28/04/2025
une prétendue lettre de moi à Sa Majesté
... Heureusement Charles III n'en a pas tenu compte !
« A Augustus Henry Fitzroy, troisième duc de Grafton 1
J'ai vu dans The Whitehall Evening-Post, du 7 octobre 1769 n°3668, une prétendue lettre de moi à Sa Majesté le roi de Prusse 2 ; cette lettre est bien sotte, cependant je ne l'ai point écrite .
Voltaire.
Fait à Ferney le 29 octobre 1769. »
1 Le texte de cette lettre est pris de la lettre du 31 octobre 1769 à Frédéric II . Elle fut envoyée par l'intermédiaire de hennin ainsi que l'apprend une lettre de ce denier à V*, répondant au billet de V* ; voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/05/02/je-ne-me-souvenais-pas-de-la-belle-defense-2-sur-peine-de-la-6546085.html
Hennin dit aussi : « J’exhorterai mon ami à veiller toujours sur les faussaires anglais, qui, par fanatisme ou par malice, vous font écrire de longues lettres aux rois que vous n'êtes pas dans l’habitude d'ennuyer quand vous vous y mettez. »
2 Il s'agit d'une prétendue « Letter from M. de Voltaire to the king of Prussia » parue dans le Whitehall Evening-Post des 5- 7 octobre 1769, signée « Arouet de Voltaire » donnée en anglais, où l'on fait parler V* des matières de morale et de religion avec une emphase et une effusion qui n'ont absolument rien de commun avec sa manière .
En voici la traduction du dernier paragraphe : « Celui qui dispose des sceptres et des couronnes vous a placé, Sire, à la tête d'une nation puissante et guerrière, que vous avez formée par vos instructions et par votre exemple . Vos connaissances, vos écrits vous ont assuré une prééminence dans l'empire des lettres ; la sagesse de vos institutions et de vos fondations, votre admirable sagacité dans l'art de gouverner, la police interne de vos États, vous ont justement conféré les titres de politique et de législateur. Vos victoires, vos triomphes et vos conquêtes ont fait de vous l'arbitre des destins de l'Europe . Quel dommage si des conn-aissances si étendues, de tels talents et de telles vertus ne devaient obtenir que des honneurs et des distinctions temporaires ; si Votre Majesté devait pervertir ces dons du ciel pour le malheur et la désolation de l'humanité ! Il ne vous reste plus rien à désirer en ce monde, Sire, que le titre de Héros chrétien . Les souhaits que je forme pour Votre Majesté vont au-delà d'un bonheur transitoire . Vous pouvez, Sire, donner au monde l'exemple magnanime des sublimes vertus du christianisme, et désavouer publiquement, comme je le fais moi-même, les principes erronés et les opinions impies, qui seraient autrement transmis par vos écrits à la postérité.
J'ai l'honneur, etc. "
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