29/05/2025
Je me flatte que le Parlement saisira cette occasion de faire voir à l’Europe qu’il sait consoler l’innocence opprimée
... L'aide à mourir, enfin une loi française , et des espoirs de fins de vies qui ne sont plus des vies supportables : https://www.lemonde.fr/societe/live/2025/05/28/en-direct-...
« A Joseph Audra
Le 10 décembre 1769 1
Mon cher philosophe, j’espère que Cicéron La Croix 2 fera rendre une pleine justice au client qu’il protège. Je salue son éloquence ; la bonté de son cœur fait tressaillir le mien. J’espère tout de vos bontés et des siennes. Je me flatte que le Parlement saisira cette occasion de faire voir à l’Europe qu’il sait consoler l’innocence opprimée. M. Schérer, banquier de Lyon, doit avoir fait tenir quinze louis à Sirven pour l’aider à soutenir son procès. Je lui ai donné l’adresse de M. Chauliac, procureur. Je vous prie instamment de vouloir bien vous faire informer si cet argent a été remis à Sirven.
Il y a longtemps qu’on a envoyé un paquet 3 pour vous, suivant vos ordres, à l’adresse que vous aviez donnée. L’état déplorable où je suis ne me permet pas de dicter de longues lettres ; mais l’amitié n’y perd rien.
J’aurai l’honneur de répondre à Mlle Calliope de Vaudeuil 4, dès que la fièvre qui me mine pourra être passée. Malgré ma fièvre, voici mon petit remerciement, que je vous prie de lui communiquer :
À mademoiselle de Vaudeuil
La figure un peu décrépite
D’un vieux serviteur d’Apollon
Était dans la barque à Caron,
Prête a traverser le Cocyte ;
Le maître du sacré vallon
Dit à sa muse favorite :
« Écrivez à ce vieux barbon. »
Elle écrivit ; je ressuscite. »
1 Original passé à la vente Charavay le 17 avril 1880 . 2d. Supplément aux Nouvelles de divers endroits du 28 février 1770, limitée aux vers, d’ailleurs modifiés ; éd. Kehl.
2Pierre-Firmin de Lacroix , avocat à Toulouse, surnommé Cicéron par V* . Voir page 26 : https://books.openedition.org/pumi/14833?lang=fr
3 Probablement Dieu et les Hommes ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome28.djvu/139
4 Audra a écrit à V* le 29 septembre 1769 : « M. le premier président est très flatté de l'espérance que vous donnez de venir à Toulouse : il en a marqué beaucoup de joie, et il a ajouté que sa fille en tournera la tête [sic]. C'est une jeune personne de treize ou quatorze ans qui a tout l'esprit possible et un grand nombre de connaissances et de talents. » Il parlait de Pierre-Louis-Anne Drouyn de Vaudeuil succédant ( pour moins d'un an ) à François de Bastard qui a résigné ses fonctions le 28 octobre 1768.
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Louis-Anne_Drouyn_de_Vaudeuil
et : https://bibliographienumeriquedhistoiredudroit-ifg.univ-lorraine.fr/s/droit/item/50472
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