24/09/2022
Quand la fripons s'affligent, ils faut que les honnêtes gens rient
... Goal !
« A Gabriel Cramer
à Tournay
Je vous prie, mon cher ami, de me faire envoyer par Chirol au Lyon d'or chez mon correspondant Souchay une douzaine d'exemplaires de la lettre à M. de Beaumont. Est-il vrai que l’ami Vernet soit parent du prédicant Vernet de Carcassonne, à qui le grand Covelle a rendu tant de justice dans ses Honnêtetés littéraires ? Quand la fripons s'affligent, ils faut que les honnêtes gens rient .
Mille tendres amitiés .
V.
Mardi matin [7 avril 1767] »
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Je fais beaucoup plus de cas de mon âme que de mon gosier
... C'est beaucoup dire, car si le gosier est à sec , je ne donne pas cher de la survie de l'âme ; il est des lois naturelles inéluctables ; et encore faudrait-il d'abord que l'âme existât pour qu'elle ait une chance/risque de survivre .
« A Simon-Nicolas-Henri Linguet
Ferney, 6 Avril 1767 1
Je comptais, monsieur, vous remercier de jour en jour en connaissance de cause, et vous parler du plaisir que m’aurait fait le livre que vous avez bien voulu m’envoyer, mais je ne l’ai point encore reçu. Il est, depuis près de trois semaines, à la douane de Lyon. Il n’y a plus de communication entre Lyon et Genève. Votre livre est arrêté avec du vin de Bourgogne . Passe encore pour du vin, mais je ne puis supporter qu’on me prive d’un ouvrage dont on m’a dit tant de bien, et dans lequel j’espérais m’instruire. Je fais beaucoup plus de cas de mon âme que de mon gosier, et je consens que les soldats qui m’entourent boivent mon vin, pourvu que je vous lise.
Au reste, que puis-je vous répondre sur l’article de Jean-Jacques Rousseau, sinon que je le plains beaucoup d’avoir insulté ses amis et ses bienfaiteurs, d’avoir manqué à sa patrie et d’avoir mérité l’indignation des ministres à qui nous devons la paix.
J’ai l’honneur d’être, monsieur, avec tous les sentiments que je vous dois, etc. »
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