Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/06/2023

Je ne puis attendre votre réponse que quinze jours . La situation cruelle où je suis ne me permet pas un plus long délai

... C'est dans l'esprit de Volodymyr Zelensky et il le fait savoir au reste du monde démocratique tant qu'il en reste : https://www.20minutes.fr/monde/ukraine/4041165-20230614-g...

Deux semaines avec Volodymyr Zelensky

 

 

 

« Au Conseil suprême de Montbéliard

Au château de Ferney par Genève 28è novembre 1767

Messieurs,

Je reçois la lettre dont vous m’honorez du 21 novembre . Vous me dites que M. Jeanmaire me destine dix mille francs . Ce n'est pas assez que cette somme me soit destinée, elle aurait dû être payée . Il doit ajouter à ces dix mille livres deux mille sept cents livres que Mgr le duc de Virtemberg avait ordonné qu'on me payât .

Plus neuf cents livres que j'ai déboursées pour assurer mes droits contre mes cocréanciers.

Plus deux mille livres que j'avais demandées pour acquitter des dettes pressantes . Le tout se monte à quinze mille six cents livres, pour article préliminaire .

Je demande quinze autres mille livres à la fin du mois de janvier prochain .

J’insiste pour tout le reste sur des délégations irrévocables, tant pour moi que pour mes neveux et nièces, lesquels ont des rentes viagères après moi sur les terres de Montbéliard, en vertu de contrats passés à Colmar entre Mgr le duc de Virtemberg et moi .

J'ai écrit en conformité à mon avocat à Besançon, qui a dû faire ces propositions aux vôtres .

J'écris aussi à Son Altesse Sérénissime . Je vous prie d'observer, messieurs, que les marchands de Lyon ne doivent point passer avant moi ; que M. Turckeim n'a eu aucun droit de s'emparer de la terre d'Hosteim qui m'est hypothéquée dès l'année 1753 ; que M. Dietrich a encore moins de droit de m'être préféré pour les cent cinquante mille mille 1 livres qu'il a prêtées depuis la date de mes hypothèques ; et que je suis incontestablement le premier créancier .

Vous savez combien les rentes viagères sont privilégiées . Un homme de soixante et quinze ans est excusable d’exiger la pension alimentaire qu'il s'est conservée . Je ne puis attendre votre réponse que quinze jours . La situation cruelle où je suis ne me permet pas un plus long délai .

J'ai l'honneur d'être, avec tous les sentiments que je vous dois,

messieurs

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Lapsus calami pour ce deuxième mille .

Les commentaires sont fermés.