Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/12/2014

je demande seulement, comme citoyen, si vous pensez que nous aurons la paix. Je la vois nécessaire pour nous. J'ai bien de la peine à la voir glorieuse

... Question ouverte à tout citoyen du monde qui répondra "non" beaucoup trop souvent à mon goût et laissera encore une grande amertume en cette période de fêtes .

 partage-carte-paix-2015-850.jpg

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ARGENTAL
Aux Délices, 15 décembre [1759] 1
Je me flatte, mon divin ange, que la mort funeste de la princesse 2 que vous regrettez ne changera rien à votre destinée, et que votre place n'en sera pas moins pour vous une source de choses utiles et agréables. Permettez-moi de vous marquer toute la part que nous prenons, Mme Denis et moi, à ce triste accident. Je suis persuadé que madame l'infante vous avait bien goûté, qu'elle sentait tout ce que vous valez ; et, en ce cas, vous perdez beaucoup. Votre cœur sera affligé ; mais, quoique votre intérêt ne soit pas pour vous un motif de consolation, il faut bien que vos amis envisagent cet intérêt, que vous êtes bien homme à négliger.
Voilà, dit-on, de belles espérances de paix; le roi d'Angleterre l'offre en vainqueur. Je ne veux point demander si cette déclaration de sa part est une suite de certaines démarches; je demande seulement, comme citoyen, si vous pensez que nous aurons la paix. Je la vois nécessaire pour nous. J'ai bien de la peine à la voir glorieuse ; mais j'attends tout des lumières et de la belle âme de M. le duc de Choiseul.

C'est alors que nous pourrons mettre les chevaliers français sur la scène; ils seront à vos ordres comme l'auteur. Cette Femme qui a raison me fait de la peine ; on la dit imprimée, et très-mal : c'est ma destinée, et cette destinée désagréable a été toujours la suite de ma facilité. On ne se corrige de rien ; au contraire, les mauvaises qualités augmentent avec l'âge comme les bonnes. Que vous êtes heureux! et que cette loi de la nature vous est favorable ! Je vous souhaite, et à Mme Scaliger, une jolie année 1760, et cinq ou six bonnes pièces nouvelles. Si j'avais du temps j'en ferais une, bonne ou mauvaise; mais Pierre m'appelle; je ne connais que vous et lui.

V.

Je me flatte encore une fois que M. le duc de Choiseul n'est pas mécontent de moi, et que vous fortifiez les bontés dont il m’honore . Je n'ai point d'autre prétention . »

1 Date complétée par d'Argental ; une tache d'encre sur l'orignal fait interpréter le 15 en 11 pour la copie Beaumarchais, date suivie par les éditions suivantes . Le dernier paragraphe en bas de page est supprimé dans la copie Beaumarchais et manque dans les éditions suivantes .

2 Louise-Élisabeth de France, duchesse de Parme, fille de Louis XV et femme du duc de Parme, morte le 6 décembre, de la petite vérole. Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_de_France_%281727-1759%29

 

Les commentaires sont fermés.