05/08/2023
aveugle et sourd ; ainsi, monsieur, je ne vois et n'entends plus ce qu'on peut faire et dire contre moi
... C'est la seule attitude à prendre pour se défendre contre les attaques qui gangrènent les réseaux sociaux ; appliquons la formule "qui parle à mon dos, parle à mon cul !" et réduisons à néant les dires de malfaisants imbéciles en les renvoyant à leur inutilité de lâches .
https://www.lageode.be/blog.html/14/singes-de-la-sagesse
« A Jean-Chrysostome Larcher, comte de La Touraille
[vers le 10 janvier 1768] 1
Je suis vieux, aveugle et sourd ; ainsi, monsieur, je ne vois et n'entends plus ce qu'on peut faire et dire contre moi.
Votre estime me dédommage du tort que me font mes ennemis. Ces messieurs m'ont pris pour ainsi dire au maillot, et me poursuivent jusqu'à l'agonie. Vous avez raison, monsieur, de me donner des conseils si honnêtes contre les premiers mouvements de la vengeance ; on n'en est pas toujours les maîtres ; mais plus elle est vivement sentie, moins elle est durable, tant le moral dépend du physique de l'homme, presque toujours borné dans ses vices comme dans ses vertus. Je serais seulement fâché que F.2 se fît honneur de ma haine ; je ne me suis jamais oublié à ce point-là. Est-ce qu'on ne peut écraser un insecte qui nous jette son venin, sans commettre le péché de la colère, si naturel et si condamnable? Conservez, monsieur, cette aimable philosophie qui fait plaindre les méchants sans les haïr, et qui vient si poliment adoucir les tourments de ma caducité dans ma solitude : sur les bords de mon tombeau, j'oppose à mes persécuteurs l'honneur de votre amitié ; j'en mourrai plus tranquille.
L'ermite de Ferney. »
1 Copie contemporaine ; édition « Lettre d M. le comte de *** à M. de Voltaire, à l'occasion du nouvel an », 1768.
2 Fréron .
08:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.