23/02/2015
la nécessité indispensable de s'accommoder avec la province pour le sel et pour la suppression des bureaux
... A savoir, nouveau découpage territorial et suppression d'une foule de fonctionnaires qui ne fonctionnent que pour appliquer des règlements amphigouriques . C'est non seulement souhaitable, mais absolument, vitalement nécessaire .
Que l'Alsace ait refusé de s'allier à la Lorraine et Champagne-Ardennes ne m'étonne qu'à moitié , ils sont encore perturbés là-bas, trop fiers ou plutôt trop orgueilleux, trop favorisés par la zone frontière allemande, et donc trop riches, surtout ne voulant pas partager avec une région défavorisée ; en tout cas c'est comme ça que je le ressens, et c'est plus que déplaisant .
« A Louis-Gaspard Fabry
subdélégué, et maire
à Gex
22 février 1760
Monsieur, j'ai l'honneur de vous donner avis que M. d'Epinay fermier général a parlé fortement à ses confrères au sujet du pays de Gex et de la nécessité indispensable de s'accommoder avec la province pour le sel et pour la suppression des bureaux . On me mande que l'affaire est en très bon train ; vous la finirez de la manière que vous jugerez la plus convenable . Peut-être n'est-il pas mal qu'on tienne en haleine la compagnie qui se présente, parce qu'il se pourrait bien faire que monsieur le contrôleur général acceptât les cent mille écus pour le roi, dans la disette où l'on est d'argent, en abandonnant d'ailleurs aux fermiers généraux 15000 livres sur le prix général de leur bail . Il y a cent manières de tourner la chose, mais la plus sûre sera de s'aboucher avec M. d'Epinay, qui probablement viendra traiter avec vous .
Je suis obligé de faire déclarer sous serment, par mes voituriers de Ferney, et par les témoins de Mollis, boucher, et par Soubairan, cabaretier, que les dits voituriers étaient en règle et n'avaient point passé le bureau de Saconnex, quand on nous fit l'avanie, à ma nièce et à moi, de saisir nos blés . Monsieur l'intendant nous a mandé que nos voituriers n'étaient pas en règle . Nous devons prouver qu'ils y étaient, et si monsieur l'intendant, par quelque motif que je ne puis concevoir ne nous rendait pas la justice qui nous est due, malgré la protection de M. le duc de Choiseul et de monsieur le contrôleur général, nous serions obligés de nous adresser au roi . Mais nous espérons que la bonté et l'équité de M. de Fleury ne nous réduira pas à cette nécessité .
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois
monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
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