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20/02/2023

j’aime mieux mes enfants tortus et bossus, que les beaux bâtards que l’on me donne

... Paroles du président à qui l'on demande de liquider son gouvernement ?

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

A Ferney, 22è Juillet 1767.

Je me flatte, monseigneur, que c’est par votre ordre que M. de Gudanes, commandant au pays de Foix, a fait de justes menaces à La Beaumelle ; mais ces menaces ne l’empêchent pas de faire secrètement réimprimer dans Avignon les calomnies affreuses qu’il a vomies contre la maison royale, et contre tout ce que nous avons de plus respectable en France . Après le crime de Damiens, je n’en connais guère de plus grand que celui d’accuser Louis XIV d’avoir été un empoisonneur, et de vomir des impostures non moins exécrables contre tous les princes. J’ignore si vous êtes actuellement à Paris ou à Bordeaux ; mais, en quelque endroit que vous soyez, vos bontés me sont bien chères, et j’espère qu’elles feront toujours la plus grande douceur de ma retraite. Je compte sur votre protection pour les Scythes à Fontainebleau ; j’aurai l’honneur de vous envoyer la nouvelle édition qu’on fait à Lyon ; je vous demanderai qu’il ne soit pas permis aux comédiens de mutiler mes pièces. Vous savez qu’il y a des gens qui croient en savoir beaucoup plus que moi, et qui substituent leurs vers aux miens. Je ne fais pas grand cas de mes vers ; mais enfin j’aime mieux mes enfants tortus et bossus, que les beaux bâtards que l’on me donne.

Je ne sais pas encore quelles sont vos résolutions sur Gallien ; il y a longtemps que je ne l’ai vu ; il est presque toujours à Genève. Si j’avais cru que vous le destinassiez à être votre secrétaire, je l’aurais engagé à former sa main ; mais comme vous ne m’avez jamais répondu sur cet article, et que je n’ai point d’autorité sur lui, je me suis borné à le traiter comme un homme qui vous appartient, sans prendre sur moi de lui rien prescrire. Je souhaite toujours qu’il se rende digne de vos bontés.

Je n’ai que des nouvelles fort vagues touchant le curé de Sainte-Foy et les protestants qui sont en prison. Cette affaire m’intéresse, parce qu’elle peut beaucoup nuire à celle des Sirven qui se jugera à Compiègne.

Je vous supplie de conserver vos bontés au plus ancien serviteur que vous ayez, et au plus respectueusement attaché.

V. »

 

 

 

 

 

 

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