15/04/2021
les deux partis pourraient bien avoir un peu tort ; [que] la meilleure médiation est de les faire boire ensemble
... Pourvu que ça ne finisse pas comme dans "Le loup et l'agneau" !
J'aime à honorer nos grands saints
« A Pierre-Michel Hennin
A Ferney 22è décembre 1765
Eh bien ! je vous disais donc 1, monsieur, que je suis dans mon lit, environné de neige ; que je voudrais de tout mon cœur pouvoir venir vous demander à dîner, et que Mme Denis voudrait pouvoir venir arranger vos meubles ; que je vous crois cent fois plus propre à concilier tout qu’aucun lieutenant général des armées du roi ; que vous êtes très-aimable ; que je persiste dans mes souhaits plutôt que dans mon avis ; que Jean-Jacques Rousseau n’est ni le plus habile ni le plus heureux des hommes ; que les deux partis pourraient bien avoir un peu tort ; que la meilleure médiation est de les faire boire ensemble ; que la paix est rare chez les hommes ; qu’après avoir essayé bien des choses on trouve que la retraite est ce qu’il y a de mieux ; et que dans ma retraite ce qu’il y aura de mieux pour moi, ce sera que vous vouliez bien l’honorer quelquefois de votre présence, quand vos affaires, ou plutôt les affaires d’autrui, vous le permettront ; qu’enfin je suis entièrement à vos ordres tant que je végéterai au pied du mont Jura. »
1 Cette façon de commencer la lettre s'explique par les derniers mots de celle de Hennin du 22 décembre : « C’est pour la dernière fois, monsieur, que je finirai mes billets comme une lettre, et je vous serai très obligé d’en agir de même avec moi. Désormais je commencerai par Je vous disais donc, et vous laisserai suppléer à la fin les expressions de respect et de dévouement avec lesquels, etc .»; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1765/Lettre_6196
Le billet s'oppose à la lettre par l'absence des formules de politesse habituelles .
11:21 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.