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22/07/2012

être sage. C'est un mal qui prend à mon âge, Quand le ressort des passions,..., Quand les belles tentations Ne soutiennent plus la machine.

... Et je crois qu'à coup sûr, ce mal ne m'atteint pas encore . La ... machine n'a pas besoin de soutien divin !

La sainteté n'est pas mon lot

tentations de saint antoine dali.jpg

 Et saint Antoine me parait bien mal inspiré .

 

 

 

« A M. DESMAHIS 11

Aux Délices, 24 juillet [1756]

Mon cher élève 22, qui valez mieux que moi, le grand Tronchin vous a donc tiré d'affaire. Il a fait revenir de plus loin une de mes nièces 33 qui est actuellement dans mon ermitage, où je voudrais bien vous tenir; mais les vieux oncles sont un peu plus difficiles à traiter.
S'il ne m'a pas encore donné la santé, il m'a donné un grand plaisir en m'apportant votre jolie Épitre, et voici ma triste réponse

 


Vous ne comptez pas trente hivers,
Les grâces sont votre partage
Elles ont dicté vos beaux vers.
Mais je ne sais par quel travers
Vous vous proposez d'
être sage.
C'est un mal qui prend à mon âge,
Quand le ressort des passions,
Quand de l'Amour la main divine,
Quand les belles tentations
Ne soutiennent plus la machine.


Trop tôt vous vous désespérez;
Croyez-moi, la raison sévère
Qui trompe vos sens égarés
N'est qu'une attaque passagère.
Vous êtes jeune et fait pour plaire;
Soyez sûr que vous guérirez.
Je vous en dirais davantage
Contre ce mal de la raison,
Que je hais d'un si bon courage;
Mais je médite un gros ouvrage
Pour le vainqueur de Port-Mahon.

 

Je veux peindre à ma nation
Ce jour d'éternelle mémoire.
Je dirai, moi qui sais l'histoire,
Qu'un géant, nommé Géryon,4
Fut pris autrefois par Alcide
Dans la même ile, au même lieu
Où notre brillant Richelieu
A vaincu l'Anglais intrépide.
Je dirai qu'ainsi que Paphos
Minorque à Vénus fut soumise;
Vous voyez bien que mon héros
Avait doublé droit à la prise.
Je suis prophète quelquefois;
Malgré l'envie et la critique,
J'ai prédit ses heureux exploits;
Et l'on prétend que je lui dois
Encore une ode pindarique.
Mais les odes ont peu d'appas
Pour les guerriers et pour moi-même,
Et je conçois qu'il ne faut pas
Ennuyer les héros qu'on aime.

 

 
Je conçois aussi qu'il ne faut pas ennuyer ses amis. Je finis au plus vite, en vous assurant que je vous aime de tout mon cœur.
VOLT »

11 Joseph-François-Édouard de Corsembleu Desmahis, né à Sully-sur-Loire en 1722, est mort le 25 février 1761. Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph-Fran%C3%A7ois-%C3%89douard_de_Corsembleu

et : http://books.google.fr/books?id=Uck5AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

33 Marie-Elisabeth de Fontaine, qui a été gravement malade, soeur de Marie-Louise Denis compagne de V*.

4 Géryon était, d'après la légende, roi d'Erythria ; l'identification de cette île avec Minorque n'est peut-être qu'un jeu poétique.

21/07/2012

ce parlement a tant grêlé sur le persil qu'il ne faut plus qu'il grêle

 ... Bien dit , Monsieur de Voltaire !

Vous ne pouvez imaginer comme il est difficile pour ses membres de se réformer . Ce n'est pas demain qu'ils  renonceront à piler sous de nouvelles lois le citoyen/persil (tant le plat que le frisé ) . Mais c'est sans doute aux calendes grecques que seront discutées et adoptées les révisions à la baisse d'une partie de leurs -trop- confortables revenus :

  http://www.20minutes.fr/politique/974465-assemblee-deputes-incapables-reformer-frais-mandat

 Droite et gauche, même combat : touche pas à mon pognon !

Messieurs et mesdames les députés, je ne vous salue pas .

Hausse du SMIC = 2% !

2% = ce qui est au dessus de mon degré d'estime pour votre comportement digne de footballers friqués ; vous êtes bien heureux que le "persil" vous rapporte beaucoup d'oseille  .

 

http://www.deezer.com/music/track/990128persil.jpg

 

 

« A M. l'abbé de VOISENON. 1

Aux Délices, 24 juillet [1756]

Vraiment, notre grand-aumônier, c'est bien à un vieux Suisse de faire des épithalames 2



Vous êtes prêtre de Cythère;
Consacrez, bénissez, chantez

Tous les nœuds, toutes les beautés
De la maison de La Vallière. 3
Mais, tapi dans vos voluptés,
Vous ne songez qu'à votre affaire.
Vous passez les nuits et les jours
Avec votre grosse bergère;
Et les légitimes amours
Ne sont pas votre ministère.


Mme Denis l'Helvétique se souvient toujours de vous avec grand plaisir, comme elle le doit. J'ai ici une paire de nièces 4 fort aimables, qui égayent ma retraite. Mon lac n'a point de vapeurs, quoi que vous en disiez. J'en ai quelquefois, mon cher abbé; mais si vous étiez jamais capable de venir consulter M. Tronchin, quand vous serez bien épuisé, ce ne serait pas à lui, ce serait à vous que je devrais ma santé car gaieté vaut mieux que médecine. Il est doux d'être retiré du monde, mais encore plus doux de vous voir.
Vous avez fait, mon cher abbé, une action de bon citoyen, de recommander au prône d'un avocat général les infamies de La Beaumelle. Mais ce parlement a tant grêlé sur le persil qu'il ne faut plus qu'il grêle. Une censure de ces messieurs fait seulement acheter un livre. Les libraires devraient les payer pour faire brûler tout ce qu'on imprime. Le public a plus de besoin de gens éclairés, qui fassent voir les grossières impostures dont le livre de La Beaumelle est plein mais il est bien honteux qu'un tel homme ait trouvé de la protection.
Adieu, très-aimable et très-indigne prêtre. Ayez toujours assez de vertu pour aimer de pauvres Suisses qui vous aiment de tout leur cœur. »


 

1Claude-Henri de Fusée de Voisenon , le « cher ami Greluchon » de V* : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Henri_de_Fus%C3%A9e_d...

et : http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academici...

2 Les poèmes de la Loi naturelle et du Désastre de Lisbonne, dont une nouvelle édition paraissait depuis la fin de juin.

3 Chez qui séjournait souvent l'abbé, dans le château de Montrouge .

4 Mme Denis et de Fontaine.

 

vous ne doutez pas des sentiments qui m'attachent à vous. Ils sont si vrais que j'ose supprimer les cérémonies.

... Dit le président au général en chef des armées avant de lui annoncer la suppression du défilé du 14 juillet  !

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/175637-supprimer-le-defile-militaire-du-14-juillet-pas-si-absurde.html

Mais là, je crois que je prend mes désirs pour des réalités , et Eva Joly n'est pas près de voir cette (r)évolution de l'esbrouffe républicaine .

 Ne faisons plus défiler les fusils mais gardons les bal(le)s !

bal con du 14 juillet.jpg

 

 

« A M. le président de RUFFEY 1

Aux Délices, 21 juillet 1756.

Je ne suis qu'un petit prophète, monsieur et vous êtes un vrai poète, cui mens divinior atque os magna sonaturum. Il faut avouer que M. le maréchal de Richelieu doit être plus flatté de vos éloges que de ceux d'un homme qu'on pourrait regarder comme séduit par un attachement de tant d'années. Je crois que M. de La Marche 2 ferait mieux de venir à Genève, au temple d'Esculape, que d'aller dans ses terres de Bresse; si quelqu'un dans le monde est capable de le guérir, c'est M. Tronchin. Ses amis devraient l'engager à prendre ce parti. Il y a moins loin de ses terres à Genève qu'en Languedoc 3.
Il est bien triste de voir un homme aussi estimable dans un si triste état. Adieu, monsieur, les malades comme moi écrivent peu; mais vous ne doutez pas des sentiments qui m'attachent à vous. Ils sont si vrais que j'ose supprimer les cérémonies.

V. »

2 Claude-Philippe ( ou Philibert) Fyot de La Marche, ami de V* depuis leurs études au collège Louis le Grand : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Philippe_Fyot_de_La_Marche

3 M. de La Marche était allé consulter la Faculté de Montpellier.

 

il y a un peu d'amour- propre à moi de voir que l'Europe vous regarde des mêmes yeux que je vous ai vu depuis plus de vingt ans

... Il y a un peu d'amour-propre à moi de voir que le monde vous regarde des mêmes yeux que je vous ai vu, depuis trop peu d'années je dois l'avouer, -oserais-je paraphraser,- mon cher Voltaire .

Et je vous salue .

 

voltaire émile lambert 7874.JPG

Voltaire, par Emile Lambert, Maison Fusier à Ferney-Voltaire


 

 

 

« A M. le maréchal duc de RICHELIEU.

Aux Délices, 16 juillet [1756]

Mon héros et celui de la France, en vertu du petit billet 1 dont vous daignâtes m'honorer après votre bel assaut, j'eus l'honneur de vous dire tout ce que j'en pense, et de vous écrire à Compiègne. Vous allez être assassiné de poèmes et d'odes. Un jésuite de Diécon, un abbé de Dijon, un bel esprit de Toulouse, m'en ont déjà envoyé . Je suis le bureau d'adresses de vos triomphes. On s'adresse à moi comme au vieux secrétaire de votre gloire.
Ce qui me fait le plus de plaisir, c'est une Histoire de la révolution de Gênes, très-sagement écrite et très-exacte, qui paraît depuis peu en italien. On m'en a apporté la traduction en français on vous y rend toute la justice qui vous est due 2. Je vais incessamment la faire imprimer. J'avoue qu'il y a un peu d'amour- propre à moi de voir que l'Europe vous regarde des mêmes yeux que je vous ai vu depuis plus de vingt ans mais, en vérité, il y a cent fois plus d'attachement que de vanité dans mon fait. On dit que M. le duc de Fronsac 3 était fait comme un homme qui vient d'un assaut, quand il a porté la nouvelle. Il était, avec les grâces qu'il tient de vous, orné de toutes celles d'un brûleur de maisons. Il tient cela de vous encore. Demandez à votre écuyer si vous n'aviez pas votre chapeau en clabaud, et si vous n'étiez pas noir comme un diable, et poudreux comme un courrier, à la bataille de Fontenoy.
Je vous importune; pardonnez au bavard. »

 

1 Daté du 29 juin, jour où Port-Mahon capitula.

3 Louis-Antoine-Sophie de Vignerot du Plessis , fils unique du duc de Richelieu : voir page 353 : http://books.google.fr/books?id=I0sWAAAAYAAJ&pg=PA353&lpg=PA353&dq=duc+de+fronsac+1756+richelieu&source=bl&ots=eNlyTagEft&sig=E9IYuNDYNwLoAxm8FLPUYJBBhrA&hl=fr&sa=X&ei=lp8KUNKXE_C10QXIn8jgCg&ved=0CEwQ6AEwCA#v=onepage&q=duc%20de%20fronsac%201756%20richelieu&f=false

Ce duc, qui avait montré de la valeur au siège de Port-Mahon, venait de recevoir la croix de Saint-Louis pour récompense.

 

20/07/2012

Nous autres voisins du Rhône, nous savons toujours les nouvelles quelques jours avant vous autres Parisiens

... Et pan sur le bec !

N'est-il pas vrai Mam'zelle Wagnière ?

 

au fil du rhone 6703.jpg

 Et qu'il me soit permis, tel ce grand fleuve Rhône charriant furieusement ce tronc, de vous faire part d'une nouvelle qui me hérisse le poil, qui une fois de plus ne me rassure pas, venant de czar Poutine 1er et de l'église orthodoxe qui reprend bêtement des attitudes dépassées .

"Halte à la censure imbécile !"  ou "halte à la censure, imbéciles !" ( l'un et l'autre se dit, ou se disent) :

http://www.lepoint.fr/culture/priere-anti-poutine-les-pussy-riot-restent-en-detention-jusqu-en-2013-20-07-2012-1487752_3.php

 

 

 

« A M. le comte d'ARGENTAL.

Aux Délices, 16 juillet [1756]

Mon cher ange, on voit bien que vous ne m'écrivez pas les secrets de l'État, car vous m'envoyez vos lettres sans les cacheter. M. Tronchin, le conseiller de Genève 1, voit que vous attendez toujours avec impatience une tragédie; il y a grande apparence que la sienne 2 sera la première que vous aurez. Je vous servirai un peu plus tard. Il est permis d'être lent à mon âge. Vous me pardonnerez bien de préférer quelque temps Louis XIV aux héros de l'antiquité. Je ne pourrai être absolument à leurs ordres et aux vôtres que quand j'aurai mis le Siècle de Louis XIV dans son nouveau cadre.
Souffrez que je me défie un peu de toutes les anecdotes; celle des campements du prince Eugène, depuis le Quesnoi jusqu'à Montmartre, est plus que suspecte. Comment veut-on qu'on ait pris à Denain ce projet de campagne? Le prince Eugène n'avait pas son portefeuille dans les retranchements de Denain, où il n'était pas. Je ne veux pas ressembler à ce La Beaumelle, qui répète tous les bruits de ville à tort et à travers, qui paraît avoir été le confident de Monseigneur et de Mlle Choin, et qui parle du duc d'Orléans comme s'il avait souvent soupé avec lui.
Si jamais on imprime les Mémoires du marquis de Dangeau, on verra que j'ai eu raison de dire qu'il faisait écrire les nouvelles par son valet de chambre. Le pauvre homme était si ivre de la cour qu'il croyait qu'il était digne de la postérité de marquer à quelle heure un ministre était entré dans la chambre du roi. Quatorze volumes sont remplis de ces détails. Un huissier y trouverait beaucoup à apprendre, un historien n'y aurait pas grand profit à faire. Je ne veux que des vérités utiles. J'ai cherché à en dire depuis le temps de Charlemagne jusqu'à nos jours. C'est peut-être l'emploi d'un homme qui n'est plus historiographe, car ceux qui l'ont été ont rarement dit la vérité. Il y en a à présent de bien agréables à dire à M. le maréchal de Richelieu. J'étais fâché que ma prophétie courût, parce qu'on pouvait me soupçonner d'en avoir fait les honneurs mais j'étais fort aise d'être le premier à lui rendre justice. Il eut la bonté de me mander, le 29 du mois passé, l'accomplissement de ma prophétie. Nous autres voisins du Rhône, nous savons toujours les nouvelles quelques jours avant vous autres Parisiens.
M. le duc de Villars avait encore Mlle Clairon il y a trois jours. Je lui ai écrit, à cette Idamé; et si ma santé le permettait, j'irais l'entendre à Lyon mais je sens que je ne me transplanterais que pour venir vous voir, mon cher ange. Je pourrais bien faire cette partie l'année prochaine, avec quelques héros à cothurne et quelques héroïnes. Il n'est pas mal de se tenir quelque temps à l'écart c'est presque le seul préservatif contre l'envie et contre la calomnie, encore n'est-il pas toujours bien sûr.
Je ne sais pas comment Sémiramis aura réussi sans Mlle Clairon. Si la demoiselle Dumesnil continue à boire, adieu le tragique! Il n'y a jamais eu de talents durables avec l'ivrognerie. Il faut être sobre pour faire des tragédies et pour les jouer.
On me parait de tous côtés très-indigné contre La Beaumelle. Plusieurs personnes même trouvent assez étrange que cet homme soit tranquille à Paris, et que je n'y sois pas mais ces gens-là ne voient pas que tout cela est dans l'ordre. Adieu, mon divin ange; mes nièces vous embrassent. Mme de Fontaine est un miracle de Tronchin, si cela continue, vous la reverrez avec des tetons. Il fait bien chaud pour jouer Sémiramis; mais Crébillon ne fera-t-il pas jouer la sienne? c'est un de ses ouvrages qu'il estime le plus. Adieu; mille respects à tous les anges. »

 

le bonheur réel est dans vous, dans votre esprit sage et élevé; il est dans la satisfaction d'être aimée

... Ah ! comme Volti sait consoler et réconforter . Il est un bon coach !

 Et voici le sourire du bonheur

 

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« A Madame la duchesse de SAXE-GOTHA

Aux Délices, près de Genève, 12 juillet [1756]

Madame, mon attachement, ma sensibilité extrême pour tout ce qui intéresse Votre Altesse sérénissime, avaient prévenu la bonté que vous avez eue de daigner me parler de votre perte 1.
Je suis persuadé qu'elle éprouve tous les jours de nouvelles consolations dans des enfants si chers, si dignes d'elle et si bien élevés. Elle les voit croître sous ses yeux; elle est témoin de leurs progrès. Ce sera là, madame, le plus solide plaisir de votre vie. D'autres vont le chercher à Venise et à Naples; mais le bonheur réel est dans vous, dans votre esprit sage et élevé; il est dans la satisfaction d'être aimée. J'y compte pour beaucoup la grande maîtresse des cœurs je me flatte que les alarmes sur sa santé sont évanouies.
On a reconnu, dans Paris, que les Mémoires de Mme de Maintenon sont autant d'impostures, et que ses lettres, qui sont véritablement d'elle, ne contiennent pas beaucoup d'anecdotes intéressantes. Je suis persuadé qu'un esprit comme le vôtre s'amusera peu de tous ces détails inutiles.
La prise de Port-Mahon et les nouveaux traités occupent l'Europe davantage. Un homme de l'Académie des sciences, à Paris, nommé l'abbé de Gua 2, a voulu la faire trembler. Il a prédit un tremblement de terre pour le 9 de ce mois je me flatte qu'il n'aura pas été prophète.
Ce fameux Tronchin 3, qui a été à Paris inoculer nos princes et guérir tant de personnes, est chez moi actuellement avec une de mes nièces 4, qu'il a tirée des portes de la mort. J'aurais bien voulu qu'il eût été à Gotha dans ses voyages c'est véritablement un grand homme; mais je suis encore plus incurable qu'il n'est habile. Il faut se soumettre à sa destinée. La mienne, madame, est d'être dévoué à Votre Altesse sérénissime et à toute votre auguste famille, avec le plus profond respect et le plus tendre attachement. »

 

3 Théodore Tronchin, célèbre médecin .

4 Mme Marie-Elisabeth de Fontaine, sœur de Mme Marie-Louise  Denis .

 

19/07/2012

Vous trouveriez les environs de Genève bien changés; ils sont dignes des regards d'un homme qui a tout vu.

... Et qui connait pire et mieux .

Une urbanisation foisonnante, un manque de terrains à bâtir (et terrains trop chers), une population frontalière énorme sont en effet des choses qui n'étonnent pas par leur rareté, mais simplement par leur ampleur dans le pays de Gex et la Haute-Savoie .   D'où loyers disproportionnés boostés par les "riches" Suisses et un prix du m2 de terrain et de logement digne de Paris ou des bons coins sur la Côte d'Azur .

"L'homme qui a tout vu" a fort intérêt se dire qu'il a encore à voir le château de Voltaire .

En voila un qui fait une sieste à rallonge, hébergé par Voltaire

 

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« A M. le comte ALGAROTTI

Aux Délices, 7 juillet [1756]

Ho ricevuto colla più viva gratitudine, caro signor mio, ciô che ho letto col più gran piacere. Siete giudice d' ogni arte, e maestro d' ogni stile, et doctus sermonis cujuscumque lingux 1. Onm'assure que vous êtes parti de Venise après l'avoir instruite, que vous allez à Rome et à Naples. On me fait espérer que vous pourrez faire encore un voyage en France, et repasser par Genève; je le désire plus que je ne l'espère. Vous trouveriez les environs de Genève bien changés; ils sont dignes des regards d'un homme qui a tout vu. Je n'habite que la moindre maison de ce pays-là; mais la situation en est si agréable que peut-être, en voyant de votre fenêtre le lac de Genève, la ville, deux rivières 2, et cent jardins, vous ne regretteriez pas absolument Potsdam. Ma destinée a été de vous voir à la campagne, ne pourrais- je vous y revoir encore?
Ella troverà difficilmente un pittore tal quale lo vuole, e più difficilmente ancora un impresario, o un Swerts, che possa far rappresentare un opera conforme aile vostre belle regole; ma troverà nel mio ritiro des Délices, un dilettante appassionato di tutto ciô che scrivete, e non meno innamorato della vostra gentilissima conversazione.
Je suis trop vieux, trop malade, et trop bien posté pour aller ailleurs. Si je voyageais, ce serait pour venir vous voir à Venise; mais si vous êtes en train de courir, per Dio, venite a Ginevra.
Farewell, farewell I love you sincerely, and for ever. »

1 Horace, livre III, ode VIII, vers 5 .

2 L'Arve et le Rhône. Voltaire parle d'un troisième « fleuve » (l'Aire) dans sa lettre à Adhémar, de juillet 1757.