Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/02/2009

Ayant le malheur d’être devenu un homme public

 

pean kouchner article_photo_.jpg

«  A Nicolas, heureux époux actuel de Carla, palais de l’Elysée à  Paris

 

 

 

J’avais bien raison, Nicolas, quand je te suppliais de vouloir bien arrêter les libelles du sieur Péan ; il s’est joint aux éditions Fayard pour composer ce malheureux libelle diffamatoire qui mérite assurément la punition la plus exemplaire. Ayant le malheur d’être devenu un homme public par mes grandes œuvres et coups médiatiques, je suis obligé de repousser les calomnies publiques .

 

                   Péan dans son libelle diffamatoire, cite un autre libelle , dans lequel Omar Bongo dit que j’ai eu une querelle de comédie  avec lui et que ce despote m’ a refusé son paiement . Je te demande en grâce, Nicolas, de vouloir bien faire signer par tes camarades le certificat ci-joint . Il m’est absolument nécessaire . Tu vois quelle est la rage des journalistes ; et quelle funeste récompense je recueille de tant de travaux . Mon honneur m’est plus cher que mes écrits, et je me flatte que vous ne me refuserez pas un certificat dans lequel je ne demande que la plus exacte vérité .

 

                   Tous ceux qui sont cités dans cet infâme libelle m’en ont donné , c’est la meilleure manière de répondre aux calomnies. Je voudrais bien mériter votre amitié par mes talents, mais je n’en suis digne que par ma reconnaissance . Je te conjure de m’obtenir un certificat qui me fasse honneur, je t’en aurai une obligation infinie .

 

Nous soussignés instruis qu’il court un libelle diffamatoire également horrible et méprisable, intitulé Le Monde selon K. dans lequel on ose avancer que M.  Kouchner a usé de rapines à l’occasion de ses activités de ministre théatral, et dans lequel on fait dire au sieur Omar Bongo que ledit sieur Kouchner a été insulté nous déclarons sur notre honneur tous unanimement, que M. Kouchner  en a toujours agi avec nous généreusement à l’occasion de ses garden parties, et que l’affaire prétendue entre lui et un chef d’état démocrate  est une calomnie qui n’a pas le moindre fondement etc.

 

                   M. Kouchner, irréprochable french doctor honoris causa

                   A Paris, ce 6 février 2009. »

 

 

 

 

 

 

 

 

Ci-dessous, une "charmante" lettre de notre Caliméro du XVIIIème (siècle bien sûr! ) qui m'a servi pour faire le pastiche qui précède. Ah qu'il est bon pour le moral de fréquenter des personnages célèbres qui ont parfois des points communs qui unissent les siècles .

 

Jeanne-Fran%C3%A7oise_Quinault_by_Pirodon_after_Quentin_de_La_Tour.jpg

« A Mademoiselle Jeanne –Françoise Quinault , rue d’Anjou faubourg Saint Antoine à Paris

 

 

                   J’avais bien raison, Mademoiselle, quand je vous suppliais de vouloir bien arrêter les libelles du sieur de Merville [ Guyot de Merville qui « farcit ses préfaces d’injures inutiles » ] ; il s’est joint à l’abbé Desfontaines pour composer ce malheureux libelle diffamatoire [ La Voltairomanie ] qui mérite assurément la punition la plus exemplaire. Ayant le malheur d’être devenu un homme public par mes ouvrages, je suis obligé de repousser les calomnies publiques .

 

                   L’abbé Desfontaines dans son libelle diffamatoire, cite un autre libelle du sieur de Saint Hyacinthe [ L’Apothéose ou la déification d’Aristarchus] , dans lequel ce Saint Hyacinthe dit que j’ai eu une querelle à la Comédie avec un officier nommé Beauregard, et que cet officier m’insulta en présence d’un acteur . Je vous demande en grâce, Mademoiselle, de vouloir bien faire signer par vos camarades le certificat ci-joint . Il m’est absolument nécessaire . Vous voyez quelle est la rage des gens de lettres ; et quelle funeste récompense je recueille de tant de travaux . Mon honneur m’est plus cher que mes écrits, et je me flatte que vous ne me refuserez pas un certificat dans lequel je ne demande que la plus exacte vérité .

 

                   Tous ceux qui sont cités dans cet infâme libelle m’en ont donné , c’est la meilleure manière de répondre aux calomnies. Je voudrais bien mériter votre amitié par mes talents, mais je n’en suis digne que par ma reconnaissance . Je vous conjure de m’obtenir un certificat qui me fasse honneur, je vous en aurai une obligation infinie [ Mlle Quinault ne donnera pas ce certificat et Voltaire lui enverra en remplacement une « lettre ostensible » qui ne la « commet en rien » ].

 

Nous soussignés instruis qu’il court un libelle diffamatoire également horrible et méprisable, intitulé La Voltairomanie dans lequel on ose avancer que M. de Voltaire a usé de rapines à l’occasion de ses pièces de théatre, et dans lequel on fait dire au sieur de Saint Hyacinthe que ledit sieur de Voltaire a été insulté en notre présence par un officier nous déclarons sur notre honneur tous unanimement [la première version disait « et de notre seule volonté » ], que M. de Voltaire en a toujours agi avec nous généreusement à l’occasion de ses pièces, et que l’affaire prétendue entre lui et un officier est une calomnie qui n’a pas le moindre fondement etc.

 

                   Voltaire

                   A Cirey, ce 6 février 1739. »

 

 

 Pour connaître Mlle Quinault  qui, avouez-le messieurs, a de jolis arguments à faire valoir :http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne-Fran%C3%A7oise_Quinault

 

04/02/2009

Ceux qui par passe-temps se sont mis à gouverner l’État depuis quelques années.

Dimanche 1 : rien.

Lundi 2 : don de plasma, 135 donneurs de sang se sont présentés à Gex dont 11 nouveaux ; bonne collecte, bravo et merci à tous .

Mardi 3 : presque rien.

kouchner-depart.jpg

Mercredi 4 : "Vous pouvez vérifier, rien dans les mains !!..." 

Pour moi-même en personne, ici parlant ,travail de déménageur, circulez, il n'y a plus rien à voir ! Place nette sur la planète et "du passé faisons table rase " comme dit mon camarade "camarade" ! Emotion du matin, le french doctor s'est fait des c.... en or dans des pays réputés pour leur démocratie . Bon c'est vrai, comme tout bon routier on ne revient jamais à vide, sacs de riz à l'aller, sacs de pognon au retour .Certains vont sans doute admirer son sens du rapatriement des fonds prêtés à ces pays en voie de développement et dont, bien évidemment, ils n'ont pas l'usage, -sinon ça se saurait ! Ah qu'il est bon d'être riche et célèbre pour un ami de l'abbé Pierre ! Ce dernier est peut être le seul capable de lui accorder l'absolution après l'avoir engueulé bien sûr : "mais c'est pas possibb.' ! ".

Aujourd'hui, petite lettre à un homme qui n'a peut-être pas bonne presse encore aujourd'hui en Corse ;  dîtes-moi ce qu'il en est, SVP !

 

 

« A Daniel-Marc-Antoine Chardon

 

                        Je vous l’avais bien dit, Monsieur, que vous vous couvririez de gloire, et que votre nom serait béni par quatre cent mille personnes. Daignez au milieu des éloges qu’on vous doit, agréer mes remerciements [ dans l'affaire Sirven, il a obtenu le rapport de celle ci devant le Conseil du Roi théoriquement moins défavorable que celui de Toulouse ; Voltaire sera déçu de la suite donnée ].

 

                        J’ai l’honneur, Monsieur, de vous envoyer un petit écrit qui m’est tombé entre les mains [ son conte, l'Homme aux quarante écus ]. C’est une espèce de réponse à ceux qui par passe-temps se sont mis à gouverner l’État depuis quelques années. Je n’ose le présenter à M. le duc de Choiseul. Cela est hérissé de calculs qui réjouiraient peu une tête toute farcie d’escadrons et de bataillons, et des intérêts de tous les princes de l’Europe. Cependant, Monsieur, si vous jugiez qu’il y eût dans cette rhapsodie quelque plaisanterie bonne ou mauvaise qui pût la faire digérer gaiement après ses tristes dîners, je hasarderais de mettre à ses pieds comme aux vôtres, l’Homme aux Quarante Ecus.

                        Quant aux ragoûts un peu plus salés, je ne manquerai pas de vous les faire tenir entre deux plats. Ils sont tous de la nouvelle cuisine, la sauce est courte, et cela ne peut s’envoyer plus aisément qu’un pâté de Périgueux.

 

                        J’ai l’honneur d’être avec beaucoup de respect, et avec autant d’attachement que d’estime, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

                                   

                                   Voltaire

                                   3 février 1768, à Ferney. »

 

 

Encore quelques images ayant trait à l'alimentation : pour un édenté presque complet, frugal mais connaisseur, gourmand avec mesure, ces illustrations ont un goût bien particulier , je pense .