Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/12/2016

Les Français commencent à se former

... A l'école de la république . Brillantes pédagogies dont voici un bref résumé en image ...

Afficher l'image d'origine

 

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 30 décembre 1761]

Je souhaite la bonne année à monsieur Caro, à madame Cara, à madame la mère, et à monsieur Philibert .

Monsieur Caro saura que le 22è décembre notre frère Damilaville n'avait reçu aucune consolation, aucune instruction de monsieur Caro . Que monsieur Caro devait écrire à M. de Mazières fermier général . Que c'est la seule manière d'obtenir grâce pour son ballot . Que ce ballot est très hasardé, et qu'on n'a pris aucune des précautions nécessaires . Je ne doute pas que monsieur Caro n'ait déjà prévenu toutes les plaintes de notre très aimé et très zélé frère Damilaville .

On a imprimé, et on débite à Paris , un livre attribué à Saint-Evremond, intitulé Examen de la religion 1. C'est le livre le plus pulvérisant qu'on ait jamais écrit sur cette matière . Les Français commencent à se former . »

1 Examen de la religion dont on cherche l'éclaircissement de bonne foi . Attribué à M. de Saint-Evremond, traduit de l'anglais de Gilbert Burnet, 1761 .On avait toujours attribué cet ouvrage à La Serre, mais Gustave Lanson a réfuté cette attribution dans ses « Questions diverses sur l'histoire de l'esprit philosophique en France avant 1750 », 1912 . Sur un des exemplaires qu'il possédait, V* a écrit en face du nom de Saint-Evremond : « Il lui est très faussement attribué. Ce n'est point là son style, j'en ignore l'auteur .»

 

Agréez le tendre respect d'un vieux radoteur du pays des Alpes

...

 

 

« A César-Gabriel de Choiseul, comte de Choiseul

Aux Délices , 28 décembre 1761 1

Monseigneur, vous donnez la bonne année à la France en lui donnant l'Espagne . Cela vaut ma foi mieux que Le Droit du seigneur .

Je vous recommande Luc .

Agréez le tendre respect d'un vieux radoteur du pays des Alpes .

V. »

1 Le manuscrit olographe est passé en dernier lieu à la vente de l'école de droit de Northwestern university (Chicago) le 12 décembre 1931 ; l'édition Suard donne à tort le duc de Choiseul pour destinataire .

 

cette unité ferait un trop grand contraste avec les zéros qu'on trouve

... Un peu partout !

Et dire que ces zéros croient dur comme fer que parce qu'ils sont nombreux et unis ils font plus que zéro , défi en toute logique à toute loi mathématique, sauf erreur . Zéros, en pagaille, je sais que vous ne vous reconnaitrez pas, et continuerez à vous prendre pour les guides du peuple, oubliant que vous n'êtes que derrière la virgule, impuissants .

 Afficher l'image d'origine

 

 

 

« A Marie-Françoise-Catherine de Beauvau-Craon, marquise de Boufflers-Remiencourt 1

Aux Délices par Genève 28 décembre 1761

Vous m'avez permis madame d'avoir l'honneur de vous écrire quelquefois . Je profite de cette liberté pour vous dire que le roi ayant daigné souscrire pour la valeur de deux cents exemplaires de la nouvelle édition de Corneille, l'empereur pour cent, l'impératrice pour cent, l'impératrice de Russie 2 pour deux cents, Sa Majesté le roi de Pologne a souscrit pour un 3. Nous allons imprimer les noms des souscripteurs . Je crains qu'il y ait une méprise dans cette unité du roi de Pologne . Il me paraît que cette unité ferait un trop grand contraste avec les zéros qu'on trouve dans la souscription de tant d'autres souverains . Je crains de lui déplaire et c'est le but de ma lettre . Mlle Corneille ne demande point une libéralité trop forte et qui ne puisse être à charge . Mais j'ai peur qu'il ne convienne pas à la dignité du roi de Pologne que son nom paraisse pour un seul exemplaire .

J'ai cru que je ne pouvais mieux m’adresser qu'à vous madame pour savoir ce qui convient, et quelle est l'intention de Sa Majesté .

Pardonnez-moi cette importunité, elle me procure l'honneur de me rappeler à votre souvenir .

Il est vrai que Mlle Corneille n'est pas Lorraine, mais elle est la nièce du grand Corneille . Le roi de Pologne est devenu français, il écrit en français . Il s'appelle le bienfaisant .

J'ai l'honneur d'être avec bien du respect

madame

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

2 V* a écrit puis rayé pour cent .

3 Une note en marge, apparemment de la main du chevalier de Boufflers, selon Cayrol, dit : « M. de Voltaire s'est trompé et le roi de Pologne a souscrit pour 50, qui lui ont été remis . » En fait, le roi Stanislas ne figure pas dans la liste des souscripteurs .