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20/06/2010

J'ai un instinct qui me fait aimer le vrai

A l'heure programmée pour la parution de cette note, je devrais être en route pour ma première compétition de tir à l'arc en plein air de cette saison. Il est prévu du froid, avec vent du nord, et la météo suisse qui ne se trompe pas prévoit même des chutes de neige à moins de 2000 mètres . Vivement que finisse ce printemps pourri ! Réchauffement climatique, comme prévu par certains, ne veut pas dire beau temps mais moyenne des températures plus élevée, quitte à vivre sous une couche de nuages plus constante . Mais franchement, ça commence à me gonfler (comme gonflent les cumulus qui nous pissent dessus ! ).

Mais un bonheur est prévu !

Dans une semaine, -une longue semaine pour moi,- "Fête à Voltaire" à Ferney-Voltaire .

affiche fete a voltaire 2010.jpg

Notez tout de suite cette date : 26 juin 2010, et venez .

http://www.ferney-voltaire.fr/TPL_CODE/TPL_EVENEMENT/PAR_...

Grâce à ce lien, vous pouvez télécharger "l'inégralité" du programme (non, non, je ne suis pas l'auteur de cette faute de frappe, c'est la commission culturelle qui se marche un peu sur le sac ...)






Pour moi, ce sera la date anniversaire de ma rencontre de LoveVoltaire qui transmet sans relâche l'oeuvre de Volti en l'illustrant d'un manière remarquable . Quand vous voyez son blog "monsieurdevoltaire" vous êtes frappé par son élégance, élégance qui est l'exact reflet de son auteur. Puis vous serez ébahis par la puissance de travail qui est mise en oeuvre .

Je garderai toujours au coeur le plaisir de la connaitre. Et ce plaisir va être renouvelé . Merci à Voltaire !

 

 

 

"A Henri Pitot

 

Le 20 juin [1737]

 

Vous devez avoir actuellement, monsieur, tout l'ouvrage [Eléments de la philosophie de Newton] sur lequel vous voulez bien donner votre avis. J'en ai commencé l'édition en Hollande, et j'ai appris depuis que le gouvernement désirait que le livre parût en France, d'une édition de Paris . M. d'Argenson sait de quoi il s'agit [le marquis René-Louis de Voyer] ; je n'ai osé lui écrire sur cette bagatelle. La retraite où je vis ne me permet guère d'avoir aucune correspondance à Paris, et surtout d'importuner les gens en place de mes affaires particulières. Sans cela, il y a longtermps que j'aurais écrit à M. d'Argenson, avec qui j'ai eu l'honneur d'être élevé, et qui , depuis vingt-cinq ans, m'a toujourqs honoré de ses bontés. Je compte  qu'il m'a conservé la même bienveillance.

Je vous supplie, Monsieur, de lui montrer cet article de ma lettre , quand vous le trouverez dans quelque moment de loisir. Vous l'instruirez mieux que je ne le ferais touchant cet ouvrage. Vous lui direz qu'ayant commencé l'édition en Hollande, et en ayant fait présent au libraire qui l'imprime [Ledet], je n'ai songé à le faire imprimer en France que depuis que j'ai su qu'on désirait qu'il y parût avecprivilège et approbation.


Ce livre est attendu ici avec plus de curiosité qu'il n'en mérite, parce que le public s'empresse de chercher à se moquer de l'auteur de La Henriade devenu physicien. Mais cette curiosité maligne du public servira encore à procurer un prompt débit à l'ouvrage, bon ou mauvais.


La première grâce que j'ai à vous demander, Monsieur, est de me dire , en général, ce que vous pensez de cette philosophie, et de me marquer les fautes que vous y aurez trouvées. J'ai un instinct qui me fait aimer le vrai ; mais je n'ai que l'instinct, et vos lumières le conduiront.


Vous trouvez que je m'explique assez clairement; je suis comme les petits ruisseaux ; ils sont transparents parce qu'is sont peu profonds . J'ai tâché de présenter les idées de la manière dont elles sont entrées dans ma tête . Je me donne bien de la peine pour en épargner à nos Français qui, généralement parlant, voudraient apprendre sans étudier.


Vous trouverez dans mon manuscrit, quelques anecdotes semées parmi les épines de la physique. Je fais l'histoire de la science dont je parle, et c'est peut-être ce qui sera lu avec le moins de dégoût. Mais le détail des calculs me fatigue et m'embarasse encore plus qu'il ne rebutera les lecteurs ordinaires. C'est pour ces cruels détails surtout que j'ai recours à votre tête algébrique et infatiguable ; la mienne poétique et malade, est fort empêchée à peser le soleil.


Si madame votre femme est accouchée d'un garçon, je vous en fais compliment. Ce sera un honnête homme et un philosophe de plus, car j'espère qu'il vous ressemblera.


Sans aucune cérémonie, je vous prie de compter sur ma reconnaissance autant que sur mon estime et mon amitié ; il serait indigne de la philosophie d'aller barbouiller nos lettres d'un Votre très humble, etc.


P.-S. - Vous vous moquez du monde de me remercier comme vous le faites et encore plus de parler d'acte par devant notaire [prêt d'argent ? Le 2 août 1738 , à Moussinot, il demandera de lui prêter 800 livres tournois ; il dira qu'"il ne faut point, (lui) semble, de notaire avec un philosophe", mais précisera quand même les modalités de remboursement et parlera d'un "billet de M. et Mme Pitot portant paiement sur leur terre"] ; je le déchirerais. Votre nom me suffit, et je ne veux point que le nom d'un philosophe soit deshinoré par des ogligations en parchemin. S'il n'y avait que des gens comme nous, les gens de justice n'auraient pas beau jeu."

 

 

 

A " nos Français qui, généralement parlant, voudraient apprendre sans étudier", je dédie ceci qui vient de Français qui ont étudié sans apprendre :

http://www.linternaute.com/humour/betisier/photo/les-perl...

Au milieu de ces perles qui sont une source immédiate de rire, j'ai une pensée émue pour celui (ou celle , ) qui évoque la pensée de  JJ Rousseau . Je vous laisse découvrir, et je pense à ma bloggueuse préférée qui va en rester hilare . La vérité sort de la bouche des  (grands) "enfants" ?


 

Commentaires

Mais que de compliments, mister James ! :)

Eh oui, 1 an déjà ! Je me souviens parfaitement cette première rencontre : J'avais demandé : Il n'y aurait pas un certain James, au château ?

Et vous aviez dit : "C'est moi" suivi d'un : "Vous êtes Love Voltaire !"

Et ouiiii :)))

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J'avais préparé aussi la "pub" concernant la Fête à Voltaire mais j'attendais que vous soyez le premier à mettre en ligne : Guide voltairien de haut niveau, oblige !

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A samedi, Mister James et commandez le soleil !

Écrit par : lovevoltaire | 20/06/2010

Vos désirs sont des ordres , Madame, et le soleil, votre seul rival, sera votre auréole !

Petit détail, serez-vous aussi matinale que lui ? ;-))

Écrit par : james | 21/06/2010

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