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24/07/2021

on condamnera le Conseil à être fouetté avec des lanières tirées du cul des citoyens

... Vous voyez l'image ? Les citoyens s'endurcissent, du cuir leur pousse, quitte à ne plus pouvoir s'asseoir, ils vont s'en servir .

Voila ce que c'est que de vouloir faire payer des amendes qui valent la peau des fesses , ô ministres intègres , sénateurs et parlementaires  ! https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/pas...

 

 

« A Philippe-Antoine de Claris, marquis de Florian

Ferney le 1er mai 1766 1

Vous faites très-bien, monsieur, de n’aller qu’à la mi-mai à Hornoy. La nature est retardée partout, après le long et terrible hiver que nous avons essuyé. Les trois quarts de mes arbres sont sans feuilles, et je ne vois encore que de vastes déserts.

La grande place de l’homme 2 qui juge, sur le Panégyrique du Dauphin, que l’abbé Coyer est un athée, est apparemment une place aux Petites-Maisons, et je présume que votre ami le calculateur doit être de son conseil. Je réduis tout net ce calcul à zéro . M. de Beauteville me parait d’une autre pâte. Je ne sais s’il connaît bien encore les Genevois ; ils ne sont bons Français qu’à dix pour cent. Nous verrons comment la médiation finira le procès, et si on condamnera le Conseil à être fouetté avec des lanières tirées du cul des citoyens.

Il n’y a pas longtemps que messieurs du Conseil me présentèrent leur terrier, par lequel ils me demandent un hommage-lige pour un pré. Je leur ferai certainement manger tout le foin du pré avant de leur faire hommage-lige. Ces gens-là me paraissent avoir plus de perruques que de cervelle.

Avant que vous partiez pour Hornoy, mon cher monsieur, permettez que je vous fasse souvenir du factum de M. de Lally, que vous avez eu la bonté de me promettre. Je suis bien curieux de lire ce procès ; je connais beaucoup l’accusé, et je m’intéresse à tout ce qui se passe dans l’Inde, à cause des brames mes bons amis, qui sont les prêtres de la plus ancienne religion qui soit au monde, mais non pas de la plus raisonnable. Si je pouvais, par votre crédit, avoir le mémoire de Lally et celui des Sirven, vous feriez ma consolation.

Comme je suis extrêmement curieux, je voudrais bien aussi savoir quelque chose de M. de La Chalotais. Vous me paraissez toujours bien informé. J’ai recours à vous dans les derniers jours où vous serez à Paris. J'attends avec un peu d'impatience le mémoire sur les Sirven ; je suis plus languedochien 3 que jamais ; mais mon affection ne va pas jusqu’au parlement de Toulouse. Il se forme bien des philosophes dans vos provinces méridionales ; il y en a moins pourtant que de pénitents blancs, bleus, et gris. Le nombre des sots et des fous est toujours le plus grand.

Notre Ferney est devenu charmant tout d’un coup. Tous les alentours se sont embellis ; nous avons, comme dans toutes les églogues, des fleurs, de la verdure et de l’ombrage ; le château est devenu un bâtiment régulier de cent douze pieds de face ; nous avons acquis des bois, nous nageons dans l’utile et dans l’agréable ; il ne manque à cette terre que d’être en Picardie.

Allez donc à Hornoy, messieurs ; jouissez en paix d’une heureuse tranquillité, buvez quelquefois à ma santé, et puissé-je vous embrasser tous avant de mourir . »

1 L'édition de Kehl , suivie des autres éditions, fond les premier et avant dernier paragraphes ainsi que le passage Vous me paraissez …. à Paris du cinquième en une version abrégée , remaniée et datée du 2 mai 1766.

2 Un homme de la cour .(Beuchot)

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