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08/02/2023

On ne plaint point son argent pour avoir un Opéra-Comique, et on le plaindra pour avoir des aqueducs dignes d'Auguste

... On ne plaint point son argent pour les chaines payantes et les places de stade pour le foot et les footeux millionnaires et on râle pour l'installation d'éoliennes et parcs photovoltaïques  . On a des priorités d'égoïstes imbéciles . On en crèvera .

 

 

« A Antoine Deparcieux

Au château de Ferney, par Genève, le 17 juillet 1767 1

Vous avez dû, monsieur, recevoir des éloges et des remerciements de tous les hommes en place ; vous n'en recevez aujourd'hui que d'un homme bien inutile, mais bien sensible à votre mérite et à vos grandes vues patriotiques 2. Si ma vieillesse et mes maladies m'ont fait renoncer à Paris, mon cœur est toujours votre concitoyen. Je ne boirai plus des eaux de la Seine, ni d'Arcueil, ni de l'Yvette, ni même de l'Hypocrène ; mais je m'intéresserai toujours au grand monument que vous voulez élever. Il est digne des anciens Romains, et malheureusement nous ne sommes pas Romains. Je ne suis point étonné que votre projet soit encouragé par M. de Sartines. Il pense comme Agrippa mais l'Hôtel de Ville de Paris n'est pas le Capitole. On ne plaint point son argent pour avoir un Opéra-Comique, et on le plaindra pour avoir des aqueducs dignes d'Auguste. Je désire passionnément de me tromper. Je voudrais voir la fontaine d'Yvette former un large bassin autour de la statue de Louis XV. Je voudrais que toutes les maisons de Paris eussent de l'eau, comme celles de Londres. Nous venons les derniers en tout. Les Anglais nous ont précédés et instruits en mathématiques, les Italiens en architecture, en peinture, en sculpture, en poésie, en musique; et j'en suis fâché.

J'ai l'honneur d'être, avec l'estime infinie que vous méritez, et avec la reconnaissance d'un concitoyen, monsieur, votre, etc. »

 

1 Édition Épîtres, satires, contes, odes et pièces fugitives, .

2 Antoine Deparcieux, né le 28 octobre 1703, à Cessous, diocèse d'Uzès, associé de l'Académie des sciences depuis 1746, mort le 2 septembre 1768, avait publié des Mémoires sur la possibilité et la facilité d'amener auprès de l'Estrapade à Paris les eaux de la rivière d'Yvette, 1763, in-i". Il a donné un Troisième Mémoire sur le projet d'amener l'Yvette d Paris, 1768, in-12. ( note de édition Garnier )

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Deparcieux_(1703-1768)

et : https://www.ifpass.fr/leblogdesexperts/antoine-deparcieux-pere-de-lactuariat-moderne

Deparcieux, un physiocrate, a envoyé à V* son Second mémoire sur le projet d'amener à Paris la rivière d'Yvette, , ou même un premier exemplaire du Troisième mémoire sur le projet d'amener l'Yvette à Paris, 1768 dont il a lu le texte à l'Académie des sciences en 1767, ou encore les Analyses comparées des eaux de l'Yvette, de Seine, d'Arcueil, de Ville-d'Avray, de Sainte-Reine et de Bristol, imprimées à la suite du second mémoire sur le projet d'amener à Paris la rivière d'Yvette, lu à l'assemblée publique de l'Académie royale des sciences, le mercredi 12 novembre 1766; sur ce dernier ouvrage, voir la Correspondance littéraire, VII, 398 .

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9661863h/texteBrut

et : https://vieux-marcoussis.pagesperso-orange.fr/Chroniques/yvette1.htm

 

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