'aurais encore quelques particularités intéressantes à y ajouter, et je pense que vous feriez bien de suspendre l'impression jusqu'à mon retour aux Délices. Il vaut bien mieux différer que de faire des cartons. A propos de cartons, je ne doute pas que vous n'ayez recommandé expressément qu'on coupât à l'imprimerie les pages des Œuvres mélées auxquelles des cartons sont substitués. Cela est d'une importance extrême. Il arrive tous les jours que des relieurs relient ensemble la page qui devrait être supprimée et le carton qui devrait être seul employé; alors le lecteur voit toutes les sottises de l'auteur, et le libraire ne s'en trouve pas mieux.
Mille tendres compliments à toute la famille. Je pars enfin demain pour Berne, n'ayant plus le vent contraire. On dit que la flotte anglaise a aussi bon vent 3. Vous devez à présent en avoir des nouvelles. Valete, fratres. »

 

1 Philibert et Gabriel Cramer, frères, imprimeurs des Oeuvres de V*, à Genève. http://www.cavi.univ-paris3.fr/phalese/desslate/dico0314.htm

 

2 Si je ne me trompe .

 

3 Déjà avant le début de la Guerre de Sept Ans, il y des accrochages et hostilités entre France et Angleterre sur le continent américain .http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_la_Conqu%C3%AAte

 

 

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16/01/2012 | Lien permanent

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