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04/12/2009

Pardonnez-moi mes saintes importunités

 

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Résultat pour une recherche sur "importunités" !
Qu'en dites-vous ?
Voyez-vous le rapport ?
Si, oui, dites-le moi , SVP !

 

 

 

 

 

 

« A Gabriel Cramer

 

 

                            Aux Délices 4 décembre 1755

 

                            On me presse extrêmement, Monsieur, pour l’œuvre du seigneur. J’ai la fièvre, et je ne veux point mourir sans avoir satisfait mon zèle. Prenez cela, si vous voulez, pour un transport au cerveau ; mais je vous demande en grâce de vouloir bien me dire si vous avez donné à un imprimeur L’Oraison funèbre de Lisbonne [il s’agit d’un véritable sermon : de celui qui a été « prononcé à Berne dans l’église française, le 30 novembre 1755 » par le pasteur Bertrand (qui était ami de V* à ce moment là) . Ce sermon fut imprimé sous le titre de La Considération salutaire des malheurs publics, ou sermon prononcé dans l’église française, le 30 novembre 1755, après la nouvelle de la déplorable catastrophe arrivée à Lisbonne … (Genève 1755)], et encore à quel imprimeur. Si vous n’en avez point trouvé, ayez la bonté de me renvoyer le sermon ; je trouverai pratique sur le champ. Pardonnez-moi mes saintes importunités.

 

                            Le malade vous embrasse sans cérémonie.

 

                            V. »

 

 

25/05/2009

Je vous renvoie la queue de Socrate

Faute d'apprendre à éteindre un incendie dans un coeur (ça y-est, je me crois un sex-symbol qui déchaine les coups de foudre ; oublions...), j'ai appris à manier l'extincteur. Pourvu que je n'en aie jamais besoin !!!

Pour rappel, à tous ceux que ça pourrait intéresser, la poudre s'utilise à 3 metres et même au delà, l'eau pulvérisée à 2 m et le CO2 à 1m-1,5m. Un début de feu, un départ de feu, selon le terme précis (à ne pas confondre avec l'incendie qui lui nécessite au moins une caserne de pompiers) est quelque chose qui se jugule en quelques secondes si on a le geste correct avec le matériel correct. Comme je l'ai déjà dit, on apprend tous les jours, peu ou prou.En plus, c'est facile . La preuve, j'ai su le faire ...

 

 

 

Que ceux qui ont eu des idées coquines avec le titre de cette note me rejoignent : vous êtes les bienvenus !

 

 

 

 

 

 

« A Gabriel Cramer

 

 

Cher Gabriel, n’auriez-vous rien sur les cosaques ? Pourriez-vous me trouver les voyages de Corneille Lebruin ? [Voyages de Corneille Le Brun par la Moscovie, en Perse et aux Indes orientales, 1718, de Cornelis de Bruin] Ces deux petits secours me sont absolument nécessaires .

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Je vous renvoie la queue de Socrate [la pièce imprimée, envoyée aux d’Argental le 20 juillet est prétendue de « feu M. Thomson traduite par M. de Faitema]. Puisse cet ouvrage faire trembler les fanatiques . Envoyez-moi, je vous prie, au plus tôt un exemplaire .

 

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Voltaire

                   Mai  1759. »

Et pour ce gourmand de Volti, amateur de chocolat, toujours de Cornelis de Bruin

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Pas de queue, juste les fèves !!!!
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13/02/2009

Si vous m’avez donné de fausses espérances

« A TNT Express France [opérations de transport ou de commissionnaire de transport]

 

         Eh bien, ce colis, - cette livraison que vous m’avez promise - , que je devais avoir le 11 février au matin, à midi au plus tard ? Que me sert votre ridicule avis de passage sans heure signalée ? Savez-vous encore appuyer sur un bouton de sonnette, sot que vous êtes ?

         Si je ne le reçois pas ce vendredi 13 je pense que votre chance va tourner, et les fausses espérances vont se payer express.

 

         Le Château de Voltaire

         13 février 2009. »

 

 

 

 

Plus sérieusement –quoi que ? !- voici un solde de courrier en retard.

 

 

« A Gabriel Cramer

 

                   Eh bien, ce manuscrit de – ce mémoire si intéressant -[Mémoire et certificat qu’il veut envoyer aux curateurs de l’académie de Lausanne, concernant la prise de corps contre Grasset, commis chez les Cramer,  suite à des vols pendant dix huit ans] que vous m’avez promis -, que je devais avoir à huit heures du matin, à midi, à une heure, à deux heures ?

 

                   Si vous m’avez donné de fausses espérances, je ne vous le pardonnerai jamais.

 

                        V.

                   10 février 1759. »

 

« A Elie Bertrand

 

             Vous connaissez peut-être les nouvelles ci-jointes, mon cher ami. J’envoie aux seigneurs curateurs un mémoire accompagné du certificat du décret de prise de corps contre Grasset [par le Magnifique Conseil de Genève en 1756] convaincu de vol à Genève.

 

             Le libelle [La Guerre littéraire ou choix de quelques pièces de M. de V*** ] est saisi et défendu à Genève. Je sais que ce fatras est très ennuyeux, mais un fripon n’en est pas moins punissable parce qu’il est un sot. Je vous prie de voir le mémoire envoyé aux seigneurs curateurs dont un double a té dépêché à l’académie de Lausanne. Je le supprime ici pour ne pas grossir le paquet.

 

             Je vous conjure de dire à M. Freydenrik [Freudenreich, banneret de Berne qui a écrit au bailli de Lausanne Albrecht von Tscharner] que mon cœur est pénétré de respect, d’estime, et de reconnaissance pour lui au-delà de toute expression. Mes sentiments pour vous sont les mêmes.

 

             V.

             10 février 1759. »

 

31/12/2008

finances en fermentation = gueule de bois de l'épargnant

" A Jean le Rond d'Alembert

Mon cher philosophe,vous ne me dîtes point si vous avez reçu le Tolérance. Je ne sais plus où j'en suis. On a arrêté à la poste, consécutivement deux exemplaires de cet ouvrage, que les Cramer envoyaient à M. de Trudaine et M. de Montigny son fils.Comment accorder cette rigueur avec l'approbation que Mme de P*** et plus d'un ministre d'Etat ont donnée à ce petit livret qui est si honnête ? Deux paquets adressés à M. Damilaville sont restés entre les griffes des vautours. Il faut que le votre n'ait point échappé à leur barbarie, puisque je n'ai aucune nouvelle de vous. Tout cela m'embarasse. Je vois qu'on ne tolère ni la tolérance, ni les tolérants. On a beau se contraindre dans des matières si délicates, jusqu'au point d'être sage, les fanatiques vous trouvent toujours trop hardi ; et peut-être dans ce moment-ci où les finances mettent tous les esprits en fermentation, on ne veut pas qu'ils s'échauffent sur d'autres objets.

On parlait d'un mandement de votre archevêque que le roi a fait, dit-on, supprimer amicalement. Ce mandement n'était pourtant pas tolérant. De quelque côté que vous vous tourniez à Paris, vous avez de quoi exercer votre philosophie. Vous vous contentez de rire des sottises des hommes, ils ne méritent pas que vous les éclairiez ; cependant il est toujours bon de couper de temps en temps quelques têtes de l'hydre, dussent-elles renaître. Ce monstre en se souvenant du couteau, en est moins hardi et moins insolent ; il voit que vous tenez la massue prête à l'écraser, et il tremble.

J'ai été si dégoûté depuis peu de ce qu'on appelle les choses sérieuses, que je me suis mis à faire des contes de ma mère l'Oye. J'en suis un peu honteux à mon âge ; mais ce qui convient à tous les âges, c'est de vous aimer et de vous admirer.

Voltaire

31 décembre 1763."

Problèmes de courrier au XVIIIème siècle: toujours d'actualité ! N'est-ce pas Jean-Louis, toi qui attend depuis 15 jour un colis envoyé en Colissimo le 12 décembre ( de cette année je vous rassure, camarades syndiqués !) : c'est sûr, il faudra aller le rechercher dans les griffes des vautours à casquette bleue du Géant Jaune . Bonne chasse, ami !

"dans ce moment-ci où les finances mettent tous les esprits en fermentation, on ne veut pas qu'ils s'échauffent sur d'autres objets." : terriblement d'actualité, il est, n'est-il pas ? Il s'agissait à l'époque d'une réforme entreprise par le nouveau contrôleur général qui pensait rétablir les finances du royaume en trois ans et qui suite à des abus se trouva obligé d'augmenter les impôts, ce pourquoi on le remerciera l'an suivant ! Rien de neuf sous le soleil du dollar : on reprend les mêmes bobards et vogue la galère ; nous n'avons pas fini de ramer !!

"J'ai été si dégoûté depuis peu de ce qu'on appelle les choses sérieuses" : je ne sais pas si c'est le spleen , ou le trop plein d'infos catastrophiques, mais j'envoie  tout envoyer balader : humains guerriers, politiciens prétendument libres face aux partis ou au fric, bigots et fanatiques de toutes confessions, Madagascar 2 et le Che ! Faute d'avoir le talent d'écrire des contes, je vais écluser quelques ver(re)s en bonne compagnie ! A nos femmes, à nos chevaux, à tous ceux qui ...

Bonne année à vous aimables lecteurs ; de toute façon je considère que la nouvelle année pour moi commence à mon jour anniversaire !