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05/07/2014

Mon oncle prétend que vous avez le cœur sensible malgré votre place

... Laquelle place est celle de grand commis aux affaires étrangères . Notre Laurent Fabius a-t-il le coeur sensible ? je ne l'ai pas testé personnellement, et n'en ai d'ailleurs nulle envie . J'attends vos témoignages !

 http://allainjules.com/2014/06/20/la-blague-du-jour...

 Quand pourra-t-il appeler un chat un chat et  salopard tout assassin en uniforme ou non, musulman ou non, terroriste élu ou populaire ? Quand il le pourra, l'osera-t-il , le saura-t-il ?

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 Arc de Triomphe, tu n'as jamais vu se relever un seul des morts dont tu es sensé célébrer la gloire , je ne pense qu'à leur triste  disparition aux champs de batailles superflues .  Ridicule monument à la gloire d'un orgueilleux petit Corse

 

« Marie-Louise Denis et Voltaire

à

François de Bussy 1

Ce 22 mai [1759] des Délices 2

Plus je suis touchée de vos bontés, monsieur, et plus mes importunités augmentent . Mon oncle prétend que vous avez le cœur sensible malgré votre place, j'espère tout de cette belle qualité .

Mettez-vous un petit moment à la place d'une Parisienne qui se trouve dans les glaces du mont Jura, et dont la terre lui devient onéreuse et inhabitable si elle n'obtient pas la confirmation d'un malheureux privilège attaché depuis trois cents ans à cette terre .

Je compte si fort sur votre envie d'obliger et sur l'habitude où vous êtes de faire réussir toutes vos négociations, que j'espère avoir mon brevet et vous en être obligée toute ma vie .

Ce brevet si vous le voulez bien consisterait en la conservation des privilèges pour la terre de Ferney, domaines adjacents et terres par moi acquises qui seront légalement reconnues être de l'ancien dénombrement ; conservation du droit des dîmes et autres privilèges dont mes prédécesseurs seront reconnus avoir joui .

Cette tournure ne compromet personne, elle est toute entière dans l’esprit de la loi, elle n'est qu'une grâce du roi dont je ne peux abuser , elle prévient toute chicane .

Je vous réitère mes remerciements, et les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être monsieur votre très humble et très obéissante servante .

Denis.

P.-S. - Ma nièce n'a-t-elle pas raison, monsieur, dans ses demandes et dans sa confiance en vous ? que M. le duc de Choiseul et vous aient pitié des marmottes du mont Jura  .

On prétend que l'armée d’exécution a été exécutée . J'en suis fâché . De profundis pour tous ces gens-là et pour moi .

V. »

2 Sur le manuscrit olographe, on a les mentions : « de Mme Denis à M. de Bussy » et « R[épon]du le 28 mai 1759 ».

 

04/07/2014

les constipés doivent faire des vœux pour la paix

... Et les diarrhéiques pour la guerre ? D'où l'expression des belliqueux aux fondements douteux : la paix nous fait ch... ? Je ne m'étendrai pas davantage sur ce sujet peu ragoutant .

 Voir : http://eric.boutain.free.fr/eden/spip.php?article19&id_document=474

 

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« A Jean-Robert Tronchin

Aux Délices 20 mai [1759]

Selon les statuts de l'académie de Lésine je renvoie, mon cher correspondant, les bâtons de casse vides et moisis à monsieur l'apothicaire ; il faut que ce soit un digne homme et qu'il ait véritablement des enrailles, puisqu'il en agit si bien avec les miennes . Avouons que la guerre est un horrible fléau . Elle occasionne des banqueroutes de 1800 mille livres ; elle fait renchérir la casse au delà du double ; les constipés doivent faire des vœux pour la paix ; j'ai vu la casse autrefois à 16 sous la livre . C'était alors qu'il y avait plaisir à être malade . Je viens d'acheter une bonne jument de rencontre . Si jamais il vous en tombe une sous la main, mon cher monsieur, de 4 pieds 10 pouces jusqu'à 5 de hauteur, elle sera très bien reçue avec son équipage de chariot, elle pourrait même apporter avec elle une paire de harnais de volée avec sa bride . Elle pourrait même encore apporter une jolie selle, bride, bridon et pompons . Vous ne devineriez pas pour qui, c'est pour moi . Je veux monter à cheval . J'ai un petit cheval qui n'est guère plus gros qu'un âne, et qui servira à favoriser la circulation du sang du preneur de casse .

Tout cela n'est pas fort cher et notre académie n'aura point de reproche à me faire ; je pense qu'il est toujours bon d'avoir cent aunes de galon au moins , pour des habits de livrée ; je suis fort pour les provisions .

On murmure beaucoup d'une grande bataille, gagnée par le prince Henri 1 le 8 mai auprès de Culmback ; mais il faut toujours attendre de sacrement de confirmation .

Bonjour mon cher ami . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur . J'apprends que notre pauvre Gauffecourt perd son affaire des sels .

Si sal evanuerit, in quo salietur ?2

V. »

1Le prince Henri était entré en Franconie le 5, et y avait remporté un succès mineur à Himmelskron le 11 ; la rencontre de Cummbach avait été une affaire de peu d’importance ; voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_de_Prusse_%281726-1802%29

2 Évangile de Matthieu : « si le sel s'affadit, avec quoi lui rendra-t-on sa saveur ? » Gauffecourt avait une charge dans les gabelles, ou ferme du sel .

03/07/2014

Conservez-moi cette liberté qui me coûte assez cher

... Disent en choeur , à leur avocats, les trois complices Sarkozy, Herzog et Azibert, les trois Z, bons derniers au dictionnaire de la vérité et de la probité . Zorro qui a garé son cheval en double file se gardera bien de les délivrer, il a une réputation d'incorruptible à conserver .

Ce cher, bien trop cher Nicolas se permettant d'accuser quelques ministres de mensonge, c'est l'hôpital qui se fout de la charité ! Que passe la justice !

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« A Charles de Brosses, baron de Montfalcon

Aux Délices , 20 mai [1759]

Les fermiers généraux, monsieur, m'ont envoyé la copie d'une lettre de M. le garde des sceaux de Chauvelin 1 à M. de La Closure 2, résident du roi à Genève, du 20 décembre 1758, par laquelle les droits de contrôle, insinuation, centième denier, sont compris dans tous les autres droits dont les terres de l'ancien dénombrement sont exemptes par ordre du roi ; donc il n'est point dû de centième denier pour le bail à vie de Tournay . Si ce bail à vie est regardé comme mutation, vous perdez tous vos droits ; vous avez vendu votre terre à un Français, elle est déchue de ses privilèges .

Vous m'avez vendu votre terre à vie, monsieur, et vous savez que je ne l'ai achetée que parce qu’elle était libre . Vous m'avez garanti les franchises et les lods et ventes . Vous m'avez donné votre parole d’honneur qui vaut encore mieux que votre garantie par écrit .

Je réclame l'une et l'autre pour vous et pour moi . Courez, je vous en conjure, chez M. de Chauvelin, l'intendant des finances 3 ; faites-lui sentir la conséquence de cette affaire . Conservez-moi cette liberté qui me coûte assez cher .

Vous pourriez d'ailleurs parler à M. l'intendant de Bourgogne . Je vous supplie de l’engager à ne point troubler le repos de ma vie ; elle a été assez malheureuse . Que je vous doive d'être oublié . Je suis un Suisse ; je veux mourir suisse et votre obligé .

V.

N.-B. - J'écris la lettre la plus pressante à M. de Faventine, fermier général 4, et à M. de Chalut 5, chargés des droits du domaine . Pourriez-vous les voir ? Mais surtout que monsieur l'intendant ne m'inquiète jamais , et que vous en aie l'obligation .

V. »

2 Pierre Cadiot de La Closure:voir : http://edl.revues.org/268

3 C'est ici Jacques-Bernard de Chauvelin : (1701-1767), seigneur de Beauséjour, intendant de Picardie (1731-1751)

02/07/2014

votre métier de héros et votre place de roi ne rendent pas le cœur bien sensible

... Et le poste de président de la république ne rend pas moins lâche ni moins malhonnête , nicht wahr Nicolas ?

Je crois que nous allons avoir de magnifiques déclarations digne d'un Cahuzac et des affaires gigognes au déroulement interminable, pour le plus grand profit d'avocats et une pure perte de temps de réflexion pour la paix .

Malheur à celui par qui le scandale arrive !

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 A chacun son tour d'être jugé, juste retour de bâton , souviens-toi, Nicolas l'agité

 

« A FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
19 mai [1759] 1.
Sire, vous êtes aussi bon frère que bon général ; mais il n'est pas possible que Tronchin aille à Schwedt, auprès du prince votre frère 2. Il y a sept ou huit personnes de Paris, abandonnées des médecins, qui se sont fait transporter à Genève, ou dans le voisinage, et qui croient ne respirer qu'autant que Tronchin ne les quitte pas. Votre Majesté pense bien que, parmi le nombre de ces personnes, je ne compte point ma pauvre nièce, qui languit 3 depuis six ans. D'ailleurs Tronchin gouverne la santé des Enfants de France, et envoie de Genève ses avis deux fois par semaine ; il ne peut s'écarter; il prétend que la maladie de monseigneur le prince Ferdinand sera longue. Il conviendrait peut-être que le malade entreprît le voyage, qui contribuerait encore à sa santé, en le faisant passer d'un climat assez froid dans un air plus tempéré. S'il ne peut prendre ce parti, celui de faire instruire Tronchin toutes les semaines de son état est le plus avantageux.
Comment avez-vous pu imaginer que je pusse jamais laisser prendre une copie de votre écrit adressé à M. le prince de Brunswick?4 Il y a certainement de très-belles choses ; mais elles ne sont pas faites pour être montrées à ma nation. Elle n'en serait pas flattée; le roi de France le serait encore moins, et je vous respecte trop l'un et l'autre pour jamais laisser transpirer ce qui ne servirait qu'à vous rendre irréconciliables. Je n'ai jamais fait de vœux que pour la paix. J'ai encore une grande partie de la correspondance 5 de Mme la margrave de Baireuth avec le cardinal de Tencin, pour tâcher de procurer un bien si nécessaire à une grande partie de l'Europe. J'ai été le dépositaire de toutes les tentatives faites pour parvenir à un but si désirable ; je n'en ai pas abusé, et je n'abuserai pas de votre confiance au sujet d'un écrit qui tendrait à un but absolument contraire.
Soyez dans un parfait repos sur cet article. Ma malheureuse nièce, que cet écrit a fait trembler, l'a brûlé, et il n'en reste de vestige que dans ma mémoire, qui en a retenu trois strophes trop belles.
Je tombe des nues quand vous m'écrivez que je vous ai dit des duretés 6. Vous avez été mon idole pendant vingt années de suite;
Je l'ai dit à la terre, au ciel, à Guzman même.7
Mais votre métier de héros et votre place de roi ne rendent pas le cœur bien sensible: c'est dommage, car ce cœur était fait pour être humain, et, sans l'héroïsme et le trône, vous auriez été le plus aimable des hommes dans la société.
En voilà trop si vous êtes en présence de l'ennemi, et trop peu si vous étiez avec vous-même dans le sein de la philosophie, qui vaut encore mieux que la gloire.
Comptez que je suis toujours assez sot pour vous aimer, autant que je suis assez juste pour vous admirer; reconnaissez la franchise, et recevez avec bonté le profond respect du Suisse
VOLTAIRE.

1 Minute olographe avec la mention de V* « copie de ma lettre du 19 mai au r[oi] de Prusse » et ajout de Wagnière « elle doit être de 1758 »

2 Ferdinand de Prusse. On sait par Catt, secrétaire de Frédéric que ce dernier fut « extrêmement piqué » de la lettre de V* et y répondit d'un façon aussi agressivement insolente qu'on peut l'imaginer : « Apprenez qu'à moins que celui que vous savez ne revienne sur terre faire des miracles, mon frère n'ira chercher personne . Il est encore , Dieu merci, assez grand pour faire venir et payer des médecins suisses ; et vous savez que les frédérics, en plus grande quantité que les louis, l'emportent sur eux chez les médecins, les poètes, et quelquefois même chez les philosophes qui, occupés de vaines spéculations, ne font guère réflexion sur la partie morale de leur science . » ; il conclut : « Mais êtes-vous sage à soixante-et-dix ans ? Apprenez à votre âge de quel style il convient de m'écrire . Comprenez qu'il y a des libertés permises et des impertinences intolérables aux gens de lettre raisonnables . » ; lettre du 10 juin 1759 . or ceci n'est qu’une version édulcorée, sur la remarque de Catt , au vu de la première esquisse, que « Voltaire pourrait en faire un mauvais usage et se fâcher . »

3 Mme Denis avait quelquefois mal à une cuisse, par suite des mauvais traitements qu'elle éprouva, avec son oncle, en juin 1753, à Francfort; mais Frédéric s'ennuyait beaucoup d'entendre parler de cette nièce de Voltaire, et celui-ci ne manque pas d'asticoter Frédéric à ce sujet . Voyez sa lettre du 12 mai 1760 : « Tenez-le-vous donc pour dit, et que je n'entende plus parler de cette nièce qui m'ennuie, et qui n'a pas autant de mérite que son oncle pour couvrir ses défauts. »  page 385 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f399.image.r=12%20mai%201760

5 De septembre à novembre 1757.

6 La lettre de Voltaire où il y avait des duretés est perdue, à moins que Frédéric ne regarde comme telles les expressions du dernier alinéa de la lettre du 27 mars 1759 .

7 Alzire, acte III, scène 4. Vers 799 page 28 : http://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/VOLTAIRE_ALZIRE.pdf

 

01/07/2014

Envoyez-moi je vous prie la lettre du descendant du chien de Diogène

... ,  ce bien nommé Jean-Jacques Rousseau , dit Voltaire .

Et bazardez ces écoutes téléphoniques  dit ce roquet de Paul Bismuth, alias Nicolas Sarkozy alias la Purge . http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/info-lci-affaire-de...

 

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« Au professeur Théodore Tronchin

Je vous prie de demander ce que Tronchin voudrait d'argent pour faire le voyage .

Ces paroles sont tirées de la lettre de Luc du 28 avril 1 de Landshutt en Silésie . Elles ressemblent moins à saint Luc qu'à saint Matthieu, commis des fermes avant d'être apôtre . Je crois mon cher grand homme que vous m'approuverez quand je laverai la tête à Luc pour sa belle question . Elle est aussi digne de lui qu'indigne de vous .

Envoyez-moi je vous prie la lettre du descendant du chien de Diogène 2. Vous voilà entre un tigre et un dogue . Nous sommes ici vos brebis .

V.

18 mai [1759] »

1 Frédéric envisageait de faire venir le docteur Tronchin pour soigner son frère Ferdinand ; voir notes de la lettre à Frédéric du 1er avril 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/05/26/ce-voltaire-est-admirable-de-penser-a-moi-et-d-alimenter-par-5377599.html

2  Cet épithète désigne Jean-Jacques Rousseau ; la lettre en question avait été envoyée par Rousseau à Tronchin le 28 avril 1759 . Il y écrivait notamment : « Je suis l'ami du genre humain et l'on trouve partout des hommes . » Tronchin envoya effectivement la lettre à V* qui y griffonna : « L’extrême insolence est une extrême sottise, et rien n'est plus sot à un Jean-Jacques que de dire le genre humain et moi . » Voir page 144 : http://books.google.fr/books?id=X1ZixOxS2M8C&pg=PA144&lpg=PA144&dq=j+j+rousseau+lettre+du+28+avril+1759+%C3%A0+tronchin&source=bl&ots=VAKqTbMr9C&sig=3kXcrHjw_wTGUcciYh08r0WcMMQ&hl=fr&sa=X&ei=dB-zU5TvJYXJ0AX914HgDA&ved=0CCIQ6AEwAA#v=onepage&q=j%20j%20rousseau%20lettre%20du%2028%20avril%201759%20%C3%A0%20tronchin&f=false

et faire recherche « tronchin » dans : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k16123j/texteBrut