30/01/2010
je hais et je méprise trop les persécuteurs pour m’abaisser à l’être
"... je hais et je méprise trop les persécuteurs pour m’abaisser à l’être" : ce ne sont pas des hommes politiques qui pourraient franchement dire ceci, en tout cas pas ceux dont on entend malheureusement trop parler .
Oserai-je donner des noms qui me viennent spontanément ?
Oui ! alors Sarkozy, Villepin, Frèche (dont le visage ressemble décidément de plus en plus à un cul un peu défait ), Le Pen (qui minaude comme une vieille punaise de sacristie quand il n'invective pas ), Ben Laden (qui explose plus blanc ! comme disait ma machine à laver ), Brice H. (dans le pays de Gex et le canton de Vaud, je propose qu'on le nomme Brice-laid, quoique ça ne soit pas flatteur pour cette délicieuse gaufrette qu'est le bricelet ), ...etc. La liste ne peut être exhaustive, et j'ai fait quelques rapprochements que les sus-nommés n'aimeront pas . Tant pis !
Parole de vautour affamé !!
« A Pierre Lullin
Monsieur,
Parmi les sottises dont ce monde est rempli, c’est une sottise fort indifférente au public qu’on ait dit que j’avais engagé le Conseil de Genève à condamner les livres du sieur Jean-Jacques Rousseau, et à décréter sa personne , mais vous savez que c’est par cette calomnie qu’ont commencé vos divisions . Vous poursuivîtes le citoyen [Charles Pictet ] qui, étant abusé par un bruit ridicule, s’éleva le premier contre votre jugement, et qui écrivit que plusieurs conseillers avaient pris chez moi et à ma sollicitation le dessein de sévir contre le sieur Rousseau, et que c’était dans mon château qu’on avait dressé l’arrêt. Vous savez encore que les jugements portés contre ce citoyen et contre le sieur Jean-Jacques Rousseau ont été les deux premiers objets des plaintes des représentants ; c’est là l’origine de tout le mal .
Il est donc absolument nécessaire que je détruise cette calomnie. Je déclare au Conseil et à tout Genève que s’il y a un seul magistrat, un seul homme dans toute votre ville, à qui j’aie parlé, ou fait parler contre le sieur Rousseau, avant ou après sa sentence , je consens à être aussi infâme que les secrets auteurs de cette calomnie doivent l’être. J'ai demeuré onze ans près de votre ville, et je ne me suis jamais mêlé que de rendre service à quiconque a eu besoin de moi . Je ne suis jamais entré dans la moindre querelle. Ma mauvaise santé même pour laquelle seule j’étais venu dans ce pays, ne m’a pas permis de coucher à Genève plus d’une seule fois .
On a poussé l’absurdité de l’imposture jusqu’à dire que j’avais prié un sénateur de Berne de faire chasser le sieur Jean-Jacques Rousseau de Suisse. Je vous envoie, Monsieur, la lettre de ce sénateur [Freudenreich, à qui il a demandé le 11 janvier de témoigner qu’il n’a « jamais sollicité personne … de faire chasser » Rousseau « du territoire " et qu’il n’a jamais écrit au pasteur Bertrand d’engager Freudenreich à le faire.] . Je ne dois pas souffrir qu’on m’accuse de persécution ; je hais et je méprise trop les persécuteurs pour m’abaisser à l’être . Je ne suis point ami de M. Rousseau, je dis hautement ce que je pense de bien ou de mal de ses ouvrages, mais si j’avais fait le plus petit tort à sa personne, si j’avais servi à opprimer un homme de lettres, je me croirais trop coupable, etc.
Voltaire
gentilhomme ordinaire
de la chambre du roi.
Au château de Ferney 30è janvier 1766.
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