02/06/2014
J'y achève ma vie en paix, mais il n'y a point de jour où je ne fasse des vœux pour la prospérité de la vôtre
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« A Louise-Ulrique de Prusse, reine de Suède 1
Au château de Tournay
par Genève 9 avril 1759 2
Madame, le roi votre frère m'a ordonné de payer ce triste tribut à la mémoire de Mme la margrave de Bareith . Je sais qu’il aime votre Majesté pour le moins autant qu'il aimait celle qu'il regrette aujourd'hui . J'obéis à ses intentions et aux sentiments de mon cœur en mettant aux pieds de Votre Majesté ce faible monument qu'il a voulu que j'élevasse à une sœur qui était digne de vous , et qui était ornée de quelques unes de vos vertus . Puissent ces vertus madame vous procurer sur le trône une félicité qu'on ne trouve guère ni sur le trône ni ailleurs . Je ne vois guère que des calamités dans ce monde . Il me semble qu'il était moins malheureux et moins pervers quand je faisais ma cour à Votre Majesté à Montbijou . Je vis retiré dans un pays tranquille dont les orages n’approchent point . J'y achève ma vie en paix, mais il n'y a point de jour où je ne fasse des vœux pour la prospérité de la vôtre .
Je suis avec le plus profond respect
Madame
de Votre Majesté
le très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
comte de Tournay »
2 Cette lettre accompagne un exemplaire imprimé de l'ode .
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