14/12/2017
Vous savez belle âme, combien il est doux de faire des heureux
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« A Claude-Philippe Fyot de La Marche
A Ferney 23 janvier [1763] 1
Je reçois dans le moment une lettre de M. Tronchin le fermier général par laquelle il me demande le billet et le double du billet pour vous les remettre lui-même . J'écris à Lyon mon aimable et respectable magistrat, je mande à l’associé de M. Tronchin qu'il envoie sur-le-champ ces billets que je comptais vous faire parvenir en droiture . À leur défaut je vous renvoie la procuration qui n’aura plus lieu moyennant l'arrangement que vous prenez . Les vingt mille livres serviront toujours de dot à Mlle Corneille . Nous la marions selon toutes les apparences à un autre Bourguignon, un fils d'un maître des comptes de Dole, notre voisin, jeune officier très aimable . On dit que vous n'étiez pas trop content de la famille Cormont 2. Je ne veux point d'un gendre qui vous déplaise . Si vous étiez à la Marche la noce viendrait danser dans votre parc .
Les yeux me font mal, les neiges m'aveuglent, je ne peux écrire longtemps, sans cela je vous écrirais huit pages . Vous savez belle âme, combien il est doux de faire des heureux . Je cherche à vous imiter de loin .
V. »
1 L'édition Correspondance inédite (1836) omet les deux dernières phrases de même que les éditions suivantes .
2 Voir lettre du 10 janvier 1763 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/11/24/nous-crumes-ne-pouvoir-mieux-faire-que-de-tacher-de-lui-proc-6002364.html
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