12/12/2009
ceux qui se font tuer pour ces messieurs là sont de terribles imbéciles
http://www.youtube.com/watch?v=6F2gh4YygWo
Contraste avec le bon Georges Brassens , anar au coeur tendre !
Image de l'Apocalypse : pour foutre la trouille au crédule humain, et les soumettre tous les moyens sont bons !
Audio-visuel de l'époque : un tonsuré (ou non ) qui tonne en chaire et
des illustrateurs plus ou moins crétinisés en ce domaine de l'espoir de la vie éternelle (qui n'appartient qu'aux humbles et respectueux du clergé en place ) .
Volti se fait fort de les démasquer et les remettre à leur place :"Fanatiques ... pétris de la même merde ... ". Quelle terrible lucidité ...
« A Jean Le Rond d’Alembert
Aux Délices, 12 de décembre [1757]
Vous savez, mon cher philosophe, tous les murmures de la synagogue. M. de Lubières a dû vous en parler [Fils de l’ancien gouverneur de Neuchâtel ; le Conseil de Genève assemblé le 9 décembre a décidé de sursoir à toute intervention]. Ces drôles osent se plaindre de l’éloge que vous daignez leur donner [article « Genève » de l’Encyclopédie], de croire un dieu, et d’avoir plus de raison que de foi.
Quelques uns m’accusent d’une confédération impie avec vous [le 29 décembre V* « supplie instamment « Jacob Vernes de croire qu’il n’a pas « la moindre part à l’article »]. Vous savez mon innocence [V* écrivait à d’Alembert le 2 décembre : « On m’apprend que (l’article) de Genève se trouve dans le nouveau tome de l’Encyclopédie ; mais on prétend que vous y louez la modération de certaines gens . Hélas ! vous ne les connaissez point … »]. Ils disent qu’ils protesteront contre votre article. Laissez-les protester, et moquez-vous d’eux. Ils auront beau jurer qu’ils croient la Trinité, leurs camarades de Hollande, de Suisse et d’Allemagne savent bien qu’il n’en est rien ; ils n’auront que la honte d’avoir renié inutilement leur créance ; mais vous à qui quelques-uns se sont ouverts, vous qui êtes instruit de leur foi par leur bouche [lors de son séjour à Genève en juillet 1756], ne vous rétractez pas ; il y va de votre salut : votre conscience y est engagée. Ces gens là vont se couvrir de ridicule ; chaque démarche qu’ils font depuis le tombeau du diacre Pâris, la place où ils ont assassiné Servet, et jusqu’à celle où ils ont assassiné Jean Hus, les rend tous également l’opprobre du genre humain. Fanatiques papistes, fanatiques calvinistes, tous sont pétris de la même m… détrempée de sang corrompu. Vous n’avez pas besoin de mes saintes exhortations pour soutenir la gale que vous avez donnée au troupeau de Genève. Vous serez ferme, je ne suis pas en peine ; mais je ne peux m’empêcher de vous parler de leurs criailleries.
A l’égard de Luc [surnom de Frédéric, anagramme transparent, et nom du singe de V* qui l’a effectivement mordu en octobre 1756], tantôt mordant, tantôt mordu, c’est un bien malheureux mortel ; et ceux qui se font tuer pour ces messieurs là sont de terribles imbéciles. Gardez-moi le secret avec les rois et avec les prêtres, et croyez que je vous suis attaché avec l’estime infinie et la reconnaissance que je vous dois.
Le vieux Suisse V. »
05:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, alembert, lubières
08/12/2009
On nuit plus au progrès de l’esprit en plaçant mal les récompenses qu’en les supprimant
Accrochez-vous bien !
Je peux témoigner que "tomber" amoureux n'est pas toujours figuré .
(NDLR : un conseil d'ami : méfiez-vous des chaises à roulettes ;- ))
« A Charles-François Hénault
Au château de Potsdam, 8 décembre [1751]
Vous me croirez paresseux, mon cher confrère, mais c’est parce que je ne le suis point que j’ai été si longtemps sans vous écrire. J’étais occupé à finir mon essai du Siècle de Louis XIV, à tâcher de vous imiter et de mériter votre suffrage et vos bontés. Il s’est glissé beaucoup de fautes tant de ma part que de l’éditeur, et je fais des cartons. J’ai pris la liberté de vous voler la liste des maréchaux de France et des ministres que j’ai mise à la suite de l’ouvrage [emprunt au Nouvel abrégé chronologique de l’Histoire de France de Hénault ]. Elle est suivie d’un catalogue de presque tous les artistes qui ont immortalisé ce siècle en tant de différents genres. Je vous supplie de jeter les yeux sur une petite partie de ce catalogue et de renvoyer ensuite ces deux feuilles à Mme Denis. J’avais, comme vous le voyez, prévenu cet énorme abbé Lambert, [Claude-François Lambert, auteur de Histoire littéraire du règne de Louis XIV (Paris 1751) ], et je crois ni ne penser ni écrire comme lui. Franchement son gros livre déshonore la nation qu’il a cru honorer ; mais des barbouilleurs ont beau défigurer les grands hommes et peindre des pygmées à coté d’eux, les pygmées disparaissent, les barbouilleurs sont oubliés et les grands hommes restent.
A propos de grands hommes, il est triste que le roi de Prusse ait supprimé la vie de son père dans l’Histoire de Brandebourg [ le règne de Frédéric-Guillaume est peu traité dans l’édition hollandaise de Mémoires pour servir à l’histoire de la Maison de Brandebourg (1751), mais il était traité dans l’édition faite « Au donjon du château » et le sera à nouveau dans la Continuation (1757) ]; mais vous m’avouerez, Monsieur, que les trois dissertations sur la religion, les mœurs, le gouvernement de son pays sont d’un vrai philosophe, et que Salomon, Marc Aurèle et Julien n’eussent pas mieux fait. Au reste je n’ai d’autre part aux ouvrages de cet homme très extraordinaire que celle d’avoir fait avec lui mon métier d’académicien et d’avoir servi à perfectionner en lui la connaissance de notre langue. C’est un faible mérite auprès du génie.
Je ne sais si on lui pardonne d’avoir comparé l’Electeur, son bisaïeul, à Louis XIV. On ne connait en France cet Electeur que pour avoir été surpris et bien battu par le maréchal de Turenne, et pour avoir été contraint malgré tous ses artifices à recevoir une paix honteuse. Mais cet Electeur, qui a dans Berlin le nom de Grand, a fait réellement de grands biens à son pays, et par là cette comparaison devient excusable dans la bouche de celui qui d’ailleurs l’a si prodigieusement surpassé.
Cet homme singulier doit être cher à votre ministère pour avoir abaissé la maison d’Autriche, affaibli l’Empire, changé la face de l’Allemagne et tenu la balance du Nord. Il doit l’être de tous les êtres pensants par sa philosophie libre, par la culture des lettres, et surtout aux Français puisqu’il a appris d’eux seuls à penser et à écrire. Il a donné une telle vogue à notre langue qu’elle est devenue langue générale du Nord et qu’on vient d’établir une académie française à Copenhague. Un officier poméranien qui a servi longtemps en Russie [Manstein qui écrit les Mémoires de Russie (édités 1770), publiés par David Hume ; V* retouchera le texte français ], et qui est actuellement à Potsdam, y compose en français l’histoire des dernières révolutions de la Russie. Il fera connaitre le premier une nation qui est bien plus redoutable qu’on ne pense. Enfin, Monsieur, je vous assure que j’habite Sparte devenu Athènes, et cette nouvelle Athènes n’est qu’une colonie de Paris. Vous seriez peut-être étonné aux soupers du roi de croire être chez vous.
Comme nous sommes ici fort libres, permettez-moi d’user de cette liberté pour ne point croire la réponse de Louis XIV à l’ambassadeur Stairs [A la fin de 1714, dans le Nouvel Abrégé de Hénault, on trouve cette réponse de Louis XIV : « Monsieur l’ambassadeur, j’ai toujours été maitre chez moi, quelque fois chez les autres, ne m’en faites pas souvenir . » V* a demandé le 15 août à Hénault « d’adoucir par un on dit cette réponse étonnante de Louis XIV ».]. Dans tout le reste je me range sous vos étendards.
Je vous supplie de vouloir bien faire quelque commémoration de moi à M. d’Argenson et à M. de Paulmy. Ils m’honoraient autrefois d’un peu de bonté, et s’ils daignaient se souvenir de moi avec quelque prédilection, je regretterais trop ma patrie.
J’ai lu avec bien de la satisfaction, dans l’excellent discours de M. d’Alembert, ces paroles remarquables : On nuit plus au progrès de l’esprit en plaçant mal les récompenses qu’en les supprimant. [introduction à l’Encyclopédie ] Peut-être trouverait-on dans cette réflexion des raisons pour justifier ma retraite si les bontés, les biens, les honneurs dont me comble un grand roi, et la vie très libre dont je jouis, je ne dis pas dans sa cour, mais dans sa maison, ne me justifiaient pas.
Cependant, mon cher et illustre confrère, croyez que malgré la petite vengeance que j’ai prise en me rendant heureux, malgré une liberté plus entière à la table d’un si grand roi que dans les soupers anglais, malgré tous les agréments attachés à la faveur d’un souverain, je vous regrette très sincèrement ; je vous voudrais à Potsdam, ou bien le roi de Prusse à Paris. Mme la marquise du Deffand m’inspire les mêmes sentiments. Ayez la bonté, je vous en prie, de lui présenter mes respects. Elle n’a guère de serviteur ni plus éloigné ni plus attaché. Je lui souhaite une meilleure santé que la mienne .Je suis si malade, je deviens si faible que je ne peux guère soutenir d’autre vie que celle de Potsdam, c'est-à-dire une liberté parfaite pour mon régime, et une suppression entière des moindres devoirs. Avec cela je traine gaiement. Monsieur, vivez aussi heureux que vous méritez de l’être. Qu’un bon estomac soit le prix etc [extrait de l’Epitre à Hénault du 13 juillet 1744 ]. Conservez-moi une amitié dont j’ai grand besoin, même en jouissant, j’ose le dire et répéter sa propre expression, de celle dont m’honore un homme qui aura dans la postérité le nom de Grand. Songez que vous irez aussi à la postérité.
Voltaire. »
A tous ceux qui ont tout lu, pour récupèrer, installez-vous confortablement et écoutez :
http://www.youtube.com/watch?v=0NYN3-g8RxM
Beau programme , non ?
05:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, hénault, alembert, frédéric, prusse, russie, potsdam, louis xiv, lambert, brandebourg, salomon, vengeance
25/08/2009
Vous savez qu’il faut peu croire.
Vie amoureuse hors du commun ? : http://www.dailymotion.com/video/x2m4p0_lalineasexy_creat...
« A Jean Le Rond d’Alembert
Connaissez-vous, mon cher philosophe, un Siméon La Valette ou Siméon Vallette ou Simon Valet [Siméon Valette, auteur de La Trigonométrie sphérique résolue par le moyen de la règle et du compas, 1757, séjournera ches V* à le fin 1759 . « La Valette » : nom du jésuite banqueroutier ]? lequel fait des lignes courbes et de petits vers. Il se renomme de vous, mais j’ai perdu sa lettre. Je ne sais où le prendre. Où est-il ? et quel homme est-ce ?
Que dites-vous de Maupertuis mort [le 27 juillet] entre deux capucins ? Il était malade depuis longtemps d’une réplétion d’orgueil, mais je ne le croyais ni hypocrite ni imbécile.
Je ne vous conseille pas d’aller jamais remplir sa place à Berlin [président de l’académie des sciences]. Vous vous en repentiriez. Je suis Astolphe qui avertit Roger de ne pas se fier à l’enchanteresse Alcine [= Frédéric ; référence au Roland furieux de l’Arioste], mais Roger ne le crut pas.
Votre livre est charmant [Mélanges de Littérature, d’histoire et de philosophie, 5 vol. 1759], il fait mes délices, au point que je vous pardonne d’avoir vu des prêtres à Genève [allusion aux conversations qu’a eues d’Alembert en août 1756 avec des pasteurs pendant son séjour à Genève, à l’article « Genève » et à la polémique qui s’ensuivit ; V* écrivit le 15 janvier 1758 à Théodore Tronchin : « Tous vos ministres… chez qui d’Alembert dinait tous les jours se sont expliqués hautement avec lui. »].
Je mène tous ces faquins là assez bon train. J’ai un château à la porte duquel il y a quatre jésuites [ceux d’Ornex]. Ils m’ont abandonné frère Berthier [ allusion ( ?) à sa « Relation de la maladie… et de l’apparition du jésuite Berthier » qui va paraitre . Berthier figurera sous le nom du pédant Bertillon dans une scène de Socrate ajoutée en 1761], je leur fais de petits plaisirs et ils me disent la messe quand je veux bien l’entendre. Mes curés reçoivent des ordres, et les prédicants genevois n’osent me regarder en face. Je brave M. Catbrée [pédant cité dans la préface de Socrate] autant que je le méprise, et je plains Diderot d’être à Paris.
Toutes les lettres de Vienne disent le marquis de Brandebourg écrasé [prise de Francfort-sur-l’Oder par les Russes et pertes subies par Frédéric à Kanersdorf le 12 août], quelques lettres de Saxe [effectivement le duc de Deux-Ponts marche sur Dresde en août] le disent vainqueur et je ne crois ni l’un ni l’autre. Vous savez qu’il faut peu croire. Soyez pourtant certain que l’oncle et la nièce vous aiment de tout leur cœur. Point de philosophie sans amitié.
V.
Aux Délices 25è août 1759. »
Votre Simon Valette, ou Valet, ou la Valette, paraît assez bon diable, mais je veux savoir qui est ce diable, où l'avez-vous connu ? qui répond de lui ? Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando ? [Qui ? quoi ? avec quels moyens ? pourquoi ? comment ? quand ?]
Voltaire, à d'Alembert.
05:05 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voltaire, alembert, valette, denis, vienne, philosophie
03/08/2009
moi qui ne suis qu’un vieux mouton, j’achève mes jours dans ma bergerie, en vous priant d’armer les pasteurs
Il va être fait allusion à la chasse aux loups ; la suivante me plait assez :
Je plains les loups et les renards avec un "vieux mouton" comme Volti !
« A Jean Le Rond d’Alembert
Il faut que je vous dise ingénument, mon cher philosophe, qu’il n’y a point d’Ingénu, que c’est un être de raison ; je l’ai fait chercher à Genève et en Hollande [en 1767, édition à Genève de ce conte L’Ingénu histoire véritable, avec adresse d’Utrecht ; l’édition de Paris intitulée Le Huron ou l4inégénu porte l’adresse de Lausanne ; être de raison = qui n’existe que dans l’imagination]; ce sera peut-être quelque ouvrage comme Le Compère Matthieu [de Du Laurens]. L’ami Cogé pecus [F. M. Coger auteur de l’Examen du Bélisaire de m. Marmontel ; d’Alembert avait signalé à V* le 14 juillet que ce « faquin de Coger … régent de rhétorique au collège Mazarin » était dit « Cogé pecus », « coge pecus = rassemble ton troupeau »] fait apparemment courir ces bruits-là qui ne rendront pas sa cause meilleure. Vous voyez l’acharnement de ces honnêtes gens : leur ressource ordinaire est d’imputer aux gens des Ingénu pour les rendre suspects d’hérésie, et malheureusement le public les seconde ; car s’il parait quelque brochure avec deux ou trois grains de sel, même du gros sel, tout le monde dit : « C’est lui, je le reconnais, voilà son style ; il mourra dans sa peau comme il a vécu. » Quoi qu’il en soit, il n’y a point d’Ingénu, je n’ai point fait l’Ingénu, je ne l’aurai jamais fait ; j’ai l’innocence de la colombe, et je veux avoir la prudence du serpent.[St Matthieu X, 16]
En vérité, je pense que vous et moi, mous avons été les seuls qui aient prévu que la destruction des jésuites rendrait les jansénistes trop puissants. Je dis d’abord, et même en petits vers, qu’on nous avait délivrés des renards pour nous abandonner aux loups. Vous savez que la chasse aux loups est beaucoup plus difficile que la chasse aux renards, il y faut du gros plomb ; pour moi qui ne suis qu’un vieux mouton, j’achève mes jours dans ma bergerie, en vous priant d’armer les pasteurs, et de les exciter à défendre le troupeau.
J’attends avec impatience, votre réponse sur Cogé pecus [dès le 4 août, d’Alembert rassure V* qui s’inquiétait que Coger lui imputait « un poême sur la religion naturelle » -alors qu’il en avait fait un « sur la loi naturelle, ce qui est très différent »- et le Dictionnaire philosophique, et qu’il ajoutait que le roi en avait « marqué la plus vive indignation » au président Hénault et à Capperonnier.]. Ce ne sont pas ces cuistres là qui sont les plus dangereux. Les trompettes ne sont pas à craindre, mais les généraux le sont. Les honnêtes gens ne peuvent combattre qu’en se cachant derrière les haies. Il y a des choses qui affligent ; cependant il faut vivre gaiement ; c’est ce que je vous souhaite au nom du père, etc., en vous embrassant de tout mon cœur.
Voltaire
3 d’auguste 1767. »
Chasse au renard : yes ! I love this one !!
J'exprime ici mon grand amour débordant pour the corsican fox dit Napoléon :
05:08 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voltaire, alembert, cogé, mouton, loup, renard
16/07/2009
les moutons, comme vous savez, respirent un peu quand les loups et les renards se déchirent
Hier, je me suis partagé entre la Traviata, à mes oreilles, magnifique, à mes yeux, invisible, puis j'ai zappé ( le mot est fort, car sur mon erzatz de microposte, on tourne encore les boutons ! Je suis un manuel dans l'âme !!!) pour "Strip tease, l'émission qui vous déshabille" .Deux reportages, sans commentaires : http://www.programme-tv.com/15072009/hertzien/ma-soiree.h... ;
des Français en action (Les Tontons squatters) d'une part, pour donner un toit aux sans logis alors que des hectares de logements potentiels sont inoccupés, -et je dis grand bravo à ces gaillards là,- et d'autre part un patron ni méchant ni aimable, un brave bourgeois self made man lyonnais qui se bagarre pour garder sa fabrique, ses revenus et ses ouvriers, et au passage son épouse Pépette.
Tranches de vie d'actualité, réalité sans masque . Je me sens bien faible et quasi égoïste quand je vois certaines actions tentées par des concitoyens gonflés !
Serais-je fondamentalement lâche ? Oui, j'ai peur du gendarme !
Et vous ? Qui vous freine pour râler et agir ?
-Volti, mon grand menteur devant l'éternel, et pour dire encore plus mon aimable menteur, auriez vous encore sous la main, sans vous faire prendre de risque, un petit ouvrage satanique pour moi ?
-James, tu me connais, il n'y a qu'à demander à te servir :
http://www.monsieurdevoltaire.com/article-33809654.html
Satisfait ?
- On le serait à moins ! Merci Volti, oh ! pardon Monsieur de Voltaire, alias loveV...
« A Jean Le Rond d’Alembert
Mon grand philosophe, et pour dire encore plus, mon aimable philosophe, vous ne pouvez me dire Simon dors-tu ? [le 9 juillet d’Alembert écrit : « je dirais …comme défunt le Christ à défunt Simon Pierre : Simon, dormis ? Il y a un siècle que je n’ai entendu parler de vous . »] ni Tu dors Brutus [référence à La Mort de César]; car assurément je ne me suis pas endormi, demandez plutôt à l’Inf…
Comment avez-vous pu imaginer que je fusse fâché que vous soyez de mon avis ?[d’Alembert a écrit : « Votre long silence m’a fait craindre un moment que vous ne fussiez mécontent de la liberté avec laquelle je vous ai dit mon avis sur le Corneille ,… vous auriez du multiplier les croquignoles et les références. »] Non, sans doute je n’ai pas été assez sévère sur les vaines déclamations, sur les raisonnements d’amour, sur le ton bourgeois qui avilit le ton sublime, sur la froideur des intrigues ; mais j’étais si ennuyé de tout cela que je n’ai songé qu’à m’en débarrasser au plus vite.
Il se pourrait très bien faire que saint Crépin [sans doute l’Electeur palatin ; d’Alembert avait écrit : « …quand le roi de Prusse me demanda si, retournant en France, je m’arrêterais dans toutes ces petites cours borgnes (celles de « tous ces petits principiaux d’Allemagne), je lui répondis que non, parce que « quand on vient voir Dieu, on ne se soucie guère de voir St Crespin »] prît à ses gages maître Aliboron [Fréron]; il m’a su mauvais gré de ce que j’avais une fluxion sur les yeux qui m’empêchait d’aller chez lui. L’impératrice de Russie est plus honnête ; elle vous écrit des lettres charmantes, quoique vous ne soyez point allé la voir. C’est bien dommage qu’on ne puisse imprimer sa lettre, elle servirait à votre pays de modèle et de reproche.
Je souhaite de tout mon cœur qu’il reste des jésuites en France [d’Alembert avait écrit : « Voilà déjà des parlements qui concluent à garder les jésuites ; j’ai bien peur que ce ne sois enterrer le feu sous la cendre. » La compagnie de Jésus sera dissoute en novembre 1764 par édit du roi.]; tant qu’il y en aura, les jansénistes et eux s’égorgeront : les moutons, comme vous savez, respirent un peu quand les loups et les renards se déchirent. Le testament de Meslier devrait être dans la poche de tous les honnêtes gens. Un bon prêtre, plein de candeur, qui demande pardon à Dieu de s’être trompé, doit éclairer ceux qui se trompent.
J’ai ouï parler de ce petit abominable Dictionnaire [un exemplaire demandé par d’Alembert]; c’est un ouvrage de Satan. Il est tout fait pour vous, quoique vous n’en ayez que faire. Soyez sûr que, si je peux le déterrer, vous en aurez votre provision. Heureusement, je n’ai nulle part à ce vilain ouvrage, j’en serais bien fâché ; je suis l’innocence même, et vous me rendrez bien justice dans l’occasion. Il faut que les frères s’aident les uns les autres. Votre petit écervelé de Jean-Jacques n’a fait qu’une bonne chose en sa vie, c’est son Vicaire savoyard, et ce vicaire l’a rendu malheureux pour le reste de ses jours. Le pauvre diable est pétri d’orgueil, d’envie, d’inconséquences, de contradictions et de misère. Il imprime que je suis le plus violent et le plus adroit de ses persécuteurs [référence à lettre de Rousseau à Duchesne du 28 mai et publiée « Lettre de M. Rousseau de Genève à M. X*** à Paris (1764) ; V* demandera si c’est à Duclos que cette lettre a été adressée]; il faudrait que je fusse aussi méchant qu’il est fou pour le persécuter. Il me prend donc pour maitre Omer ! Il s’imagine que je me suis vengé parce qu’il m’a offensé. Vous savez comme il m’écrivit, dans un de ses accès de folie, que je corrompais les mœurs de sa chère république, en donnant quelquefois des spectacles à Ferney qui est en France [17 juin 1760 : « vous avez perdu Genève pour le prix de l’asile que vous y avez reçu. » A cette époque le théâtre se donne encore à Tournay. Le 29 septembre, il écrit à Mme de Fontaine : « Le théâtre de Tournay sera désormais à Ferney. J’y vais construire une salle de spectacle… »]. Sa chère république donna depuis un décret de prise de corps contre sa personne ; mais comme je n’ai pas l’honneur d’être procureur général de la parvulissime [= la plus petite, sous entendu république], il me semble qu’il ne devrait pas s’en prendre à moi. J’ai peur, physiquement parlant, pour sa cervelle ; cela n’est pas trop à l’honneur de la philosophie ; mais il y a tant de fous dans le parti contraire qu’il faut bien qu’il y en ait chez nous. Voici une folie plus atroce. J’ai reçu une lettre anonyme de Toulouse, dans laquelle on soutient que tous les Calas étaient coupables, et qu’on ne peut se reprocher que de n’avoir pas roué la famille entière. Je crois que s’ils me tenaient, ils pourraient bien me faire payer pour les Calas. J’ai eu bon nez de toute façon de choisir mon camp sur la frontière ; mais il est triste d’être éloigné de vous, je le sens tous les jours ; Mme Denis partage mes regrets. Si vous êtes amoureux, restez à Paris ; si vous ne l’êtes pas, ayez le courage de venir nous voir, ce serait une action digne de vous.
Mme Denis et moi vous embrassons le plus tendrement du monde.
Voltaire
16 de juillet 1764. »
Juste pour la route : deux français experts en sécurité ont été enlevés alors qu'ils venaient en douce éduquer les autorités d'un lointain pays où on sait se battre à longueur d'année, mais pas donner de quoi manger au peuple !
J'en ris , je me remémore Coluche qui se moquait des professeurs de facultés qui "ne les avaient pas toujours" et qui prétendaient donner de l'intelligence aux étudiants alors "qu'ils n'en ont même pas un échantillon sur eux !". Nos vendeurs à la sauvette de moyens de securité ne me semblent pas plus doués, ni fiables .
Encore un marché que va perdre la France !
"Mon nom est Paumé, Juste Paumé " aurait déclaré le premier, le second n'aura que le temps d'ajouter "Et je dirais même plus..." avant de recevoir le premier coup de pied au derrière.
Je ne leur confierais plus la surveillance de mon vélo !!
19:46 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voltaire, alembert, rousseau, denis, jésuite, mouton, loup, renard
13/07/2009
ordonner de la part de Dieu à tous ceux qui voudraient être persécuteurs, de rire et de se tenir tranquilles
Jour de pause pour le tour (Le Tour !!). Je vais pouvoir poser ma bière, je n'en pouvais plus de suer comme un "forçat de la route"... Pour tout avouer, si certains se dopent, moi je vous raconte des craques, comme disent les belges ; en fait je ne regarde pas ou peu les exploits cyclistes, ça me lasse .Je vois dans ce sport un moyen d'accomplir son purgatoire sur terre.
Je suis un piètre vélocypédiste, je dois avoir quatorze kilomètres au compteur en ... 3 ans! Eh! oui, comme Armstrong, j'ai fait une pause, à ce détail près, aucun soupçon de dopage (sauf au chocolat, bien sûr), ni somptueuses rentrées de dollars...Allez, roulez jeunesse !
Un maillot jaune doit se surpasser, à l'exemple de ces belles arches (mon coeur d'archer a bien entendu un faible pour ces lignes ! merci Kala69)
Volti craint toujours les piqures de F(f)relon ; je suis toujours admiratif de son art du camouflage et du pseudonyme ; comment ne s'y perd-il pas ? Moi qui ai décidé d'avoir deux ou trois pseudo pour mes vagabondages sur la toile, si je n'en utilise pas un pendant plus de trois semaines, c'est le même problème que pour les codes PIN, PUK et cartes bancaires, je rame, je galère avant de retrouver le sésame .
Alzheimer, euh! rappelez moi votre prénom ?
Aloïs ! ok, mais ça ne me donne toujours pas mon code de carte épargne, je vais épargner encore quelque temps faute de pouvoir récupérer quelques euros épars .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental
Mon cher ange, ce pauvre Carré [prétendu traducteur de l’Écossaise du prétendu « M. Hume »] se recommande à vos bontés. Fréron s’oppose à la représentation de sa pièce sous prétexte qu’on l’a, dit-il, appelé quelquefois Frelon. Quelle chicane ! Ne sera-t-il permis qu’à l’illustre Palissot de jouer d’honnêtes gens ? [dans sa pièce Les Philosophes, approuvée par Joly de Fleury qui a fait un réquisitoire contre l’Encyclopédie]
Jérôme Carré croit que si sa Requête à messieurs les Parisiens paraissait quelques jours avant l’Écossaise, messieurs les Parisiens seraient bien disposés en sa faveur.
Avez-vous reçu un paquet du 9 juillet par M. Chauvelin ? Quelquefois messieurs des postes ouvrent et mettent au rebut.
Écossaise
Page 203, retranchez ôtez moi plutôt cette vie etc.
Mettez … vous triomphez de moi plus que si j’étais tombé sous vos coups.
Voltaire
13 juillet 1760. »
« A Jean le Rond d’Alembert
Mon très cher ami, mon très illustre philosophe, madame de Saint-Julien qui veut bien se charger de ma lettre, me fournit l’occasion et la liberté de vous écrire comme je pense.
Vous sentez combien j’ai du être affligé et indigné de l’aventure des deux académiciens [Delille et Suard, élus à l’académie française, n’ont pas reçu l’agrément du roi]. Vous m’apprenez que celui qui devait être le soutien le plus intrépide de l’Académie en a voulu être le persécuteur [Richelieu, sans doute, doyen de l’Académie]. Le présent et le passé me font une égale peine ; je ne vois que cabales, petitesses et méchancetés. Je bénis tous les jours les causes secondes ou premières qui me retiennent dans ma retraite. Il est plus doux de faire ses moissons que des tracasseries, mais ma solitude ne m’empêchera pas d’être toujours uni avec les gens de bien, c’est-à-dire avec vos amis, à qui je vous supplie de me bien recommander.
Votre chut est fort bon [V* publie : l’Essai sur les probabilités en fait de justice, Les systèmes, Les Cabales avec des notes instructives, Jean qui pleure et qui rit]; mais il n’est pas mal d’ordonner de la part de Dieu à tous ceux qui voudraient être persécuteurs, de rire et de se tenir tranquilles [dernier vers des Systèmes : « Imitez le bon Dieu qui n’en a fait que rire. »]. Je vois qu’en effet on cherche à persécuter tous les gens de lettres, excepté peut-être quelques charlatans heureux et quelques faquins sans aucun mérite. Il faut un terrible fonds de philosophie pour être insensible à tout cela.
Mais vous savez qu’ainsi va le monde.
Ce qui se passe dans le Nord n’est pas plus agréable. Votre Dannemark a fourni une scène qui fait lever les épaules et qui fait frémir [Struensee, médecin du roi, amant de la reine, ministre réformateur et autoritaire a été accusé de complot contre le roi et exécuté le 28 avril]. J’aime encore mieux être Français que Danois, Suédois, Polonais, Russe, Prussien ou Turc ; mais je veux être Français solitaire, Français éloigné de Paris, Français suisse et libre.
Je m’intéresse beaucoup à l’étrange procès de M. de Morangiés. Mes premières liaisons ont été avec sa famille. Je le crois excessivement imprudent. Je pense qu’il a voulu emprunter de l’argent très mal à propos, et au hasard de ne point payer ; que dans l’ivresse des ses illusions et d’une conduite assez mauvaise il a signé des billets [à Dujonquay « au profit de la Véron que Dujonquay lui disait être une associée de la compagnie des prêteurs. »] avant de recevoir l’argent . C’est une absurdité ; mais toute cette affaire est absurde comme bien d’autres. Si vous voyez M. de Rochefort, je vous prie de lui dire qu’il me faut beaucoup plus d’éclaircissements qu’on ne m’en a donné [le 1er août, il demandera directement à Rochefort d’Ally le mémoire de l’avocat Delille ; moyennant quoi « il pourrait bien paraître dans quelques jours une nouvelle édition des Probabilités extrêmement augmentées. »]. Les avocats se donnent tant de démentis, les faits qui devaient être éclaircis le sont si peu, les raisons plausibles que chaque partie allègue sont tellement accompagnées de mauvaises raisons qu’on est tenté de laisser tout là. Un traité de métaphysique n’est pas plus obscur, et j’aime autant les disputes de Malebranche et d’Arnaud que la querelle de Dujonquay. C’est partout le cas de dire
Tradidit mundum disputationi eorum.
[il a livré le monde à leurs disputes ; Ecclésiaste]
J’en reviens toujours à conclure qu’il faut cultiver son jardin, et que Candide n’eût raison que sur la fin de sa vie. Pour vous, il me parait que vous avez raison dans la force de votre âge. Pour vous , il me paraît que vous avez raison dans la force de votre âge. Portez-vous bien, mon cher philosophe, c’est là le grand point. Je m’affaiblis beaucoup ; et si je suis quelquefois Jean qui pleure et qui rit, j’ai bien peur d’être Jean qui radote ; mais je suis sûrement Jean qui vous aime.
V.
13è juillet 1772. »
Elus de l'académie : Suard : http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.academie...
Delille : http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academici...
Demain, 14 juillet, pique-nique républicain dans le parc du château, plus exactement, dans le petit jardin clos (que connaît loveV), là où il y a quelques barbus autour d'une coupe ou cratère -je n'ai pas dit autour d'une chope- et deux superbes magnolias .
Je vais avoir le sentiment d'avoir une petite réception élyséenne campagnarde, sans remise de légion d'honneur .Le maire de Ferney apportera son petit panier de victuaille ? je le souhaite pour lui, sinon pas de miam-miam : la fourmi n'est pas prêteuse parait-il, si je me fie à l'attitude des banquiers locaux .... Bast...
Après avoir arboré la perruque XVIIIème, vive le bonnet phrygien !! Les aristocrates à la lanterne !! (Nous avons quelques lampadaires à becs de gaz disponibles )...
10/07/2009
Bien des dames sont, comme vous savez, de grands enfants : le fouet et des dragées
Qu'est-ce que j'apprends ce matin ? Des "gueux", de la "canaille" se sont érigés en vengeurs à Firminy ?
J'ai bien connu cette ville ouvrière lors de mon séjour de trois ans à St Etienne ; j'étais un "Gaga" d'adoption (habitant de Saint Etienne) et je fréquentais des "Appelous" (habitants de Firminy)au lycée. A cette époque (n'ajoutez pas lointaine, vous me vexeriez!)il y avait les blousons noirs qui étaient sensés se battre à coups de chaine de vélo ; je n'en ai pas vu se battre , ils avaient l'uniforme mais pas l'agressivité ravageuse.
Maintenant, les jeunes, certains jeunes, minoritaires, bien fringués, avec de la sape de marque, se permettent de mettre le feu à l'outil de travail de leurs parents, soeurs, voisins...
Jeunes hurluberlus, vos dégats s'ajoutent à ce que vous dites combattre, l' injustice, que vous croyez subir.
Oui, il est injuste d'être au chomage et cent fois oui, il est injuste d'y précipiter d'autres qui n'y sont pour rien.
Jeunes gens déjantés, je ne vous pardonnerai que le jour où votre rage sera constructive !
Je ne pardonnerai pas votre haine imbécile, sauf si, par miracle, elle pouvait ressusciter votre "camarade", votre "ami". Et encore ...Je mets des guillemets car je doute de votre camaraderie, de votre amitié.
Je pense au fond de moi que vous êtes partisans du "Tous pour moi, moi pour moi", ou alors expliquez moi comment vous fonctionnez et quels "fouteurs de merde" vous êtes capables de suivre idiotement ?
Continuez à scier la branche sur laquelle vous êtes assis, assurez-vous que c'est une branche basse ou alors gare ! Personne ne vous rattrappera...
Volti, pourvu qu'un ou deux (pour commencer )te connaissent -enfin- et tirent les leçons de ta pensée . Tolérance ... Ce jour ne me voit pas tolérant...
« A Jean le Rond d’Alembert
Je vous prie instamment, mon cher philosophe, mon cher ami de faire rendre à Jean-Jacques sa souscription [pour le Voltaire nu de Pigalle ; D’Alembert avait conseillé le 2 juillet d’accepter : « Je n’aime ni n’estime la personne de Jean-Jacques Rousseau,… ni vous ni vos amis ne deviez refuser son offrande. … qu’il souscrive ou non, la statue n’en sera pas moins érigée... »] et de lui faire dire que c’est moi qui ne veut pas que son nom se trouve à côté du vôtre. Voyez ce que je pense de lui, et jugez s’il me convient de souffrir qu’il se vante d’avoir contribué ; et qu’il étale la grandeur de sa ridicule âme dans la Gazette. Pour le roi de Prusse, c’est autre chose : il est roi, et il me doit une réparation. Ses lettres ne me suffisent pas, il faut son nom dans la liste à la tête de laquelle vous êtes ; et je vous ai une très grande obligation de lui en écrire fortement. Je ne dois lui parler de son devoir que quand il l’aura rempli.
La dame en question fut toujours pourvue d’une maligne langue [Mme du Deffand ; le 2 juillet, D’Alembert écrit à V* : « Je sais …. qu’on vous a écrit de Paris, pour tâcher d’empoisonner votre plaisir, que ce n’est point à l’auteur de la Henriade, de Zaïre, etc que nous élevons ce monument, mais au destructeur de la religion. Ne croyez point cette calomnie… ; soyez sûr que Mme du Deffand qui vous a écrit cette noirceur… est bien moins votre amie que nous, qu’elle lit et applaudit les feuilles de Fréron, et qu’elle cite avec éloge les méchancetés qui vous regardent. C’est de quoi j’ai été témoin plus d’une fois. Ne la croyez donc pas dans les méchancetés qu’elle vous écrit. »]. Elle le sait bien, mais il faut pardonner en faveur des yeux [elle était devenue aveugle]. J’ai pris la liberté quelquefois de lui laver la tête [le 12, il lui écrira : « L’envie et la médisance… ont répandu que certains philosophes que vous n’aimez pas avaient imaginé de me dresser une statue comme à leur député… cette idée… peut me faire tort auprès du roi. On m’assure même que vous avez pensé comme moi… Je me trouve actuellement dans une situation où j’ai le plus grand besoin des bontés du roi ( pour les émigrants et la fabrique de montre)… Il est donc très expédient qu’on n’aille point dire au roi, en plaisantant à souper : les encyclopédistes font sculpter leur patriarche… »]. Bien des dames sont, comme vous savez, de grands enfants : le fouet et des dragées.
Fréron, protégé plus que nous tous, Fréron fêté, Fréron digne du pilori me tient un peu au cœur. Il me semble qu’il est fort aisé de constater tous les faits rapportés dans les Anecdotes [Anecdotes sur Fréron ; le 16 juillet V* précise : « …Pour peu que La Harpe ou quelque autre se donne la peine d’interroger ceux qui sont nommés dans ces Anecdotes, on découvrira aisément la vérité ; le monstre sera reconnu… »]. Thiriot connait l’auteur, il me les envoya, il y a sept ou huit ans [ en août 1760, ce dossier sera revu et complété en 1761. Il semble que l’abbé de La Porte ait apporté la matière, des éléments apportés par La Harpe que V* prétend être l’auteur de l’ouvrage dès les premières éditions en 1761 ; le 6 mai 1761, il écrit à Le Brun : « Thiriot m’a envoyé ces Anecdotes écrites de la main de La Harpe. En juin 1770, l’affaire Royou est ajoutée aux Anecdotes.]. L’infamie de la canaille littéraire est découverte, on n’a pas changé un mot du manuscrit. Panckoucke dit que tout en est vrai. Est-il possible qu’un maraud tel que ce fripier soit soutenu ? Et par qui ![Choiseul , notamment] Encore s’il était capable de mourir de honte et de rage ! J’y ferai de mon mieux, mais je vous aime plus que je ne le déteste.
V.
Ce 9 juillet 1770. »
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