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16/10/2009

Afin que nous puissions tous être à vos pieds.

plume bon_anniversaire.gif
Avant toute chose :
tous mes voeux pour LoveVoltaire et son blog
magnifique
par le contenu et la présentation http://www.monsieurdevoltaire.com/ qui fête aujourd'hui sa première année .
Allez-y, sans hésitation ni murmure, appréciez et suivez son travail de passionné(e) de V*.
feu d artifices.jpg
Et qu'il brille encore longtemps !!!

 

 

 

 

 

« A Claire-Josèphe-Hippolyte Léris de La Tude Clairon

 

                            Belle Melpomène, ma main ne répondra pas à la lettre dont vous m’honorez, parce qu’elle est un peu impotente ; mais mon cœur, qui ne l’est pas, y répondra.

 

                            Raisonnons ensemble, raisonnons.

 

                            Les monologues qui ne sont pas des combats de passions ne peuvent jamais remuer l’âme et la transporter. Un monologue qui n’est et ne peut être que la continuation des mêmes idées et des mêmes sentiments, n’est qu’une pièce nécessaire à l’édifice ; et tout ce qu’on lui demande c’est de ne pas refroidir. Le mieux, sans contredit, dans votre monologue du second acte, est qu’il soit court. On peut faire venir Fanie, et finir par une situation attendrissante. Je tâcherai d’ailleurs de fortifier ce petit morceau ainsi que bien d’autres. On a été forcé de donner Tancrède avant que j’y pusse mettre la dernière main. Cette pièce ne m’a jamais coûté un mois. Vos talents ont sauvé mes défauts ; il est temps de me rendre moins indigne de vous.

 

                            Je ne suis point du tout de votre avis, ma belle Melpomène, sur le petit ornement de la Grève que vous me proposez. Gardez-vous, je vous en conjure, de vouloir rendre la scène française dégoûtante et horrible, et contentez-vous du terrible. N’imitons pas ce qui rend les Anglais odieux. Jamais les Grecs qui entendaient si bien l’appareil du spectacle ne se sont avisés de cette invention de barbares. Quel mérite y a-t-il, s’il vous plait, à faire construire un échafaud par un menuisier ? En quoi cet échafaud se lie-t-il avec l’intrigue ? Il est beau, il est noble de suspendre des armes et des devises ; il en résulte qu’Orbassan voyant le bouclier de Tancrède sans armoiries, et sa cotte d’armes sans faveurs des belles, croit avoir bon marché de son adversaire ; on jette le gage de bataille, on le relève ; tout cela forme une action qui sert au nœud essentiel de la pièce. Mais faire paraître un échafaud pour le seul plaisir d’y mettre quelques valets de bourreau, c’est déshonorer le seul art par lequel les Français se distinguent, c’est immoler la décence à la barbarie ; croyez-en Boileau, qui dit :[d’après L’Art poétique]

Mais il est des objets que l’art judicieux

Doit offrir à l’oreille, et dérober aux yeux.

 

                            Ce grand homme en savait plus que les beaux esprits de nos jours.

 

                            J’ai crié trente ou quarante ans qu’on nous donnât du spectacle dans nos conversations en vers appelées tragédies. Mais je crierais bien davantage si on changeait la scène en place de Grève. Je vous conjure de repousser cette abominable tentation.

 

                            J’enverrai dans quelque temps Tancrède, quand j’aurai pu y travailler à loisir. Car figurez-vous que, dans ma retraite, c’est le loisir qui me manque. Fanime suivra de près [ex Zulime de 1739-1740, future Zulime représentée en 1761-1762]. Nous venons de l’essayer en présence de M. le duc de Villars, de l’intendant de Bourgogne [Le frère de son ennemi Omer Joly de Fleury, venu avec le fils même d’Omer . V* parle à presque tous ses correspondants de leur visite et de l’accueil qu’il leur a fait] et de celui du Languedoc [Jean-Emmanuel de Guignard, vicomte de Saint-Priest]. Il y avait une assemblée très choisie. Votre rôle est plus décent, et par conséquent plus attendrissant qu’il n’était ; vous y mourez d’une manière qu’on ne peut prévoir, et qui a fait un effet terrible, à ce qu’on dit. La pièce est prête. Je vais bientôt donner tous mes soins à Tancrède. Quand vous aurez donné la vie à ces deux pièces, je vous supplierai d’être malade, et de venir vous mettre entre les mains de Tronchin, afin que nous puissions tous être à vos pieds.

 

 

                            Voltaire

                            16 octobre 1760. »

 

 

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Régalez-vous !
Gâteau avec Chantilly, bien évidemment  ;-)

Commentaires

Merci, Mister James, vos voeux me touchent beaucoup.

C'est un bébé qui me remplit de bonheur et de satisfaction, chaque jour un peu plus.

A ce jour, 3737 visiteurs sont venus lui rendre visite et près de 16 000 pages ont été lues, j'en retire une certaine fierté surtout s'il permet de faire connaître un peu mieux notre cher ami Volti.

Je fêterai son anniversaire le 21 Novembre, jour anniversaire de Voltaire et jour où je me suis vraiment lancée dans cette passionnante aventure, en mettant le premier article.

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Vous n'avez rien à m'envier : vous avez un bel enfant vous-aussi ; je suis très heureuse d'avoir fait sa connaissance.

Nous sommes donc d'heureux parents. :)

LV.

Écrit par : lovevoltaire | 16/10/2009

Heureux parents, ces enfants, marions les par les liens du sacré Net et qu'ils nous donnent de nombreux petits commentateurs ! :-))

Écrit par : James | 22/10/2009

Les commentaires sont fermés.