16/06/2009
empêchez, si vous pouvez, les araignées de se manger
Donneurs de sang bénévoles de Gex : vous êtes formidables. Vous avez été 168 à répondre favorablement et vous présenter à la collecte de Gex (01170), dont 10 nouveaux.
Vous avez sans doute été sensibilisés, en plus des efforts locaux, par la campagne du dimanche 14 qui était à l’honneur des donneurs de sang du monde entier.
Hier soir, l’équipe de collecte de l’EFS (Établissement Français du Sang) était K.O debout et celle de l’amicale des donneurs de Gex qui assure l’intendance fatiguée et heureuse.
Donneurs nouveaux, donneurs anciens, soyez fidèles au don, au moins deux fois par an.
Passez d’excellentes vacances, et revenez en pleine forme pour les collectes futures, dont celle du 14 septembre à Gex.
http://www.rhonealpes.dondusang.net/donami/sang.php
Volti, lui ne connut que la saignée qui ne profite à personne, pas même raisonnablement à lui ! En revanche il fût un remarquable donneur d'espoir pour beaucoup...
« A René-Louis de Voyer de PAULMY, marquis d’Argenson
Eh ! bien, Monseigneur, vous aurai-je bientôt assez importuné, assez assommé de mes paquets [dont la cinquième édition du poême sur La Bataille de Fontenoy] pour les princesses du Nord ? Que direz-vous de mon influence ? Tantôt, c’est pour la princesse de Suède [Ulrique, sœur de Frédérique, qui avait épousé le prince héritier de Suède et venait d’inviter Voltaire], tantôt c’est pour la csarine. Vous êtes bien heureux que je vous sauve le roi de Prusse cette fois- ci. Vous auriez vraiment un paquet pour le pape si vous étiez à Paris. Je suis comme l’Arétin, en commerce avec toutes les têtes couronnées, mais il s’en faisait payer pour les amadouer. Recevez mes très humbles excuses pour cet énorme paquet que vous pourrez faire partir par la première flotte que vous enverrez à la pêche à la baleine.
Vous verrez par la lettre ci-jointe à cachet volant que j’adresse à M. d’Alion [Jean-louis d’Usson de Bonac, ambassadeur de France en Russie, par qui il fait parvenir ses œuvres à Catherine II et demande à être admis à l’Académie de Pétersbourg, étant déjà de celles de Londres, d’Edimbourg et Berlin], de quoi il s’agit, vous verrez que je veux des protections depuis Rome jusqu’à Pétersbourg, mais que surtout il me faut la vôtre. Ayez donc la bonté de me recommander à M. d’Alion comme le plus vieux serviteur que vous ayez.
Je n’ai pas encore entendu parler de M. l’abbé de Tolignan, quoiqu’il ait les portraits du saint Père encore dans sa poche [V* recevra le portrait de Benoit XIV, à qui il disait qu’il lisait ses œuvres ; les médailles reçues en août, il dédiera Mahomet au pape]. J’ai peur qu’il soit un peu fâché, car chacun est jaloux, à ce que je vois, de sa petite négociation [pour lui procurer les médailles ; Tolignan était un ami de Mlle du Thil amie de Mme du Châtelet ; le cardinal Acquaviva et l’abbé de Canillac s’étaient aussi entremis].
Je vous prépare une fête [Le Temple de la Gloire] pour votre retour. J’y couronnerai le roi de lauriers. En attendant vous recevrez une septième édition de Lille, et voici la sixième faite à Paris, de ce petit monument que j’ai élevé à la gloire de notre monarque. Dîtes-lui-en un peu de bien et empêchez, si vous pouvez, les araignées de se manger [expression qui revient quand il est question de faire la paix en Europe].
Eh ! bien, il pleut donc des victoires ! Le roi de Prusse bat nos ennemis [bataille de Friedberg 8 juin 1745], et fait des épigrammes contre eux. Oh ! la belle et glorieuse paix que vous ferez !
Voltaire
16 juin 1745 au soir. »
Pour les amateurs de BD, avec un relent historique pourquoi pas !Benoit xiv et ses contemporains dans de "folles" (comme les herbes sauvages, indisciplinées ) aventures.Je l'ai pas encore lue, qu'en dites-vous, si vous connaissez ?
http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://ombres.stryg...
16:04 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voltaire, argenson, benoit, frederique, paix, suède, gex, sang
20/03/2009
Vous devriez quitter votre habit de prêtre
Dans le domaine "belles pensées et bonnes intentions qui tuent", je voudrais le père, non, pardon, le Pape !
Ben O I T x v i dixit : on ne peut pas "règler le problème du SIDA avec la distribution de préservatifs, au contraire leur utilisation aggrave le problème!". Bougre d'enfonceur de portes ouvertes, c'est sur, on ne va pas régler le problème, mais bougre de sainteté mal embouchée , apprend à te servir du préservatif ! Attends, je t'explique ! Il n'aggrave le problème que si tu l'utilise plusieurs fois avec des partenaires différent(e)s sans le désinfecter à l'eau de Javel (lavage au savon, rinçage soigneux, bain de Javel une demie-heure, égouttage, réenroulage,...) : tu vois, maintenant tu sauras comment ne pas aggraver le problème ; simplicité, efficacité, catholicité ! Ah, oui, j'allais oublier : un trou dépingle au bout pour faire des enfants aseptisés qui n'auront que des désirs d'anges et d'auréoles (qui a dit "sous les bras"?).
Les idiots comme moi sont cependant, en temps qu'utilisateurs de base, capables de reconnaitre l'imbécilité criminelle. Que sa sainteté ne se décalotte pas et qu'elle mette sa tiare par dessus (qui a dit que je fais des allusions grivoises ?)!
Le père L'eusse-tu-cru Lombardi (Fédé pour les intimes ):"développer une idéologie de confiance dans le préservatif.... ne met pas l'accent sur le sens des responsabilités" . Yes, ça c'est envoyé !
Bande de malotrous, que développez-vous dans le préservatif ? hein, dites le moi si vous osez ! Personnellement mon développement ne dépasse pas la moyenne et mon indice de confiance dépend de la partenaire ! Comprenne qui peut, je ne ferai pas un dessin qui me ferait passer classe tout -X !
En tout cas, les rois du sens des responsabilités, non contents de nous menacer des enfers dans la vie dite éternelle, nous envoient en enfer dès cette vie terrestre si tant déja courte (si ! si ! je peux le dire comme ça !). "Vous devriez quitter votre habit de prêtre.": vous n'êtes plus humains et il ne vous protège pas de la plus belle co.....ie.
Malheureux catholiques praticants et sidéens potentiels (ce n'est pas incompatible, j'espère ?), ne vous laissez pas embobiner ! Protégez-vous réellement, efficacement ! Laissez l'eau bénite et protégez votre goupillon !
Je n'ai pas le talent de Volti pour enguirlander cet extra-terrestre de pape à la noix, mais lisez ce qu'il écrivait joliment à un pasteur calviniste (à cette époque là, on disait couramment ministre , du cul -te ).
« A Monsieur le Ministre Jacob Vernes, chez Monsieur son père à Genève
Nous avons été honorés hier samedi de la présence de douze ministres , qui ont amené tous les proposants [= pasteurs non encore consacrés] . Nous avions de plus dans l’orchestre deux ministres qui jouaient très bien du violon . La piété n’est point ennemie des plaisirs honnêtes [Vernes , austère, n’était pas venu fin février voir « L’Enfant prodigue » ; V* lui avait écrit : « Vous devriez, vous et M. Claparède, quitter votre habit de prêtre, et venir à Montriond en habit d’hommes . Nous vous garderons le secret . On ne se scandalise point à Lausanne ; on y respire les plaisirs honnêtes… »]. On redonne la pièce nouvelle [Zulime, rebaptisée Fanime] demain lundi et mardi . Voilà mon cher prédicateur, toutes les nouvelles qu’on peut mander de Samarie à Jérusalem.
Votre ami M. Clapparel [Claparède]sait qu’on n’aurait pas entendu une mouche voler, et que c’est tout ce que peut lui dire David Durand .
Nous avons quatre lits à Montriond . Je ne sais qui les occupera, mais je sais bien qui je voudrais recevoir chez moi etc. etc.
Voltaire
Montriond 20 mars 1757. »
15:20 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, benoit, pape, préservatif
26/12/2008
Idiots, imbéciles,écorchés : à Noël on pense encore à vous !
... Notes mises à jour le 10 janvier 2014 .
« A Charles de Brosses , baron de Montfalcon
Effugit, evasit, erupit 1 dans le temps qu’on le cherchait partout pour souper, pour lui faire hommage lige, et que toute la famille des Délices voulait demander ses ordres. Mais, Monsieur, je ne vous en tiens pas quitte, et je prétends bien que vous aurez la bonté de venir voir le nouvel appartement que je vais faire à Tournay, dès qu’il ne gèlera plus.
Eh bien ! défendez-vous au sage
De travailler pour le bonheur d’autrui ?
Cela même est un bien que je goûte aujourd’hui.
A propos de bonheur, Monsieur, vous avez entendu dire quelque chose du bonheur éternel que le curé de Moëns veut procurer à cinq familles de Ferney qui sont seules restées dans ce malheureux village, ayant droit de commune.
Il veut les envoyer vite au ciel en les faisant mourir de faim. Ce scélérat, reconnu pour le plus exécrable chicaneur de la province, alla solliciter trois procès à Dijon, et il a fait payer tous les frais de son séjour aux pauvres de Ferney, qui labouraient leurs champs tandis qu’il poursuivait contre eux un procès dont ils n’étaient pas instruits. Le fond de la vexation est une dîme de novailles 2 dont les pauvres de Ferney, nommés pauvres, et pauvres d’effet, sont en possession depuis plus d’un siècle à titre de charité et de dédommagement. M. de Montréal [= Bernard de Budé, comte de Montréal] , aussi processif que ce détestable curé, avait donné un procureur nommé Genot à ces pauvres, et avait avancé cinquante écus qu’il a repris. Le Genot, en digne procureur, a , sucé ce qui restait de sang à ces pauvres, à ces imbéciles [ au sens étymologique = faibles] . Le fonds est trente livres de rente, la forme est le diable, et mes pauvres en sont pour quinze cents livres de frais. La commune n’a pour tout bien qu’un petit pré submergé et quelques enfants que le curé de Moëns pourra faire rôtir , s’il veut, pour lui et pour Pâquette sa servante.3 Pourrait-on, Monsieur, présenter requête à la chambre des enquêtes qui les a condamnés, pour avoir un délai d’une année ? Vos belles chiennes de lois françoises ou françaises,ou gombettes [la loi gombette est le code bourguignon du nom du roi des Burgondes Gondebaud ] ou romaines, permettent-elles que des gens écorchés demandent un répit pendant lequel la peau leur reviendra pour la porter en offrande à M. le curé ? Ayez compassion des malheureux : vous n’êtes pas prêtre . Voyez au nom de l’humanité ce qu’on peut faire pour les idiots 4 de Ferney . Instruisez-moi , je vous en conjure .
Quoi ? M. Le Bault m’envoie du plant de Bourgogne 5, et vous ne m’en envoyez pas , et vous n’avez pas soin de votre vigne ! Allons donc, monsieur, quatre mille petits ceps pour l’amour de Dieu ! Je fais déjà travailler à vos hutins 6. Quelle pitié ! Dans quel état noble ivrogne Chouet [fils de syndic, devenu fermier chez De Brosses,, chassé par Voltaire] a mis votre terre ! Que vous êtes heureux d’avoir fini avec lui ! Venez, venez dans un an, vous trouverez les choses bien changées.
J’ai fait mon entrée comme Sancho Pança dans son île 7 . Il ne me manquait que son ventre . Votre curé m’a harangué . Chouet m’a donné un repas splendide dans le goût de ceux d’Horace et de Boileau, fait par le traiteur des Patis ou Paquis 8. Les sujets ont effrayé mes chevaux avec de la mousqueterie et des grenades : les filles m’ont apporté des oranges dans des corbeilles garnies de rubans . Le roi de Prusse me mande que je suis plus heureux que lui ; il a raison, si vous me conservez vos bontés, et si je ne suis jamais inquiété dans mon ancien dénombrement . Je vous présente mon respect.
Madame, je vous demande pardon de ne vous avoir présenté qu’un demi-cent d’épingles [allusion au pot de vin prévu, qu’il veut réduire] ; mais vous êtes la fille de mon intime ami, M . de Crèvecoeur 9. Je n’ai plus le sou ; et vous pardonnerez la liberté grande.
V.
Aux Délices
Le propre jour de Noël 1758
Cela fait souvenir des Noëls bourguignons . »
2 Dîme novale = impôt ecclésiastique prélevé sur une terre nouvellement défrichée ; par une mesure prise le 28 août 1759, elle fut remise en vigueur en faveur des prêtres ; voir Henri Marion , La Dîme ecclésiastique en France et sa suppression au XVIIIè siècle, 1912 .
3 Souvenir de La Fontaine Fables, VII, xi : Le Curé et le mort : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/curemort.htm
4 Dans Un chrétien contre six juifs, 1776, V* écrit : « […] idiot signifiait autrefois isolé, retiré du monde, et ne signifie aujourd'hui que sot » . Le mot grec idiotes qui désignait un simple particulier par opposition au magistrat, avait à l'usage pris le sens d'ignorant, homme du peuple (Littré).
5 Voir lettre du 4 décembre 1758 à Le Bault : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/12/21/je-vais-tacher-de-faire-un-peu-de-bien-dans-un-pays-ou-je-ne-5252467.html
7 Don Quichotte, II, xlv : http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux_Hidalgo_Don_Quichotte_de_la_Manche/Deuxi%C3%A8me_partie/Chapitre_XLV
8 Les Paquis forment maintenant un quartier [chaud !] de Genève .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_P%C3%A2quis
9 Voir lettre du 21 avril 1758 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/08/07/les-visites-qu-on-doit-aux-dames-de-quatre-vsingt-ans-ne-peu2.html
"Vos belles chiennes de lois françoises ou françaises, ou gombettes [bourguignonnes] ou romaines, permettent-elles que des gens écorchés demandent un répit" : question qui reste d'actualité pour ceux dont le logement n'est garanti que jusqu'en mars, date à laquelle,- oh ! joyeux retour du printemps et des huissiers en fleur -, les propriétaires privés ou publics mettront à la rue bon nombre de malchanceux . Comme disait Brel ( que j'ose admirer encore et toujours) :
"Et puis, y a l'autre
Des carottes dans les cheveux
Qu'a jamais vu un peigne
Qu'est méchant comme une teigne
Même qu'il donnerait sa chemise
A des pauvres gens heureux...
mais qui vous flanque dehors pour son que sacro-saint loyer tombe dans son escarcelle sans fond. Tous ne sont pas de cet acabit -bien que j'en aie malheureusement connu que de cette sorte- , il y a quelques exceptions heureusement . Que Dieu les garde !
"Ayez compassion des malheureux : vous n’êtes pas prêtre" : je dois encore avouer une de mes faiblesses ( -la liste n'est pas encore publiable !-) : je viens de voir Ben Oit x .v. i. doré comme un louis d'or, devant un trône doré, et j'ai du mal à partager les valeurs de cet infaillible guide de la chrétienté... J'aimerai un discours moins théorique et des dépenses moins somptuaires.
Vous allez peut-être me dire que je suis injuste, que je n'ai pas compris le message papal . Pourquoi ce bon apôtre n'aime-t-il pas son prochain comme lui-même, à moins qu'il ne s'aime pas, ça expliquerait bien des choses !
- Allez, le psy de comptoir, va te coucher !!!
- Quand je veux !
18:42 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, idiot, faim, curé, moëns, ferney, benoit