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16/05/2023

Je m'imagine qu'il est occupé de son triomphe

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Pour oublier le présent

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

9 octobre 1767 1

Mon cher ami, je n'ai point encore de nouvelles de Marmontel. Je m'imagine qu'il est occupé de son triomphe 2; mais le pauvre Bret 3, son approbateur, reste toujours interdit. On commença donc par en croire les Riballier et les Coger, et on finit par bafouer la Sorbonne et les marauds du collège Mazarin, sans pourtant rendre justice ni à M. Marmontel ni à l'approbateur. Ainsi les gens de lettres sont toujours écrasés, soit qu'ils aient tort, soit qu'ils aient raison. Tachez de faire courir la lettre à Coger et de lui en faire tenir des premiers.

Mandez-moi des nouvelles de Charlot, et surtout,songez bien que ce n'est pas moi qui ai donné Charlot à l'enchanteur Merlin ; la Sorbonne ne manquerait pas de dire que Charlot est déiste .

Va-t-on entamer l'affaire des Sirven à Fontainebleau ? Puis-je en être sûr ? car je ne voudrais pas fatiguer M. Chardon d'une lettre inutile. Ma santé va toujours en empirant, et je suis bien inquiet de la vôtre .

Adieu, mon cher ami nous savons tous deux combien la vie est peu de chose, et combien les hommes sont méchants.

Voulez-vous bien avoir la bonté d'envoyer ce paquet à M. de Laleu et cet autre à M. Pinon Ducoudrai  4? »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. la plus complète a été suivie ; B. H. ; l'édition de Kehl y insère trois paragraphes venant de la lettre du 4 octobre 1767 et y omet, suivie de toutes les éditions, les passages Tâchez de faire courir […] que Charlot est déiste, et Voulez-vous […] Ducoudrai ?

2 La Sorbonne est embarrassée car le chapitre de l'Examen de Bélisaire relatif à la tolérance soulève des objections de la part du pouvoir civil . C'est ce que d'Alembert a annoncé à V* dans une lettre du 22 septembre 1767 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/03/correspondance-avec-d-alembert-partie-47.html

Note de l'édition Garnier : Le gouvernement venait d'arrêter la censure de la Sorbonne et le mandement de l'archevêque de Paris contre Bélisaire.

3 Ms. 2 et toutes éditions : Lebret.

Une assez longue maladie ne m'a pas permis encore de lire le nouveau livre dont vous me faites l'honneur de me parler ; mais j'en ai grande opinion, puisque vous l'approuvez

... Ainsi va le monde littéraire et sa cohorte de prix plus ou moins baroques . Bruno Le Maire et Eric Zemmour , grands gâcheurs de papier, comptent bien évidemment sur leurs cours à leur dévotion pour éviter le ridicule de la mise au pilon dès parution de leurs élucubrations . Nul besoin pour moi de connaître l'opinion de quiconque .

 

 

« Au prince Dimitri Mikhailovitch Golitsin

7è octobre 1767 à Ferney 1

Monsieur le prince,

Il y a quelques semaines que M. le comte de Voronzoff, ambassadeur à la Haye, me fit l'honneur de m'envoyer les lettres de M. le prince de Repnin 2. Je reçus, l'ordinaire suivant, par la poste de France, un gros paquet contre-signé Choiseul, contenant plusieurs mémoires imprimés et manuscrits concernant toutes les grandes choses que fait l'impératrice pour la gloire de la Russie et pour le bonheur de la Pologne. Je crois que ce paquet venait de la part de Votre Excellence, et j'eus l'honneur de vous en donner avis.

Le titre de mère de la patrie restera à l'impératrice malgré elle. Pour moi, si elle vient à bout d'inspirer la tolérance aux autres princes, je l'appellerai la bienfaitrice du genre humain. Le mérite des Français est qu'on célèbre ses louanges dans leur langue, qui est devenue, je ne sais comment, celle de l'Europe. Puissions-nous l'imiter comme nous la célébrons.

J'ai l'honneur d'être, avec bien du respect, monsieur le prince, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.

L'Admirateur de Catherine II.

P. S. Une assez longue maladie ne m'a pas permis encore de lire le nouveau livre dont vous me faites l'honneur de me parler 3; mais j'en ai grande opinion, puisque vous l'approuvez . »

1 Original avec post-scriptum autographe ; édition baron Th. A. Bühler, « Lettres inédites de Voltaire » dans les Publications de l'Association historique impériale russe (en russe), 1875.

Voir : Collection de Documents, Mémoires et Correspondances relatifs à l'histoire de l'empire de Russie, tome XV, page 623.

3 Le livre de Le Mercier de La Rivière ; voir lettre du 8 août 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/03/29/je-vous-l-avais-bien-dit-qu-il-fallait-passer-sa-vie-a-comba-6435778.html