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17/12/2013

Les succès ont donc été balancés l'année 1758, et le seront probablement encore l'année prochaine, et l'année d'après et Dieu sait quand les malheurs du genre humain finiront!

...Avec le monde, à n'en point douter !

En attendant on communique à tout va, chats chattant , merci Skype !

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« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de SAXE-GOTHA

Aux Délices, le 27 novembre [1758].

Madame, il y a trop longtemps pour mon cœur que je n'ai eu l'honneur d'écrire à Votre Altesse sérénissime 1. Pardonnez à la déplorable santé d'un vieux Suisse. Je n'en ai pas pris moins d'intérêt à tout ce qui vous regarde. Je demandais à tous les Allemands qui venaient dans nos montagnes, si les armées n'avaient point passé sur votre territoire, si on n'avait point fait quelque extorsion dans Altembourg, selon le nouveau droit des gens de ce temps-ci. J'ai dit cent fois Malheureux Leipsick! malheureux Dresde! mais que je ne dise jamais Malheureux Gotha . Les succès ont donc été balancés l'année 1758, et le seront probablement encore l'année prochaine, et l'année d'après et Dieu sait quand les malheurs du genre humain finiront! Plus je vois ces horreurs, plus je m'enfonce dans la retraite. J'appuie ma gauche au mont Jura, ma droite aux Alpes, et j'ai le lac de Genève au devant de mon camp; un beau château sur les limites de la France, l'ermitage des Délices au territoire de Genève, une bonne maison à Lausanne, rampant ainsi d'une tanière dans l'autre, je me sauve des rois et des armées, soit combinées, soit non combinées. Malheur à qui a des terres depuis le Rhin jusqu'à la Vistule! J'espère qu'au moins Vos Altesses sérénissimes seront tranquilles cet hiver. Votre prudence fera le bonheur de vos sujets, et détournera l'orage de vos États.

Je me mets aux pieds de votre auguste famille. Je joins mes jérémiades à celles que fait avec esprit la grande maîtresse des cœurs, je salue la forêt de Thuringe. Je supplie Votre Altesse sérénissime de ne jamais oublier le bon vieux Suisse, qui lui est attaché si tendrement avec le plus profond respect.

V. »

 

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