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31/05/2023

Ce n'est pas sa faute assurément si je ne suis pas payé, mais c'est sa faute de promettre ce qu'il ne peut exécuter

... Et je ne suis pas le seul à en vouloir au gouvernement .

BLReview - Le droit à l'erreur, fausse route ou obligation d'expérimenter ?

 

 

 

« A Sébastien Dupont

A Ferney 31 octobre 1767

Mon cher ami, je reçois votre lettre, et celle du procureur que vous avez choisi 1. Je vous demande en grâce d'exiger de lui qu'il fasse sur-le-champ une opposition entre les mains des régisseurs de Riquewirh et des fermiers du Martinet. Il est essentiel que mes démarches soient faites en même temps en Alsace et en Franche-Comté . Je crois qu'on peut toujours faire une opposition sans avoir la grosse en main, sauf à la produire ensuite . Tout mon but est de forcer M. le duc de Virtemberg de mettre de l'ordre dans ses affaires, à ne se pas ruiner, et à ne pas ruiner ses créanciers. Quand il verra qu'on fait des saisies en France, tandis que la commission impériale lui impose des lois en Souabe, il faudra bien qu'il prenne un parti raisonnable, dans la crainte de se voir en tutelle . Il aurait même la douleur de ne pouvoir s'opposer à la vente de ses terres, s'il ne prenait incessamment une résolution digne de son rang. Il est fort mal à M. Jeanmaire de ne m'avoir point averti du désordre des affaires, et de m'avoir toujours donné des paroles qu'il savait bien ne pouvoir tenir. Il m'a envoyé, en dernier lieu, quatre mille cinq cents livres, au lieu de soixante-deux mille qu'il m'avait promises . Ce n'est pas sa faute assurément si je ne suis pas payé, mais c'est sa faute de promettre ce qu'il ne peut exécuter . M. De Montmartin a été plus sincère que lui. En un mot, mon cher ami, je compte sur vous comme sur ma seule ressource . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur. ·

Voltaire.

Je vous prie de me mander à quoi se monte la créance du baron banquier Dietrich, et celle des marchands de Lyon qui ont fourni de belles étoffes à des filles. »

1 Simon ; voir lettre du 3 novembre 1767 à Dupont.

Il faut bien, quelque philosophe que l'on soit, ne pas négliger absolument ses affaires temporelles

... Hier, il y a deux cent quarante cinq ans, Voltaire cessait de se soucier des affaires temporelles et nous laissait son oeuvre extraordinaire et sa pensée remarquable : https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article7857

VIVE   VOLTAIRE

Je meurs en adorant Dieu, en aimant mes amis, en ne haïssant pas mes ennemis, en détestant la superstition.

 

« A Etienne-Noël Damilaville

31 octobre 1767 1

Je reçois, mon cher ami, une lettre d'un des nôtres, nommé M. Dupont, avocat au conseil souverain d'Alsace, qui me mande vous avoir adressé des papiers d’affaires très importants pour moi . Il faut bien, quelque philosophe que l'on soit, ne pas négliger absolument ses affaires temporelles .

Je vous enverrai de petites notes sur La Comtesse de Givry, supposé qu'on la réimprime. Je crois que le parti de faire des notes est plus convenable que celui de faire un discours en forme sur Henri IV . Cette besogne est ébauchée autant que ma faible santé l'a pu permettre, mais je ne veux pas faire un travail inutile ; ainsi je vous prie de me mander si en effet on prépare une nouvelle édition . »

1 Copies contemporaines : Darmstadt B. ; B.H. . L'édition de Kehl amalgame quelques mots de la présente lettre et de celle du 4 novembre 1767 et au début de celle du 2 novembre .