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11/10/2012

le vent du nord, mon respect pour les housards, et les beaux secours qu'un voyageur trouve en Pologne, ont détruit ma chimère

... Brrrr !! Le vent du Ch'nord !

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... Re Brrr !! avec un housard de hasard :

http://www.deezer.com/track/14443736

...Au secours !! vive la fuite ! avec le plombier polonais, and Co ! http://www.challenges.fr/economie/20121011.CHA1911/l-education-nationale-va-t-elle-recruter-des-professeurs-roumains-dans-les-colleges-et-lycees.html

 

vent du ch nord1140.JPG

 

 

« A Madame Sophie-Frédérique-Wilhelmine de Prusse, margravine de Baireuth

A Monrion, 5 mars 1757.

Madame, que Votre Altesse royale daigne me conserver ses bontés; que Dieu la préserve des Russes, et moi chétif des glaces de Pétersbourg! J'ai été tenté, un jour qu'il faisait un beau soleil, d'aller voir, l'été prochain, cette capitale d'un empire nouveau dont on veut que j'écrive l'histoire. Je me disais: J'irai à Baireuth me mettre aux pieds de ma protectrice, j'aurai des passe-ports du roi son frère, que je devrai à la protection de sa bienfaisante sœur. Mais le vent du nord, mon respect pour les housards, et les beaux secours qu'un voyageur trouve en Pologne, ont détruit ma chimère, et je me suis réduit à jouer le bonhomme Lusignan dans Zaïre, devant une grave assemblée suisse. Notre troupe, en vérité, n'aurait pas été indigne de paraître devant Votre Altesse royale.
Il y a, madame, une fille d'esprit à Genève, qui chante à peu près comme MIle Astrua 1, et qui est surtout inimitable dans les opéras-buffa. Ce n'est pas qu'on joue des opéras à Genève on n'y chante que des psaumes. J'ai vu autrefois Votre Altesse royale dans le goût de s'attacher une personne d'esprit et à talents. Cette demoiselle, très-bien née, serait plus faite pour la cour de Baireuth que pour Genève. Mais il ne faut pas parler d'amusements quand tout se prépare pour une guerre si sérieuse. La cour de Versailles vient de créer huit maréchaux de France, et cinquante mille hommes défilent actuellement pour la Flandre. Du moins les maréchaux des logis sont déjà partis. Le roi votre frère sera à portée de faire de plus grandes choses qu'il n'en a fait encore. De là il retournera à la philosophie, pour laquelle il est né aussi bien que pour l'héroïsme, et il se souviendra d'un homme qui avait quitté pour lui sa patrie. Il ne sait pas combien j'étais attaché à sa personne. Votre chambellan 2, madame, qui revient d'Italie, sait qu'on peut vivre heureux dans ma petite retraite auprès de Genève, appelée les Délices; mais il sait aussi qu'un homme qui a fait sa cour à Votre Altesse royale ne peut vivre heureux ailleurs. Qu'elle me permette de faire mille vœux pour sa santé la nature lui a donné tout le reste. Mais à quoi servent la beauté, la grandeur, l'esprit et les grâces, quand le corps souffre ?
Que Son Altesse royale et monseigneur agréent le profond respect et les ferventes prières de
Frère Voltaire.3 »

1 Jeanne Astrua ou Astroa, née à Turin en 1725, cantatrice dont parle Collini dans Mon Séjour chez Voltaire ; elle mourra en 1758 . V* parle d'elle dans sa lettre du 22 août 1750 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/08/22/l...

et du 26 décembre 1750 : page 217 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113533/f220.image....

et fin 1751 au comte Algarotti : page 326 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113533/f329.image....

2 Le marquis Alexandre d'Adhémar de Monteil de Brunier , ami de Voltaire, chambellan à partir de 1752 de la margravine de Bayreuth .

3 V* appelle la margravine « soeur Guillemette » .

 

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