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17/06/2009

Je le plaindrai s’il est pendu, mais par pure humanité

Vu émission de Jean-Luc Delarue hier soir avec le don pour sujet : don de sang, plasma, plaquettes, moëlle osseuse, organes.

Mon avis : bon.

Orientée un peu sur le sentimental, cette émission (enregistrée le 10 juin)fait le point sur les besoins et appelle au(x) don(s) bénévoles qui traduisent un engagement personnel pour le bien d’autrui.

Un peu de soi pour une ou des vies sauvées, ce qui semble évident pour les donneurs de sang et autres engagés dans cette voie, doit le devenir pour le maximum des humains.

Je souhaite qu’aucun interdit -dit religieux- ne vienne freiner l’altruisme . Je dis bien –dit religieux- car je ne conçois pas un Dieu qui refuse qu’un humain porte assistance à un autre humain . Ces interdits concernant le sang sont l’œuvre d’humains peureux ou assoiffés de pouvoir, ridiculement attardés et imbéciles, sans capacité d’amour.

 

 

 

« A Jean Le Rond d’Alembert, des académies etc. rue Michel-le-Comte à Paris

 

 

 

           L’excès de l’orgueil et de l’envie a perdu Jean-Jacques [Omer de Joly de Fleury a dénoncé l’Emile ,le 9 juin, qui sera condamné par le parlement ; V* :  « C’est un fatras d’une sotte nourrice en quatre tomes, avec une quarantaine de pages contre le christianisme, des plus hardies qu’on ait jamais écrites, et par une inconséquence de cette tête sans cervelle, et de ce Diogène sans cœur il dit autant d’injures aux philosophes qu’à Jésus-Christ… » ;  « Il n’y a que lui qui soit assez fou pour dire que tous les hommes sont égaux et qu’un Etat peut subsister sans subordination. »], mon illustre philosophe. Ce monstre ose parler d’éducation ! lui qui n’a voulu élever aucun de ses fils, et qui les a mis tous aux Enfants trouvés. Il a abandonné ses enfants et la gueuse à qui il les avait faits. Il ne lui a manqué que d’écrire contre sa gueuse comme il a écrit contre ses amis. Je le plaindrai s’il est pendu, mais par pure humanité, car je ne le regarde personnellement que comme le chien de Diogène, ou plutôt comme un chien descendu d’un bâtard de ce chien.

 

 

           Je ne sais pas s’il est abhorré à Paris comme il l’est par tous les honnêtes gens de Genève [L’Emile a été saisi à Genève le 12 juin, condamné avec le Contrat Social et J-J. lui-même le 19 juin]. Soyez sûr que quiconque abandonnera les philosophes fera une fin malheureuse.

 

 

           Avez-vous assisté aux assemblées [de l’Académie] où l’on a lu mes insolences sur Rodogune [dans ses commentaires sur Corneille]? Je dis la vérité et je la dirai, mais toujours avec un petit compliment. Je défie toute la démangeaison qu’on a  de n’être pas de mon avis, de m’apporter une bonne raison contre une seule  de mes remarques. Je me connais un peu au théâtre et j’ai malheureusement cinquante ans d’expérience. Quand vous voudrez rire, trouvez-vous aux séances où on lira l’Héraclius de Caldéron, et le Jules César de Shakespear traduit mot à mot en vers blancs [jugement dur sur sur ces deux pièces].

 

           Frère Thiriot dit que l’abbé mords-les [abbé Morellet] fait un excellent ouvrage. Écrasez tous l’Infâme sans qu’elle puisse vous piquer au talon. Si ce monstre de Rousseau avait voulu, il aurait servi utilement dans les troupes légères. Il se forme partout d’assez bons officiers, mais je trouve les généraux français un peu tièdes.

 

 

           Je vous embrasse avec la plus grande chaleur.

 

 

           V.

           17 juin 1762. »

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