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19/08/2009

mêle les plaisanteries aux pensées sérieuses !

Lors de son sejour à Soleure, Volti a -peut-être- eu l'immense joie d'entendre le son du cor des Alpes ? Intrument proche par ses dimensions du fameux Gaffophone et au son tout aussi mélodieux, comme vous pourrez en juger : http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?sid=7149114&am...

 

Ecoutez, ré-écoutez si vous osez ! Si, je vous jure qu'en espace montagneux ça vous donne des frissons .(qui a dit "frissons de trouille"? encore un esprit fort qui craint sans doute les avalanches ! Petit mental d'homme des plaines ! )

 

Je vous laisse maîtres de votre choix, et je vous prie de ne pas me jeter de pierres, j'en ai déjà assez autour de chez moi !...

 

 

 

 

« A François Joachim de Pierre, comte de Bernis

 

 

                            Le vieux Suisse, Monseigneur, apprend dans ses tournées que cette tête qualifiée carrée par M. de Chavigny est ornée d’un bonnet qui lui sied très bien [Bernis recevra le 2 octobre le chapeau de cardinal. Chevigny est ambassadeur de France en Suisse, résidant alors à Soleure]. Votre Éminence doit être excédée des compliments qu’on lui a faits sur la couleur cde son habit que j’ai vue autrefois sur ses joues rebondies, et qui, je crois, y doit être encore.

 

 

                            Mes trente-huit confrères ont pu vous ennuyer et c’est un devoir à quoi, moi 39è, je ne dois pas manquer. Je dois prendre plus de part qu’un autre à cette nouvelle agréable, puisque vous avez daigné honorer mon métier avant d’être de celui du cardinal de Richelieu. Je me souviendrai toujours et je m’enorgueillirai que notre Mécène ait été Tibulle. Gentil Bernard doit en être bien fier aussi.

 

 

                            J’imagine que Votre Éminence n’a eu ni le temps ni la volonté peut-être de répondre à la proposition qu’on lui a faite sur l’Angleterre [réponse de Bernis datée du 6 aout qui le « remercie de la correspondance qu’il [lui] offre en Angleterre », mais « si nos armées se conduisent bien, nos négociations ne seront pas difficiles »] : si vous ne vous en souciez pas, je vous jure que je ne m’en soucie guère ; et que tous mes vœux se bornent à vos succès. Je n’imagine pas comment quelques personnes ont pu soupçonner que mon cœur avait la faiblesse de pencher un peu pour qui vous savez, pour mon ancien ingrat [Frédéric II] ; on ne laisse pas d’avoir de la politesse, mais on a de la mémoire et on est attaché aussi vivement qu’inutilement à la bonne cause qu’il n’appartient qu’à vous de défendre. Je ne suis pas en vérité comme les trois quarts des Allemands. J’ai vu partout des éventails où l’on a peint l’aigle de Prusse mangeant une fleur de Lys, le cheval de Hanovre donnant un coup de pied au cul à M. de Richelieu, un courrier portant une bouteille d’eau de la reine de Hongrie de la part de l’impératrice à Mme de Pompadour. Mes nièces n’auront pas assurément de tels éventails à mes petites Délices où je retourne. On est Prussien à Genève comme ailleurs et plus qu’ailleurs. Mais quand vous aurez gagné quelque bonne bataille ou l’équivalent, tout le monde sera Français ou François [voir article intitulé « François ou Français » dans l’Encyclopédie de 1757 tome VII].

 

 

                            Je ne sais pas si je me trompe, mais je suis convaincu qu’à la longue votre ministère sera heureux et grand [en fait Bernis sera renvoyé en octobre], car vous avez deux choses qui avaient auparavant passé de mode, génie et constance. Pardonnez au vieux Suisse ses bavarderies. Si elles ne l’amusent pas que Votre Éminence lui conserve les bontés dont le belle Babet l’honorait. Misce concilis jocos [« mêle les plaisanteries aux pensées sérieuses »]. Agréez le profond et tendre respect d’un Suisse qui aime la France et qui attend la gloire de la France de vous.

 

 

                            Voltaire

                            A Soleure, du 19 août 1758. »

 

 

Le Net a ceci d'agréable d'être parfois source d'enseignements divers et renseignements très surprenants comme ceci : http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.autremen...

trouvé en cherchant des images sur le cardinal de Bernis . Oh! joie, oh! demi-surprise, ce pourpré fut un abbé libertin auteur de "L'Amour papillon", oeuvre érotique que je vous laisserai le soin de chercher vous-mêmes, bande de coquins patentés !

 

 

A ne pas confondre avec l'Effet papillon de Bénabar : quoique, quoi que ... : http://www.youtube.com/watch?v=bAs8gN0j2Z8

 

libertin bernis.jpg

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