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19/07/2010

Ces avantages avec beaucoup d'argent comptant ont tenté un cœur ambitieux

http://www.dailymotion.com/video/x27ld9_pink-floyd-money_...

 

"Ces avantages avec beaucoup d'argent comptant ont tenté un cœur ambitieux..." : décidément, cette constatation de Voltaire reste d'actualité, seule est variable l'identité de celui ou celle qui en est l'objet, président de la république, ministre, député, sénateur, votre patron,etc. ...

argent-comptant.jpg

 

 

Oublions ce monde de Money-money ... pour un monde où je suis très bon public .

Magique !

http://www.youtube.com/watch_popup?v=hwVy_2eOfsE#t=78

Merci a l'ami qui m'a transmis ce lien !

Bonne manière pour commencer une journée que de regarder des exploits pacifiques!

http://www.youtube.com/watch_popup?v=hwVy_2eOfsE#t=78

Jaunes qui étonnent ....

 

Parcours particulier d'un médecin du XVIIIème :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Anne_La_Virotte


 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

Aux Délices 19 juillet [1757]



Mon héros, c'est à vous de juger des engins meurtriers [projet de char d'assaut, auquel il tient « plus qu'à Zulime » ; cf. lettres à Mme de Fontaine 3 avril et Florian 15 mai], et ce n'est pas à moi d'en parler. Je n'avais proposé ma petite drôlerie que pour les endroits où la cavalerie peut avoir les coudées franches ; et j'imagine que partout où un escadron peut aller de front, de petits chars peuvent aller aussi, mais puisque le vainqueur de Mahon renvoie ma machine aux anciens rois d'Assyrie, il n'y a qu'à la mettre avec la colonne de Folard [le chevalier Jean-Charles de Folard a proposé de remplacer la ligne de bataille par des masses de troupes en colonnes profondes] dans les archives de Babylone. J'allais partir, Monseigneur, j'allais voir mon héros ; et je m'arrangeais avec votre médecin La Virotte, que vous avez très bien choisi autant pour vous amuser que pour vous médicamenter dans l'occasion. Mme Denis tombe malade, et même assez dangereusement. Il n'y a pas moyen de laisser toute seule une femme qui n'a que moi au pied des Alpes, pour un héros qui a trente mille hommes de bonne compagnie auprès de lui. Je suis homme à vous aller trouver en Saxe [par le passé, V* est déjà allé voir Richelieu aux armées : au camp de Philipsbourg en 1734, Richelieu va remplacer le maréchal d'Estrée (qui sera victorieux à Hastembeck le 28 juillet) en Hanovre à la tête de l'armée du Rhin qui doit forcer les Anglais à faire la paix, puis faire la jonction avec l'armée française de l'Est]; car j'imagine que vous allez dans ces quartiers-là. Faites, je vous en prie le moins de mal que vous pourrez à ma très adorée Mme la duchesse de Gotha, si votre armée dîne sur son territoire. Si vous passiez par Francfort, Mme Denis vous supplierait très instamment d'avoir la bonté de lui faire envoyer les quatre oreilles de deux coquins, l'un nommé Freitag, résident sans gages du roi de Prusse à Francfort et qui n'a jamais eu d'autres gages que ce qu'il nous a volé ; l'autre est un fripon de marchand, conseiller du roi de Prusse. Tous deux eurent l'impudence d'arrêter la veuve d'un officier du roi voyageant avec un passeport du roi ; ces deux scélérats lui firent mettre des baïonnettes dans le ventre ou sur le ventre, et fouillèrent dans ses poches [cf lettres du 20 juin et 8 juillet 1753]. Quatre oreilles en vérité ne sont pas trop pour leurs mérites.



Je crois que le roi de Prusse se défendra jusqu'à la dernière extrémité [#]. Je souhaite que que vous le preniez prisonnier, et je le souhaite pour vous et pour lui, pour son bien et pour le vôtre. Son grand défaut est de n'avoir jamais rendu justice ni aux rois qui peuvent l'accabler, ni aux généraux qui peuvent le battre. Il regardait tous les Français comme des marquis de comédie, et se donnait le ridicule de les mépriser, en se donnant celui de les copier. Il a cru avoir formé une cavalerie invincible que son père avait négligée, et avoir perfectionné encore l'infanterie de son père, disciplinée pendant trente ans par le prince d'Anhalt. Ces avantages avec beaucoup d'argent comptant ont tenté un cœur ambitieux et il a pensé que son alliance avec le roi d'Angleterre le mettait au dessus de tout. Souvenez-vous que quand il fit son traité et qu'il se moqua de la France [##] vous n'étiez point parti pour Mahon. Les Français se laissaient prendre tous leurs vaisseaux, et le gouvernement semblait se borner à la plainte. Il crut la France incapable même de ressentiment ; et je vous réponds qu'il a été bien étonné quand vous avez pris Minorque [prise de Port-Mahon le 28 juin 1756 ; cf. lettre du 14 juin 1756]. Il faut à présent qu'il avoue qu'il s'est trompé sur bien des choses. S'il succombe, il est également capable de se tuer, et de vivre en philosophe. Mais je vous assure qu'il disputera le terrain jusqu'au dernier moment. Pardonnez-moi, Monseigneur, ce long verbiage, plaignez-moi de n'être pas auprès de vous. Mme Denis qui est à son troisième accès d'une fièvre violente vous renouvelle ses sentiments. Comptez que nos deux cœurs vous appartiennent.



Voltaire. »


#Frédéric a été battu à Kolin le 18 juin et a évacué la Bohème ; il est menacé par les Français de l'armée du Rhin et d'autre part par les Français de l'armée de l'Est et les Autrichiens, par les Russes, et par les Suédois alliés officiellement aux Français et aux Autrichiens depuis le 21 mars.


## Allusion au traité avec l'Angleterre ennemie de la France, ratifié le 16 janvier 1756 à Londres et le 16 février en Prusse.

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