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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je me trouve dans un état forcé ; et dans un abîme dont je ne pourrais sortir sans les arrangements que vous voulez bien

... Ainsi pense, et dit le chef de l'ONU Antonio Guterres à Netanyahu ou inversement ? https://www.bfmtv.com/international/moyen-orient/israel/g...

 

 

 

« Au Conseil suprême de Montbéliard

Messieurs,

Le sieur Jacquelot vient de me signer une promesse d'attendre jusqu'au 20 mars les billets de Son Altesse Sérénissime . J'ai eu beaucoup de peine à l’y déterminer . Il n'y a rien que je ne fasse pour témoigner à Mgr le duc de Virtemberg mon extrême envie de lui plaire . Je me trouve dans un état forcé ; et dans un abîme dont je ne pourrais sortir sans les arrangements que vous voulez bien prendre . J'attends les délégations et les billets, moyennant quoi vous vous trouverez déchargés et moi aussi, du fardeau le plus embarrassant . Si j'étais seul, soyez bien persuadés, messieurs, que je ne vous importunerais pas ; mais j'ai une famille nombreuse qui n'a pour vivre que les rentes en question .

J’ai l’honneur d'être, avec tous les sentiments que je vous dois,

messieurs,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

1er mars 1768 à Ferney. »

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16/10/2023 | Lien permanent

Nous sommes précisément à Ferney comme dans une ville assiégée... Cela serait bien plaisant, si cela n’était pas insuppo

... Voyons où nous en étions il y a trois ans : https://www.ferney-voltaire.fr/wp-content/uploads/FerneyM...

Et aujourd'hui : https://www.ferney-voltaire.fr/vivre-a-ferney-voltaire/cadre-de-vie/urbanisme/

Bilan : "Laisse béton !" [ laid ce béton !]

Garden Park & Dynacite - Ferney Voltaire (01) - ERM

 

 

 

« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

A Ferney, 19 janvier 1767

Monsieur,

Il y a environ six semaines que j’ai reçu cent bouteilles de vin sans aucun avis, et comme nous sommes bloqués actuellement de tous côtés par les soldats et par les neiges, il ne m’est pas possible de savoir d’où ce vin nous est venu. Je soupçonne que c’est vous qui me l’avez envoyé, et je voudrais savoir ce que je vous dois. Plût à Dieu que votre bonté pût nous consoler dans la disette extrême où nous sommes de tout ce qui est nécessaire à la vie ; nous manquons de tout sans aucune exagération. Nous sommes précisément à Ferney comme dans une ville assiégée. Je ne m’attendais pas à soutenir ici les horreurs de la guerre dans mes derniers jours. Cela serait bien plaisant, si cela n’était pas insupportable.

Je vous supplie de me mettre aux pieds de Mme Le Bault, de monsieur le premier président, et de monsieur le procureur général.

J’ai l’honneur d’être, avec bien du respect, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire. »

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13/05/2022 | Lien permanent

Il y a bien des fautes qu'il faudra corriger dans une seconde édition

... Tel est, à propos de la loi sur les retraites, le credo de Marine Le Pen qui se voit déjà maîtresse de la France et dictatrice bien-aimée capable seule de supprimer la loi adoptée -à contrecoeur-  à coup de 49-3 . Rendez-vous en 2027 .

 

 

« A Charles-Joseph Panckoucke

20è juillet 1767 à Ferney

Je retiens monsieur un exemplaire de votre Dictionnaire universel en vingt volumes 1 , et je suis prêt de le payer d'avance puisque c'est vous qui l'imprimez et que sans doute vous y travaillez . Je vous prie d'imprimer français et anglais par un a et de ne jamais parler de culs-de-sac . Pouvez-vous me dire qui sont les auteurs du Dictionnaire historique portatif 2 en quatre volumes chez le prétendu Marc-Michel Rey ? Il y a bien des fautes qu'il faudra corriger dans une seconde édition, et surtout dans votre grand ouvrage .

Votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Pierre-Jean-Jacques-Guillaume Guyot et autres, Le Grand Vocabulaire français, 1767-1774 , qui finit par compter 30 volumes . V* reçut les premiers volumes au début de 1768 (voir lettre du 1er février 1768 à Panckoucke : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/07/correspondance-annee-1768-partie-6.html

et https://www.christies.com/en/lot/lot-5996766 )

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17/02/2023 | Lien permanent

Vous savez que j'ai soixante-quatorze ans, et que ma constitution est bien faible

... Sénateur ? https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/quel-est...

 

 

« A Cosimo Alessandro Collini Secrétaire

Intime, historiographe et bibliothécaire

de Son Altesse Électorale, etc.

à Manheim

7è juillet 1767, à Ferney

Il est vrai, mon cher ami, que j'ai eu la faiblesse de jouer un rôle de vieillard dans la tragédie des Scythes; mais je l'ai tellement joué d'après nature que je n'ai pu l'achever . J'ai été obligé d'en sauter près de la moitié, et encore ai-je été malade de l'effort. Vous savez que j'ai soixante-quatorze ans, et que ma constitution est bien faible. Il y a aujourd'hui quatre années révolues que je ne suis sorti de l'ermitage que j'ai bâti. Mon cœur est à Schwetzingen mais mon corps n'attend qu'un petit tombeau fort modeste que je me suis élevé auprès d'une petite église de ma façon. Hélas ! comment oserai-je me présenter devant Leurs Altesses électorales, ayant presque perdu la vue, et n'entendant que très-difficilement ? Il faut savoir subir sa destinée. Nous avons à Ferney d'excellents acteurs , leurs talents me consolent quelquefois dans ma décrépitude . Le climat est dur, mais la situation est charmante . J'achève doucement ma vie entre une nièce et Mlle Corneille, que j'ai mariée, et quelques amis qui viennent partager ma retraite. Mais rien ne me dédommage de Schwetzingen. Je me ferais un plaisir bien vif de vous voir à Manheim, dans le sein de votre famille. J'embrasse de loin votre femme et vos enfants ; je m'intéresserai à votre bonheur jusqu'au dernier moment de ma vie.

Mettez-moi, je vous prie, aux pieds de Leurs Altesses. Plaignez-moi, et que votre amitié soit ma consolation. 

V.»

 

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23/01/2023 | Lien permanent

Il est bien nécessaire de confondre l’imposture . Elle irait loin si on la laissait faire

... Combien de temps les Français vont-ils mettre pour se rendre compte qu'ils sont couillonnés en suivant les mots d'ordre des partis d'opposition, partis du n'importe quoi, partis des Iznogoud ?

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

Je suis enchanté, mon cher et grand philosophe. J'espère qu'enfin la gloire de mon petit La Harpe servira à sa fortune .

Lisez cette lettre 1 et jugez . Voyez je vous prie M. Capperonnier.

Je vous ai mandé que l'impératrice de Russie a fait traduire Bélisaire qui est en France exposé aux Coger . Il est bien nécessaire de confondre l’imposture . Elle irait loin si on la laissait faire .

27 juillet [1767]. »

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25/02/2023 | Lien permanent

Je vois avec bien du plaisir combien vous êtes utile à la France, et je suis pénétré de la reconnaissance que je vous do

... Ce serait magnifique et pour tout dire extraordinaire, -mais justifié-, si le président Macron déclarait cela à Mme Borne qui a mené la lutte pour la réforme de la loi sur les retraites . On attend ses dires ...https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/social/ret...

 

 

« A François-Thomas Moreau, seigneur de La Rochette 1

Au château de Ferney, 27 juillet 1767 2

Je vous remercie, monsieur, de toutes vos bontés; j'ai pris aussi la liberté d'adresser mes remerciements à monsieur le contrôleur général.

Les platanes dont vous me parlez ne réussissent pas mal dans nos cantons . Je planterais volontiers cinquante érables et cinquante platanes; mais je ne veux pas abuser de vos offres obligeantes. Je tâcherai de préparer si bien la terre que, malgré les fortes gelées auxquelles nous sommes exposés dès le mois de novembre, j'espère donner une bonne éducation aux enfants que voulez bien me confier. Je vois avec bien du plaisir combien vous êtes utile à la France, et je suis pénétré de la reconnaissance que je vous dois. C'est avec ces sentiments que j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire. »

2 Copie tardive ; édition Nicolas-Louis François de Neufchâteau, dans la « Correspondance de Voltaire avec feu M.  Moreau de La Rochette, inspecteur général des pépinières de France », Mémoires d'agriculture […] publiés par la Société d'agriculture du département de la Seine, An X (1801-1802). La copie étant faite sur l'édition, c'est cette dernière qui a été suivie .

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01/03/2023 | Lien permanent

Je vous prie de vouloir bien me mander quelles mesures vous avez prises pour me faire les paiements dont vous êtes charg

... La question se pose vivement au moment où l'on parle essentiellement d'économie(s) : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/les-debats-de-l-...

 

 

« A Charles-Henri-Chrétien Rosé

J'ai compté sur vous, monsieur. Je vous prie de vouloir bien me mander quelles mesures vous avez prises pour me faire les paiements dont vous êtes chargé . J'ose espérer que vous aurez autant d'exactitude que vous trouverez toujours en moi de facilités pour les arrangements que vous voudrez prendre .

J''ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi.

Au château de Ferney par Versoix 1 près Genève 28è juin 1768. 2»

1 Noter cette mention ; on a vu qu'un bureau de poste a été établi à Versoix ; voir lettre du 24 juin 1768 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/02/07/il-s-imagine-que-c-est-moi-qui-ai-souleve-tous-les-esprits.html

2 L'original est endossé : « Reçue le 2 juillet / Rép le 3 ». En fait , les réponses de Rosé ne nous sont pas parvenues . Voir aussi : https://collections.geneve.ch/gazette-delices/15/voltaire.html

et lettre 15 : https://www.jstor.org/stable/24722149?read-now=1&seq=26#page_scan_tab_contents

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11/02/2024 | Lien permanent

Je vous prie de joindre cette somme en son temps à celle dont vous avez bien voulu vous charger

...C'est la phrase que l'on entend le plus fréquemment en ce moment pour satisfaire le monde paysan et calmer le jeu de casse-casse ( cache-cache en auvergnat ) . Valse des millions . On a les mêmes échos du côté de Bruxelles .

Et pendant ce temps-là tout semble baigner (dans l'huile ) au Maroc : http://leblogfellahtrade.hautetfort.com/

 

 

« A Gaspard-Henri Schérer

A Ferney 15è juin 1768

J'ai l'honneur de vous envoyer, monsieur, trois lettres de change de 4761 livres 11 sous 1. Je vous prie de joindre cette somme en son temps à celle dont vous avez bien voulu vous charger . Vous pourrez reprendre sur cette somme le double louis qui manquait au denier envoi ; sinon M. Lavergne vous le remboursera .

J'ai l'honneur d'être , monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Une mention de Schérer sur l'original, outre l'endos « reçue le 16 » donne le détail de ces trois lettres de change : 4000 livres sur Charly ; 461 livres 11 sols sur Maradan ; 300 livres sur Granjond.

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01/02/2024 | Lien permanent

je pourrais bien même faire du théâtre une école pour les petits garçons, école dans laquelle je leur ferai apprendre l’

... Peut-on citer un auteur , ancien ou actuel, autre que Voltaire, qui a bâti une école à ses frais, avec le souci de donner un enseignement pratique , immédiatement utile pour l'enfant, ses parents et contemporains .

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

27 d’Avril [1768]

Mon cher ami, mon cher philosophe, je suis tenté de croire que l’abbé de La Bletterie est en effet janséniste, tant il est orgueilleux. Son amour-propre, dévot ou non, a été extrêmement blessé d’un avis fort honnête qu’on lui avait donné dans un petit livre 1 dont on disait mal à propos que j’étais l’auteur. Voici une petite épigramme, ou soi-disant telle, qu’on m’envoie de Lyon sur son compte :

A M. l’ABBÉ DE LA BLETTERIE,

AUTEUR D’UNE VIE DE JULIEN ET DE LA TRADUCTION DE TACITE.

 

Apostat comme ton héros,

Janséniste signant la bulle,

Tu tiens de fort mauvais propos,

Que de bon cœur je dissimule.

Je t’excuse et ne me plains pas ;

Mais que t’a fait Tacite 2, hélas !

Pour le tourner en ridicule !

On me consulte pour savoir s’il ne faudrait pas traduire en ridicule ; mais il y a si longtemps que je n’ai assisté aux assemblées de l’Académie que je ne saurais décider.

D’ailleurs ma dévotion ne me permet guère d’examiner avec complaisance les épigrammes bonnes ou mauvaises contre mon prochain. Je sais qu’il y a des gens qui s’avisent de dire du mal de mes pâques ; c’est une pénitence qu’il faut que j’accepte pour racheter mes péchés. Le monde se plaira toujours à dénigrer les gens de bien, et à empoisonner leurs meilleures actions. Oui, j’ai fait mes pâques, et qui plus est, j’ai rendu le pain bénit en personne ; il y avait une très bonne brioche pour le curé. J’aime à remplir tous mes devoirs ;  je n’admets plus aucun plaisir profane : j’ai purifié les habits sacerdotaux qui avaient servi à Sémiramis 3, en les donnant à la sacristie de ma chapelle : je pourrais bien même faire du théâtre une école pour les petits garçons, école dans laquelle je leur ferai apprendre l’agriculture. Après cela, je défierai hardiment les jansénistes et les molinistes, et si on continue à me calomnier, je mettrai ces nouvelles épreuves au pied de mon crucifix. Je prétends, quand je mourrai, vous charger de ma canonisation. En attendant, soyez sûr qu’il n’y a point de pénitent au monde qui vous aime autant que moi ; ma santé est bien faible . Je ne sais comment je pourrai faire les honneurs de ma retraite à ces deux aimables seigneurs espagnols que vous m’annoncez. Demandez-leur, je vous prie, la plus grande indulgence ; qu’ils songent qu’ils viennent voir don Quichotte faisant pénitence sur la montagne noire 4. »

1 Voyez le Portrait de l’empereur Julien, en tête du Discours de Julien. Il avait paru d’abord en 1767 dans le Dictionnaire philosophique. (Georges Avenel.) Voir page 256 ( pdf ) de http://www.lechasseurabstrait.com/revue/spip.php?article7930

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Philippe-Ren%C3%A9_de_La_Bl%C3%A9terie

2 Pour comprendre tout ceci, il faut connaître une partie de la lettre de d'Alembert . Notons d'abord que l'ouvrage auquel fait allusion V* est le suivant Tibère, ou les six premiers livres des Annales de Tacite, traduits par [… ] Jean-Philippe-René de La Bletterie . Voici le passage de la lettre de d'Alembert :

« A Propos d'amis, vous en avez un dont peut-être vous ne vous doutiez pas . C'est le janséniste La Bletterie à qui vous devez des remerciements, et que je vous recommande . Il vient de donner une traduction des six premiers livres de Tacite ; dans une des notes du second volume, il s'exprime avec beaucoup de mépris sur les écrivains autrefois célèbres , qui veulent mourir la plume à la main, et qui font dire au public, le pauvre homme a oublié de se faire enterrer (car c'est avec cette noblesse que ses notes, sa préface et sa traduction sont écrites ) . Ses amis savent et publient que c'est à vous qu'il adresse cette belle diatribe ; et afin que la chose ne soit pas équivoque, il renvoie au dictionnaire de Bayle, articles Afer et Daurat, où vous verrez une note contre les vieux poètes qui écrivent dans un âge avancé . Je souhaite que ce plat janséniste qui se croit un personnage pour sa mauvaise vie de Julien, et dont M. le duc de Choiseul a accepté par pitié la dédicace, nous donne à soixante-quatorze ans : L'Ingénu, La défense de mon oncle, le morceau sur les dissidents de Pologne, la Lettre sur les Panégyriques etc. Au reste ce maraud ne pouvait tomber en de meilleures mains,ni vous donner de plus beau jeu, car sa traduction vous donnera une belle moisson à faire par les expressions basses, ignobles, familières, empoulées *, précieuses,dont elle est infectée à chaque page, et surtout pars les vers charmants de sa façon que l'auteur a mis dans les notes, et qui vous divertiront beaucoup . Vous saurez de plus qu'il a signé les miracles de M. Paris, et que son attestation est imprimée dans le premier volume du conseiller Montgeron, et qu'ensuite il a rétracté son jansénisme dans une lettre au cardinal de Rohan, pour être de l'Académie française, dont cependant il n'a pas été ; il est resté déshonoré et voilà tout .Vous saurez de plus que c'est un hypocrite ; et qu’étant il y a dix-huit ans à la campagne avec lui, où il déclamait beaucoup contre les incrédules,nous découvrîmes qu'il ne disait point son bréviaire ; il voulait pourtant qu’on le crût , mais par malheur il avait apporté La Partie de printemps, et nous étions au mois d'octobre . Je lui demandai en pleine table, si dans la récitation de son bréviaire, il était en avance sur le printemps de l'année suivante, ou en retard sur celui de l'année où nous étions. Cette question l'embarrassa un peu . Il rougit, frémit entre ses dents, et ne parla plus de religion le reste du voyage. »

* forme ancienne de ce mot .

3 Sa troupe d’amateurs avait joué chez lui cette tragédie. (G.A.)

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29/12/2023 | Lien permanent

Et en cas que vous me condamnassiez à ne recevoir aucun des adoucissements que je demande, je me croirais très-bien cond

... J'aime trop l'imparfait du subjonctif pour vous en priver, ô vous qui massacrez le français sur les réseaux dits sociaux, et si vous criez haro sur moi, faites-le en respectant l'orthographe et la grammaire si vous pouvez, ça me consolerait !

 

 

« A Jean-Philippe Fyot de La Marche fils, premier président

26è auguste 1768, au château de Ferney.

Monsieur,

Après avoir perdu monsieur votre père 1, dont j’étais le contemporain, et ayant des organes bien moins forts que les siens, ne devant penser qu’à le suivre et à mettre quelque arrangement dans les affaires de ma famille, je prends la liberté de soumettre à votre opinion et à vos bontés la dernière lettre que j’ai été forcé d’écrire à M. le président de Brosses après dix années de vexations et de chagrins 2. Je me soumettrais sans aucune difficulté à tout ce que vous ordonneriez, s’il voulait vous prendre pour arbitre. Et en cas que vous me condamnassiez à ne recevoir aucun des adoucissements que je demande, je me croirais très-bien condamné.

M. de Brosses me réduit à manquer d’asile sur la fin de ma vie, en cas que je vende la terre de Ferney pour l’avantage de ma famille. Cette situation serait douloureuse, et en me faisant du mal il y perdrait lui-même, puisqu’en me retirant à Tournay il faudrait nécessairement que j’y fisse des dépenses qui tourneraient toutes à son profit. Son intérêt s’accorde visiblement avec l’humanité et la justice que je réclame, et qui sont si convenables à sa place.

Tous ces motifs semblent justifier, monsieur, la liberté que je prends auprès de vous ; j’espère que vous la pardonnerez aux sentiments qui m’ont attaché toute ma vie à vos parents, à vos amis, et surtout à votre personne, et que vous agréerez le profond respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire. »

1 Mort le 3 juin 1768 .

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17/03/2024 | Lien permanent

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